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La France, fer de lance de la mode circulaire : Vestiaire Collective, Printemps, Galeries Lafayette

Mode circulaire
En France, la mode circulaire est une seconde nature, comme le montre le Printemps, les Galeries Lafayette et Vestiaire Collective. | Source : Getty Images

MODE CIRCULAIRE | Le rachat de la plateforme américaine de revente de vêtements entre particuliers, Tradesy, en mars dernier par Vestiaire Collective a mis en lumière la mentalité progressiste et avant-gardiste de la France en matière de mode circulaire.

 

En France, l’achat d’occasion est une seconde nature. « La mode vintage et le shopping conscient ont toujours fait partie de la culture française », explique Alix Morabito, responsable des collections femme, enfant et lingerie des Galeries Lafayette, citant la pléthore de friperies et de marchés aux puces parisiens. Cette impulsion découle à la fois « d’un avantage économique et de l’attrait du passé », ajoute-t-elle.

Tandis que la société Vestiaire Collective, certifiée B-Corp, continue d’innover avec un nouveau siège social la pointe de la durabilité au centre de Paris, les grands magasins de luxe Printemps et Galeries Lafayette font évoluer leurs propres stratégies en matière de mode circulaire.

 

Mode circulaire : Les Galeries Lafayette misent sur la seconde main

L’espace (Re)Store au troisième étage des Galeries Lafayette, inauguré l’année dernière, est dédié à la seconde main et à la mode responsable. Cet espace propose une large sélection de pièces uniques, en partenariat avec des acteurs incontournables de la seconde main et de la création responsable comme Monogram, Personal Seller et Patine.

Au-delà de l’intérêt pour la planète, une telle démarche est tout à fait logique sur le plan commercial. Selon un rapportpublié en 2021 par le Boston Consulting Group et la Fondaton Ellen MacArthur, la revente, la location, la réparation et la réutilisation représenteront potentiellement 23 % du marché mondial de la mode d’ici 2030.

Quant au concept de l’espace (Re)Store, le groupe Galeries Lafayette prévoit de le déployer dans ses magasins en province avec pour objectif de compter cinq espaces (Re)Store d’ici 2023. Les villes ciblées seront Nice et Nantes, choisies pour leur économie sociale et durable florissante.

Cette semaine, les Galeries Lafayette ont lancé une boutique éphémère en partenariat avec OMAJ, une start-up de dépôt-vente en ligne dédiée à la mode de seconde main et basée à Paris. Cofondée par Marine Daul Mernier et Paul Charon, anciens consultants en management chez McKinsey et Bain, cette start-up full-service mise sur la simplicité et un modèle économique à faible impact. La sélection pointue d’OMAJ est un gage de qualité, explique Paul Charon, car l’équipe vérifie chaque produit avant de le mettre sur le site.

L’espace (Re)Store accueille également la marque Les Récupérables, qui crée des vêtements et des accessoires upcyclés à partie de linge de maison vintage et de stocks dormants collectés auprès de fabricants de textiles français. Parmi les autres de seconde main, l’on trouve les marques Studio Rosalie et Tête d’Orange.

 

Mode circulaire : Le Printemps met les vieux stocks sur le devant de la scène

En matière de vieux stocks, le nouveau concept store du Printemps, baptisé Hors Saison, change la donne. Hors Saison est un espace de 200 m2 au troisième étage du Printemps boulevard Haussmann. Cet espace est entièrement dédié aux pièces de collections passées, une première pour un grand magasin français.

Lancé fin mars, cet espace a suscité un vif engouement auprès de la clientèle, selon Karen Vernet, directrice du merchandising du Printemps : « Nous avons adopté une approche révolutionnaire. Par le passé, les vieux stocks avaient une mauvaise image. Mais nous les avons présentés dans un beau concept architectural avec un merchandising visuel percutant ».

L’espace Hors Saison du Printemps se présente sous la forme d’un concept store multimarque qui réunit des vêtements pour femmes et hommes, des accessoires et des articles pour la maison. L’on y trouve un mélange de marques de luxe et contemporaines, dont Jacquemus, Alexander Wang et Gianni. L’espace de vente est organisé par couleur, et non par marque.

