La rentrée signe le retour des défilés de mode avec New York qui ouvre le bal dès la semaine prochaine. Moins élitiste qu’hier, la fashion sphère s’ouvre aussi aux designers issus de pays à l’industrie moins mature. La designer kurde Lara Dizeyee, star dans son pays, vit un rêve éveillé depuis son défilé parisien cet été. Ses créations patrimoniales et raffinées ont été saluées par les fashionistas et les journalistes spécialisés. Rencontre avec celle qui réussit le tour de force de mettre sur la carte du monde les silhouettes fastueuses de son pays d’origine.
Vous êtes la première designer kurde à avoir présenté une collection de couture typiquement kurde lors de la dernière semaine de la mode de Paris. Vous étiez donc très attendue… Quels sont les premiers retours ?
Lara Dizeyee : Il était plus important pour moi de montrer mon héritage et la beauté de ma culture à Paris, plutôt que de me positionner comme la première designer kurde à défiler dans la capitale de la mode. Ceci étant dit, je suis également fière d’avoir été précursseur en participant à la Fashion Week de Paris. J’étais très excitée et reconnaissante de partager les couleurs de ma culture à travers mes créations. Ce fut une nuit pleine d’amour et d’émotions que je garderai toujours en mémoire !
Il y avait forcément une dimension symbolique dans ce défilé parisien. Etes-vous quelque part en mission ?
Je conçois mes collections avec un cœur plein d’espoir pour mon Kurdistan natal et pour le monde. Je suis portée par l’amour et l’attention à chaque détail. Tout est possible quand son travail transcende les frontières, que l’on croit au bien-fondé de sa mission.
En internationalisant votre marque, ici-même dans la capitale de la mode, qu’avez-vous choisi de dévoiler de votre patrimoine vestimentaire ?
Ma ligne de vêtements respire l’amour, l’espoir, la passion, la force, l’épanouissement. Lorsque l’on porte mes tenues, on ressent cette force, cette beauté émanant de l’héritage vestimentaire de mon pays d’origine.
Quelles sont les pièces fortes de votre collection ?
Sur le podium parisien, j’ai mis en scène trois tableaux différents qui racontaient l’histoire des femmes kurdes : le premier représentait la féminité et la sensualité, le deuxième la passion, et le troisième la puissance.
Quelles sont les remarques qui vous ont le plus touchées ?
Je dirais que c’est un sentiment général, celui de voir l’assistance tomber amoureuse de mes costumes, de lire sur les visages un émerveillement. Voilà à quoi j’aspirais en créant mes silhouettes.
Vous êtes née à Vienne et avez grandi aux Etats-Unis. Comment rester connectée à ses racines loin de son pays, de sa culture d’origine ?
Que je sois établie à l’étranger ou au Kurdistan, rien ne m’empêchera d’être toujours connectée à mes racines. Mon amour pour mon pays et ma culture est infini.
A quels défis vous êtes-vous heurtées ?
J’avais très peu de temps pour me préparer à ce rendez-vous parisien… Seulement six semaines. J’ai dû réaliser 30 costumes pour ce défilé de mode et associer chaque création aux bijoux appropriés. Je suis satisfaite du résultat même avec un timing aussi serré.
Et maintenant ? Après, cette reconnaissance parisienne, quelle direction allez-vous donner à votre Maison ?
Je continuerai à travailler sur mes nouvelles collections et mon design pour plaire à ma clientèle grandissante. J’ai beaucoup de commandes à honorer et m’en réjouis !
La Maison Lara Dizeyee, en trois mots ?
Créative, consciente et attachante.
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