À la tête de six adresses déjà incontournables, un trio de jeunes entrepreneurs troque les paillettes souvent affiliées à Saint-Tropez pour une gastronomie de qualité et une déco épurée parsemée de bois flotté. Tobias Chaix, Vincent Luftman et Raphaël Blanc font fi des clichés et proposent une relève festive, fraîche et unique à la plage de Pampelonne.
Tout commence avec un cabanon en bord de mer… et son petit barbecue. Purs produits de Saint-Tropez, trois amis d’enfance (Tobias Chaix, Vincent Luftman et Raphaël Blanc) sont désireux de raviver l’âme de leur ville natale. Ils construisent naturellement leur affaire dans la capitale touristique de la Côte d’Azur, où le potentiel n’est plus à prouver. Leur plan est simple, ce qu’ils veulent, c’est casser les codes de la restauration tropézienne. En 2016, au moment où les commerces désertent la cité pour s’octroyer de nouvelles opportunités à Ibiza ou Mykonos, temples de la fête en plein essor, Tobias, Vincent et Raphaël se faufilent. Ils accordent un second souffle à Saint- Tropez qui en a alors bien besoin. Une inspiration organique et naturelle pour la décoration, des codes exotiques, du bois flotté…
Les trois entrepreneurs ramènent un autre style à Saint-Tropez en s’inspirant de leurs voyages. Le nom Indie Beach, contraction d’indépendant, est bien choisi pour se différencier des autres établissements aux codes statutaires. Le succès bat son plein et l’engouement se fait ressentir chez les touristes comme les locaux. À mi-chemin entre la restauration et la fête, le trio fondateur d’Indie Beach ne fait pas dans l’économie et se donne à 100 %. En 2019, la mairie de Ramatuelle décide de refaire toutes les plages de la ville et lance un appel à candidature pour le réaménagement de celles-ci. Indie Group répond et postule pour finalement remporter le lot : une plage à 200 mètres de l’ancien Indie Beach à Pampelonne.
Un groupe en expansion
Indie Group en 2024, c’est 300 collaborateurs, 150 000 couverts et environ 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un personnel bienveillant, pas de paillettes dans les yeux, garder des choses sincères, l’ADN d’Indie Beach reflète celui de son trio fondateur. « On crée des lieux de vie. On accueille les clients pour les faire se sentir chez eux », explique Tobias Chaix. Et quoi de mieux pour se sentir chez soi qu’un bon barbecue les pieds dans le sable ? Chez Indie Beach, flagship du groupe, c’est le grill qui est au centre de la carte dans un lieu planté sur les dunes de Pampelonne. L’adresse historique du groupe affiche en signature des matières naturelles comme l’osier, le bois flotté ou le bambou.
À la table de Playamigos, les envies israélo-gréco-libanaises sont assouvies, quand à La Sauvageonne, une cuisine « retour de voyage » typée asiatique fait la part belle aux produits de la mer dans une cabane en bois flotté à la lisière de la plage en plein cœur d’une forêt de bambou. Chez Pablõ, on se tourne vers l’exotisme et des influences latines relevées dans un club qui se pose en véritable temple de la musique à Saint-Tropez. Le café de l’Ormeau, institution de la place du village de Ramatuelle depuis quatre- vingts ans, vient de passer dans le giron d’Indie Group. Vincent, Tobias et Raphaël ont souhaité raviver l’âme et la superbe de cette adresse iconique. L’établissement propose désormais une bistronomie provençale et quelques classiques de la brasserie française. Cherry ramène la cuisine italienne dans le sud de la France avec de la musique new-yorkaise et de l’art british.
Paris dans le viseur
Pour l’hiver 2024, Indie Group part à l’assaut de la capitale cette fois-ci en y déployant le restaurant Cherry. Le trio a de grosses attentes sur ce lieu où il espère fédérer une clientèle haut de gamme. Un restaurant chic, feutré, et une belle cuisine pour ramener un peu de « fraîcheur » du Sud à Paris. Ensuite, c’est à Courchevel que le groupe ouvrira un night-club. « On fonctionne à l’instinct et à l’opportunité. On attend le spot parfait », explique Raphaël Blanc. Un mode opératoire qui porte ses fruits puisque le groupe Indie Group ouvre près d’un restaurant par an, tout en se focalisant sur le local en écartant la possibilité de s’affilier à un grand groupe de restauration. « Notre rêve n’est pas d’avoir 300 restaurants. On veut des établissements qui s’améliorent en continu », développe Vincent Luftman. Un rêve que le trio ambitionne de colporter aux États-Unis lorsqu’Indie Group se posera en véritable référence dans l’Hexagone.
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