L’appartement du Dauphin au Château de Versailles, à ne pas rater

Après plus de deux ans de travaux, l’appartement du Dauphin rouvre ses portes. Et pour le public, c’est la première fois depuis presque dix ans qu’il peut visiter librement et dans son intégralité, les appartements du rez-de-chaussée.

Le faste retrouvé
Au cœur de la résidence royale, l’appartement du Dauphin, magnifiquement restauré, redévoile ses beautés, se rapprochant de ce qu’il était au moment de l’installation du fils de Louis XV (le Dauphin) en 1747. Constitué de plusieurs pièces en enfilade – la chambre, le grand cabinet et la bibliothèque – il est une invitation à rentrer dans l’intimité de la famille royale. La restauration qui a duré deux ans a porté tant sur les boiseries et les murs que sur le mobilier, chiné, pour retrouver des pièces équivalentes. Au final : une restitution éblouissante et fidèle qui donne le sentiment à cet appartement d’être habité.

Trois appartements restaurés

L’un des objectifs recherchés de cette restauration a été de redonner à cette enfilade leur cohérence. Pari réussi !
Dans le grand cabinet, les éléments les plus structurants qui été manquants ont été reconstitués : trumeaux de glaces, trumeaux d’entre-fenêtres et grands panneaux en bois sculptés et dorés redonnent à la pièce toute sa majesté.
La chambre, tout aussi grandiose mais plus volontiers intimiste, retrouve son faste discret grâce à la restauration de ses décors d’origine : les lambris dorés, les tissus verts de l’alcôve, le lit à baldaquin. Le tout sublimé par une peinture des fonds unis blanc de Roi.

Dernière pièce à avoir été restaurée : l’adorable bibliothèque, pièce la plus intime et peut être la plus charmante de cet appartement. On y retrouve toute la délicatesse des lambris, de ces motifs de guirlandes de fleurs aux couleurs pastels, revêtant là un aspect porcelaine blanc et bleu.

Le mobilier

Si les boiseries, dorures, lambris et miroirs ont retrouvé leur prestige, ces appartements doivent leur charme retrouvé grâce au mobilier et au remeublement, rendu possible grâce à une politique continue d’acquisitions et de dépôts (notamment d’oeuvres identifiées au sein des collections du Mobilier National).

Un bas d’armoire de 1787, une console commandée la même année pour le salon de compagnie de la duchesse d’Harcourt (épouse du gouverneur du Dauphin), un bureau plat livré en 1745 pour le grand cabinet du Dauphin, des fauteuils placés dans la chambre de Marie Antoinette pour son confort dans l’attente de la naissance du duc de Normandie… Tout un ensemble de pièces rares meuble de nouveau l’appartement du Dauphin, permettant de retrouver la compréhension de l’usage des pièces et la vie d’autrefois que l’on peut aujourd’hui parfaitement se figurer. Le château de Versailles renaît, et montre qu’il demeure une « maison ».