« Nous adoptons une approche organisée », déclare Karen Vernet. « Souvent, l’on ne voit pas les pièces que l’on veut dans la saison en cours. Il n’est pas juste d’affirmer qu’un produit n’est plus à la mode une fois la saison terminée. Nous choisissons des marques créatives et des créateurs émergents. »

Les réductions de 40 à 60 % proposées par l’espace Hors Saison sont accessibles aux détenteurs de la carte de fidélité du magasin, ce qui permet de contourner les périodes de soldes. D’un point de vue commercial, l’initiative permet également d’attirer de nouveaux clients, explique Karen Vernet.

Ce concept store est le résultat de l’attention croissante portée par le Printemps à la mode circulaire. En 2021, le Printemps a dédié l’intégralité de son 7e étage de 1300 m2 à la consommation circulaire. Baptisé Second Printemps, cet espace propose une sélection de vêtements vintage de créateurs de luxe et une rotation de stands éphémères de marques recyclées et à faible impact environnement (par exemple, La Caserne). L’espace Second Printemps dispose déjà d’un service de revente où les articles peuvent être échangés contre des crédits en magasin.

La sélection de produits vintage est confiée à Marie Blanchet, consultante en vintage, dont l’agence Mon Vintage travaille avec des influenceurs comme Rihanna et Amal Clooney et des marques de luxe comme The Row. Marie Blanchet a également travaillé avec Vestiaire Collective, Selfridges et William Vintage.

 

Mode circulaire : Vestiaire Collective ouvre de nouveaux locaux à la pointe de la durabilité

La société Vestiaire Collective vient d’inaugurer son nouveau QG de 4500 m2 à faible impact environnement et à la pointe de la durabilité dans un bâtiment haussmannien rénové du 9e arrondissement de Paris.

L’objectif de cet espace, conçu par le cabinet d’architecture français Les Batisseurs, est de réduire les émissions de carbone, de minimiser les déchets et de maximiser le bien-être et la créativité des employés. Vestiaire Collective propose déjà à son personnel une répartition 50/50 entre le travail au bureau et le télétravail.

La moitié de la surface totale des nouveaux bureaux de la société est consacrée à des espaces sociaux et collaboratifs. L’inclusion et le bien-être sont encouragés par la création d’un espace parental, d’une salle de méditation et d’un terrain de basket. Des fresques géantes ont été réalisées par l’artiste de rue français Louis Bottero et les luminaires en papier recyclé ont été conçus par le créateur d’origami Junioe Fritz Jacquet.

L’ensemble des matériaux durables ont été achetés localement et plus de 60 % du mobilier, créé par les designers Charles et Ray Eames et Charlotte Perriand, est recyclé, recyclable ou d’occasion. En outre, le mobilier a été obtenu par l’intermédiaire de partenaires du projet, tels que Selency, une société de revente de matériel design culte, et La Grande Serre, une société de conservation de plantes. Les équipements de cuisine ont été fournis par la start-up française Back Market, spécialisée dans les appareils électroniques reconditionnés.

Selon les cofondatrices de Vestiaire Collective, Fanny Moisant et Sophie Hersan, l’objectif final est de « créer un concept phare qui puisse être reproduit dans des bureaux nouveaux ou existants à New York, Hong Kong, Berlin et Londres. »

Avec le rachat de Tradesy, Vestiaire Collective compte désormais une communauté de 23 millions de membres et un catalogue de cinq millions d’articles dont la valeur brute dépasse un milliard de dollars. Cette opération va également débloquer le potentiel des transactions locales, plus respectueuses de l’environnement, aux États-Unis grâce à un nouveau centre d’authentification à Los Angeles (le cinquième au niveau mondial et le deuxième outre-Atlantique). En septembre 2021, Vestiaire Collective a annoncé une levée de fonds de 210 millions de dollars,soutenue par Softbank Vision Fund 2 et Generation Investment Management.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Stephanie Hirschmiller

<<< À lire également : Le luxe vintage : un retour aux sources qui fait du bien ! >>>

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