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Le tourisme à Porto Rico atteint un niveau record

Porto Rico
Forêt nationale d'El Yunque, Porto Rico. Getty Images

Alors que le bitcoin avoisine les 100 000 dollars, le tourisme prospère dans ce paradis fiscal haut en couleur des Caraïbes. Après avoir affronté ouragans, séismes et crise de la dette, Porto Rico renoue avec la prospérité. L’île, l’une des destinations hivernales les plus prisées des Caraïbes, affiche une fréquentation touristique record.

 

L’aéroport international Luis Muñoz Marín a enregistré une croissance record en 2024, avec plus de 6,6 millions d’arrivées de passagers, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année précédente, selon Discover Puerto Rico. Cette progression, qui représente plus de 518 000 passagers supplémentaires, marque la quatrième année consécutive de dynamisme touristique pour l’île, une tendance enclenchée en 2021 et qui ne montre aucun signe de ralentissement.

Porto Rico prévoit d’ailleurs de nouvelles liaisons aériennes depuis les États-Unis, notamment des vols sans escale de Spirit Airlines depuis San Antonio, attendus en mars. Selon Tourism Economics, environ quatre millions de passagers en 2023 étaient des Américains continentaux, attirés par une destination qui ne requiert ni passeport, ni change de devises, ni forfait téléphonique international, rendant leur séjour plus simple et accessible.


Mais pour certains, les vacances se transforment en installation définitive. Des quartiers comme San Juan, Rincón et Dorado séduisent de plus en plus d’acheteurs, attirés non seulement par le cadre idyllique mais aussi par les avantages fiscaux uniques de l’île pour les citoyens américains. Grâce à la loi 60 (anciennement lois 20 et 22), adoptée en 2012 pour stimuler l’investissement, Porto Rico est le seul territoire américain où les gains en capital, les dividendes et les intérêts ne sont pas imposés, y compris ceux liés aux cryptomonnaies.

Un attrait fiscal qui prend une nouvelle dimension alors que Donald Trump, désormais milliardaire en cryptomonnaies, ouvre une ère inédite pour le bitcoin.

Cette dynamique a stimulé le développement d’hôtels haut de gamme, de restaurants gastronomiques et d’infrastructures dédiées aux touristes comme aux résidents. En 2024, l’offre d’hôtels de luxe a bondi de 7,1 %, contre seulement 2,1 % l’année précédente, selon CoStar. Une progression notable pour une île qui reste fortement dépendante des importations pour ses besoins essentiels, qu’il s’agisse de nourriture, d’énergie ou de matières premières.

Pour les voyageurs, le constat est clair : Porto Rico ne se limite plus à son statut de paradis fiscal, il s’impose désormais comme une destination de luxe à part entière.

 

Où séjourner 

À proximité de l’aéroport de San Juan, deux complexes hôteliers de renom attirent une clientèle fidèle, notamment parmi les membres de Marriott Bonvoy : le St. Regis Bahia Beach Resort et le Dorado Beach, a Ritz-Carlton Reserve. Chacun offre des kilomètres de plages immaculées, des parcours de golf impeccables et un service de sécurité privé.

Cependant, pour de nombreux visiteurs, ces hôtels ne sont pas qu’un simple lieu de passage : ils représentent une porte d’entrée vers un certain art de vivre à Porto Rico. Au-delà des spas, centres de remise en forme et restaurants haut de gamme, ces établissements repoussent les limites de l’hôtellerie de luxe avec des expériences exclusives : croisières en yacht ou en voilier, visites de distilleries de rhum, escapades nocturnes dans le vieux San Juan ou encore excursions en bateau vers La Parguera, une baie bioluminescente.

Le message est clair : ici, tout le monde peut aspirer au style de vie de John Paulson, le magnat des fonds spéculatifs, fervent investisseur à Porto Rico et propriétaire majoritaire du St. Regis Bahia Beach Resort. Situé sur la côte nord-est de l’île, ce complexe s’étend sur 195 hectares entre la forêt nationale d’El Yunque et la réserve d’État de la rivière Espíritu Santo. Son secteur résidentiel abrite notamment la somptueuse villa privée de Paulson, un appartement de quatre chambres doté d’un salon sur le toit, d’une cuisine équipée, d’une douche extérieure, d’une piscine et d’une vue panoramique sur l’Atlantique d’un côté et la jungle luxuriante d’El Yunque de l’autre. (Disponible à la location à partir de 7 500 dollars par nuit, avec chef privé en option.)

Ouvert en 2010, l’établissement a bénéficié d’une rénovation de 60 millions de dollars après le passage dévastateur de l’ouragan Maria en 2017. Aujourd’hui, il abrite 139 chambres, dont 35 suites, ainsi qu’un parcours de golf 18 trous, 6 kilomètres de sentiers de jogging et de randonnée, et deux restaurants principaux, Seagrapes et Paros. La cuisine y met à l’honneur des ingrédients frais issus de la ferme de près de 1 000 mètres carrés de l’hôtel, qui regorge de fruits et légumes tropicaux : papaye, concombre, épinard, fruit de la passion, ananas, banane plantain et une douzaine d’herbes aromatiques. Un atout précieux sur une île où l’approvisionnement alimentaire a longtemps été un défi.

