Imaginez un palais du 19ème ayant appartenu à un industriel influent et propriétaire forestier landais, Charles Boulart, offert à sa chère et tendre épouse, Marthe Darricau, en gage de son amour : vous obtenez La Folie Boulart à Biarritz. Découverte avec Katya Pellegrino
Conçue en 1872 par les architectes Joseph Louis Duc, très en vue à l’époque avec le prix de Rome en 1825 et son collaborateur Louis-François Roux, ce château de style néo-renaissance, éblouissant de splendeur, d’originalité, de beauté et de majesté a été restauré dans les moindres détails.
Une véritable folie qui renait en 2021 avec 8 suites, grâce au coup de baguette magique d’un couple, Brigitte et Pierre Delalonde, un promoteur qui a eu le coup de cœur pour ce château et acheté en 2015 la demeure sous adjudication publique.
Erigé sur les hauteurs de Biarritz, ce somptueux château (le mot n’est pas faible) s’enorgueillit d’une renaissance majestueuse, dominant de toute sa splendeur Biarritz et ses maisons basques situées en contrebas comme une sorte d’allégeance implicite à un souverain !
Retour en arrière
- La Folie Boulart _ CHATEAU FACE – © Damien Roussel
En 1852, Charles Boulart est un industriel influent, maître de forges à Castets, conseiller des Landes et maire de sa ville Linxe. Il possède plus de 8000 hectares de pins dans les Landes. Amoureux de la nature et de la chasse il constitue également une collection remarquable de végétaux autour du château familial.
Il rencontre en 1865 sa future épouse, Marthe Darricau (demoiselle d’honneur de l’Impératrice Eugénie) petite-fille d’un général fait baron par Napoléon 1er en 1908 et fille d’un père intendant général sous Napoléon III.
Fréquentant le couple impérial et aimant les fastes, ils jettent leur dévolu sur un terrain de 5 hectares, dominant Biarritz et l’océan Atlantique avec une vue panoramique à 365 °.
Acheté en 1872, il ne reste plus au couple qu’à choisir l’architecte. Chose faite rapidement avec l’architecte Joseph -Louis Duc, proche de Napoléon III et son collaborateur Louis-François Roux qui prendra le relais, lorsque Duc sera trop âgé. Décédant en 1879 il ne verra pas l’achèvement de la Folie !
Connu pour ses réalisations prestigieuses dans les bâtiments publics comme la Colonne de Juillet (place de la Bastille) et le Palais de Justice de la ville de Paris, JL Duc n’a réalisé que 2 villas, la sienne et celle de la Folie Boulart.
Un chef-d’œuvre d’architecture, avec ses matériaux nobles et uniques, pierres, marbres, essences de bois précieux, ses artisans au sommet de leur art, un bâtiment de style néo-renaissance avec une tour d’angle, une tour-belvédère, quelques avancées, une façade en marbre rose et pierres de Charente sans parler des ornementations, bow-window qui animent l’ensemble.
Une découverte époustouflante dès l’entrée
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Après avoir poussé une porte en bois sans faste apparent, la découverte est renversante et vertigineuse !
Une véritable mise en scène se dévoile sous nos yeux. Une volée d’escaliers en marbre s’ouvre sur 8 colonnes monolithiques de l’atrium en marbre de Sarrancolin, (identique à celui de l’Opéra Garnier) qui s’étagent sur 2 niveaux avec des saillies, balcons, loggia, brisant la symétrie parfaite de l’ensemble. En jetant un regard au sol on ne peut que s’émerveiller des mosaïques qui accueillent l’hôte depuis l’entrée et s’alignent sur plus de 300 m², réalisé par Gian Domenico Facchina.
Au second étage, 8 fûts de colonne de marbre blanc de Carrare nous laissent découvrir un triptyque exceptionnel de l’époque. De part et d’autre de ces colonnes, des salons s’ouvrent sur des boudoirs secrets pour des instants privilégiés.
Salons et boudoirs égrènent leurs secrets drapés de soierie
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Dans une des remarquables pièces, drapée de mauve et de brocart raffiné, au plafond à caisson, agrémenté de peintures, aux bibelots chinés un à un avec amour, on prend le temps de paresser sur un des canapés pour déguster un tea-time. Un peu plus loin l’immense pièce s’ouvre sur un salon de billard d’un côté et d’un boudoir vert de l’autre. Pourquoi pas pour un apéritif ce soir dans un verre en cristal taillé à facettes ?
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
L’envie de jouer au billard s’imposera en fin de journée, lorsque le soleil tire sa révérence en douceur et que ses derniers rayons se mirent dans les baies du salon. Celui-ci, conçu et commandé par les Frères Lumière a comme particularité, d’avoir un tapis chauffé pour une meilleure glisse de la boule. Ici, la transparence des fenêtres met en lumière les volumes maîtrisés, les pièces de mobilier ancien et la puissance des œuvres d’art adaptées aux lieux.
