Jusqu’au 6 octobre, les ours polaires et le manchot empereur sont les ambassadeurs d’un monde en péril, sauvegardés dans la pierre par le célèbre sculpteur formé dans l’atelier de René Leleu à l’école des Beaux-Arts de Rouen. Rencontre avec des géants si fragiles.
Avec ces animaux de grande taille, l’Institut océanographique et l’artiste, en collaboration avec les Galeries Bartoux, veulent bien sûr sensibiliser les visiteurs aux grands enjeux des régions polaires. Cette exposition temporaire s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du programme « Mission Polaire » porté par l’Institut depuis 2022 au travers de cinq espaces thématiques, répartis sur deux niveaux, de la découverte des pôles à la vie sauvage qu’ils abritent, en passant par les hommes qui les peuplent et les explorent. Sculpteur du vivant, dans le marbre et le bronze, Michel Bassompierre explique avec passion : « Le devoir des artistes est peut-être de partager notre sens du beau, pour créer de l’émerveillement. Cette reconnexion à la beauté de la nature est nécessaire pour donner envie de la protéger ». Devenu l’un des ambassadeurs de ce monde animal en péril, l’un des artistes les plus importants de la sculpture animalière contemporaine, Michel Bassompierre, dans un style qui le distingue, reconnaissable entre tous, a ainsi réalisé sept œuvres monumentales dont cinq nouvelles créations, spécialement réalisées pour cette exposition, un beau quatuor d’ours polaires et un manchot de plus de 3 mètres de hauteur.
Cette exposition, qui s’inscrit dans l’actualité du Musée, présente aussi des dessins et des croquis originaux, exposés en salle de conférences, comme la projection en continue d’un film présentant le travail de l’artiste dans son atelier. L’occasion de souligner que ce travail titanesque nécessite une main d’œuvre particulière et que l’artiste est entouré d’une équipe performante de sept personnes. On peut souligner aussi que peu de fonderies d’art maîtrisent les techniques propres à cet art pour le coup vraiment « majeur » et que Michel Bassompierre fait appel à 8 fonderies situées en France, en Belgique, en Italie et en Espagne, les seules capables de réaliser ses bronzes qui demandent une technicité très particulière. Et on ne parle même pas du transport qui, à lui seul, est une vraie prouesse. Cela n’empêche pas l’artiste d’être présent dans 25 galeries en France (Paris, Toulon, Lyon, Toulouse, Nancy, Saint-Tropez,…) mais aussi à New York, Miami, Londres, Venise, Bruxelles, Baden Baden, Knokke le Zoute, Valence (en Espagne)… tandis que ses œuvres sont présentes dans des collections du monde entier.
Un appel à préserver la biodiversité polaire
Au sein de cette exposition, les colosses se font les représentants emblématiques de la faune polaire, vulnérable et menacée par le changement climatique. Si l’ours polaire voit rétrécir la banquise sur laquelle il chasse, le manchot empereur, en quête de nourriture pour sa progéniture, est contraint d’aller toujours plus loin, faisant peser une menace sur la survie des poussins. À travers sa représentation à la fois douce et rassurante de l’animal, le sculpteur propose une ode à la vie sauvage. « En suscitant l’émerveillement, ces fragiles colosses questionnent et interpellent le visiteur sur l’extrême vulnérabilité de ces espèces. Ces œuvres confrontent le public aux enjeux actuels de la protection de la biodiversité et participent à notre mission historique de faire connaître, aimer et protéger l’océan » déclare de son côté Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique.
Lors de l’inauguration de cette exposition, en présence bien sûr de SAS le Prince Albert II de Monaco, on notait la présence de l’acteur François Cluzet, « parrain de cœur » de Michel Bassompierre, très engagé à titre personnel pour la sauvegarde des animaux comme de la planète. L’occasion de rappeler que ce musée, inauguré en 1910, est né grâce au prince Albert Ier de Monaco, le « prince navigateur savant ».
En dehors de l’exposition « les géants des glaces », vous pourrez aussi découvrir le quotidien de l’institut avec les aquariums exposant dans l’un deux, l’un des plus anciens du monde, plusieurs milliers de spécimens de poissons insolites et étonnants, 200 espèces d’invertébrés et une centaine d’espèces de coraux. Vous pourrez aussi découvrir le centre de soins des tortues marines dans un tout nouvel espace à ciel ouvert, tout comme l’espace musée L’espace Musée avec ses collections naturalistes, ethnographiques et artistiques mises en valeur dans un écrin monumental. Dans l’un des plus grands musées dédiés aux sciences liées à la mer, plus de 60 000 objets scientifiques, naturalistes, artistiques ou ethnologiques font partie des collections du Musée océanographique.
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