Pour répondre à la demande des acheteurs, 30 nouvelles résidences privées sont actuellement en construction, selon la directrice générale Anja Frankenbach, avec une ouverture prévue en 2026.

« Beaucoup de gens viennent de Miami et de Californie pour leurs affaires. Parfois, il s’agit d’une résidence secondaire, notamment pour des acheteurs venus du Texas ou d’Hawaï. À San Juan, la plupart des appartements en construction sont déjà vendus. Les nouvelles résidences bénéficient d’une sécurité privée. Se contenter de la police d’État ? No gracias », confie Michelle, qui travaille pour Bahia Beach Transportation, une entreprise qui dessert principalement les clients du St. Regis Bahia Beach Resort.

L’essor du segment résidentiel représente une source de revenus majeure pour Marriott International, premier opérateur mondial de résidences de marque. L’entreprise a clôturé 2024 avec 142 sites résidentiels ouverts et un pipeline de 138 nouveaux projets répartis sur 16 marques, dont JW Marriott, St. Regis et The Ritz-Carlton.

À Porto Rico, cette tendance prend de l’ampleur, mais les futurs acheteurs doivent garder en tête un point essentiel : s’ils inscrivent leur bien dans un programme de location géré par un centre de villégiature, ils ne peuvent pas bénéficier des avantages fiscaux liés à la loi 60. En vertu de cette législation, les citoyens américains souhaitant obtenir ces exonérations doivent résider sur l’île au moins 183 jours par an, selon les règles fiscales de l’Internal Revenue Service (IRS).

Ce compromis impacte directement les complexes hôteliers : moins d’unités disponibles à la location, mais une communauté résidentielle en plein essor.

« Pour moi, ce n’est que du positif. Qu’ils soient propriétaires d’une résidence ou invités, ils amènent toujours leur famille pour les fêtes de fin d’année, ce qui fait grimper notre taux d’occupation en flèche », explique Vanessa Borrero, directrice du marketing à Dorado Beach, a Ritz-Carlton Reserve.

Le domaine historique de Rockefeller, niché sur 20 hectares de terres préservées, offre une expérience d’exception avec ses 96 chambres et suites, toutes dotées d’une piscine privée et d’un accès direct à la plage. S’y ajoutent 14 résidences privées, deux parcours de golf, quatre restaurants gastronomiques et le Spa Botánico, véritable havre de bien-être.

S’étendant sur deux hectares, ce spa niché dans un jardin botanique luxuriant propose une immersion totale dans la nature, entre piscines naturelles et douches à ciel ouvert. Imaginez une forêt tropicale enchantée, digne d’un conte de fées, où l’expérience commence par un gommage aux sels de l’Himalaya, pétales de rose et fleurs de calendula, avant un massage à l’huile de noix de coco qui prolonge cette parenthèse enchantée.

 

Où manger 

Que vous séjourniez ou non au Dorado Beach, vous pouvez réserver une table dans l’un des cinq restaurants du complexe. Parmi eux, Positivo se distingue par son atmosphère raffinée et décontractée. Ce bar de plage chic, prisé autant des expatriés que des Portoricains, séduit par son cadre romantique en plein air et ses sushis d’exception. Ici, les pieds dans le sable, on déguste un saké japonais ou une margarita au jalapeño, bercé par le ressac des vagues et le chant des coquí, ces petites grenouilles emblématiques de Porto Rico. Pour une expérience exclusive, le bar Omakase, avec ses six places seulement, propose deux soirs par semaine une sélection de sashimis et nigiris parmi les meilleurs de l’île – une adresse à réserver bien à l’avance.

Avant de partir à la découverte de la gastronomie portoricaine, un conseil : contactez Omar Ramos, concierge en chef du Dorado Beach et membre des prestigieuses Clefs d’Or, la plus haute distinction dans son domaine. Son carnet d’adresses ouvre toutes les portes. Envie d’une sortie snorkeling privée ? Il s’en charge. D’un jet privé pour Saint-Barth ? Aucun problème. Mais c’est surtout pour les amateurs de gastronomie que ses recommandations prennent tout leur sens.

Si vous souhaitez découvrir San Juan, épicentre culinaire de l’île, Ramos peut vous garantir une table dans les établissements les plus convoités :

  • Cocina al Fondo, où la cheffe Natalia Vallejo, étoile montante de la cuisine portoricaine, sublime les saveurs locales.
  • Bacoa, un restaurant en plein air niché au pied de la forêt tropicale d’El Yunque, offrant une expérience immersive – et accessible en hélicoptère pour ceux qui le souhaitent.
  • Vianda, qui magnifie les légumes comme peu d’autres et a récemment été sélectionné parmi les 20 meilleurs nouveaux restaurants d’Amérique par la James Beard Foundation.

Porto Rico ne compte aucun restaurant étoilé Michelin, ce qui rend les recommandations d’experts comme Ramos précieuses pour dénicher les meilleures tables. Suivre les chefs primés par la James Beard Foundation est un bon indicateur de qualité.

Quant au meilleur café de l’île, Georgina Nieves Bosch, Portoricaine et employée du St. Regis, recommande sans hésiter Café Regina, à San Juan. « Leur café est tellement bon que tout le monde s’y retrouve », confie-t-elle. Et à en croire la réputation du lieu, elle n’a pas tort.

 

Une contribution de Jennifer Leigh Parker pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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