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
La somme des détails marque la différence. Les accessoires dessinés spécifiquement et créés sur mesure trouvent leur place pour signer l’esprit des lieux. Entre tradition et modernité, ils jouent la piste personnelle et racontent une histoire.
C’est Yves Badetz, membre de « L’Association du Château Boulart », spécialiste de la période du Second Empire et du début du XXème siècle qui a supervisé à titre amical, l’ensemble du chantier de remeublement et de décoration de la Folie Boulart. Pour conserver à ce lieu son esprit original, il s’est appuyé sur les documents d’époque afin de restituer la magie et son histoire au lieu.
Des trésors à chaque étage
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Notre curiosité étant aiguisée après ces merveilles, nous allons de découverte en découverte puisque derrière toutes les portes, des trésors nous attendent. Cariatides, plafonds sculptés à caisson, bas-reliefs des façades, peintures murales de Robert Fleury, sculptures, peintures à la main et boiseries délicates, dorures, marqueterie au sol, plomberie d’art, tout est sujet à enchantement.
- La Folie Boulart – © Damien Roussel
Au rez-de-chaussée par exemple, une superbe salle à manger d’apparat, avec accès direct sur le jardin. Puis l’œil est happé par le monumental escalier inspiré de celui du Château de Compiègne (l’une des demeures préférées de Napoléon III et d’Eugénie), que l’on retrouve également au Peninsula. Ses rampes en fer forgé s’élancent comme des volutes en formes arrondies et voluptueuses, de part et d’autre des marches en marbre pour arriver au second étage sur un triptyque de vitraux, conçu par Oudinot de la Faverie. Remarquable réalisation qui en fait l’un des chefs-d’œuvre du vitrail français.
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Quelques suites se logent à cet étage, notamment la suite Edouard VII, avec son remarquable lit à baldaquin et son long balcon face à la mer où l’on se prend à rêver devant cette vue à perte d’horizon !
8 suites au raffinement extrême
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Nous montons découvrir nos suites qui sont à la mesure de ce qui a été entrevu en pénétrant dans ce lieu. 8 suites déploient chacune leur raffinement se parant toutes de la singulière beauté qui signe les heureuses retrouvailles du passé et du présent. 1500 pièces chinées ont été déposées ci et là en fonction de la vibration qu’elles émettaient.
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Ici tout est luxe et raffinement, du tissu mural aux meubles anciens. Là un lit à baldaquin avec son drapé dans les tons de rose et noir et sa moquette en tweed qui porte le doux nom de Coco. Là Edouard VII avec sa salle de bain singulière en arc de cercle. Chacune dessine un caractère propre à son nom.
- @Luxe Magazine
Etonnant tout est piloté par une tablette. Car la domotique est reine ici. Eclairage, chauffage, musique…
L’espace bien-être
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Après avoir investi sa suite, place à la détente et au bien-être. Ici encore nous restons ébahis. Au sous-sol, dans un espace en pierre, 8 colonnes de marbre accompagnées d’un dôme, accueillent le visiteur. Non loin sous un plafond en pierre en arc de cercle, une piscine s’étire sous l’œil bienveillant et invite l’hôte à se rafraichir.
Puis selon l’humeur du moment, un massage balinais, égyptien, ou tout autre massage personnalisé peuvent prendre place soit dans notre suite ou dans l’espace bien-être.
Après ce moment de détente, nous voilà prêts à découvrir Biarritz avec son cachet particulier, ou les ses environs comme St Jean de Luz ou Hendaye
A la Folie Boulart tout peut être organisé en fonction de votre envie du moment. Louer une voiture ou un jet, une dégustation de vin, jouer au golf, avoir un chauffeur, découvrir un nouveau restaurant, aller surfer. La devise ici : répondre à tous les besoins du client quels qu’ils soient !
Un dîner sous les ors …
- La Folie Boulart – © Biarritz Léo Guthertz
Le soir venu, salons et boudoirs s’offrent à votre curiosité, chuchotant leurs secrets pour qui sait les entendre. Un verre pris au sein de l’un des univers du château reste un moment privilégié avant de goûter à un dîner gastronomique concocté avec passion par Jean-Marie Gautier, ancien chef de l’Hôtel du Palais Napoléon III, dans la salle à manger au plafond à caisson, encore une fois époustouflante !
Une dernière balade dans le jardin, malgré tout 5000 m² entouré d’arbres séculaires, de fontaines pour finir lovés sous son alcôve où les rêves seront doux.
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