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Journées du Patrimoine | Pleins feux sur Ateliers de France, gardien du temple de notre patrimoine

© Ateliers de France

La préservation, la restauration des plus beaux chefs d’œuvre de notre patrimoine leurs sont confiés. Ateliers de France veille à conserver nos joyaux de la couronne grâce au concours des maisons d’excellence réunies sous son ombrelle. Derrière des projets d’exception, une histoire d’hommes aussi, de passion et de transmission. A l’occasion des Journées du Patrimoine, Forbes s’est entretenu avec le PDG du groupe, Antoine Courtois.

 

Comment mettez-vous en musique votre expertise selon les chantiers ? 

Antoine Courtois : Le Groupe Ateliers de France est constitué de 41 entreprises qui exercent plus de 55 métiers. Très majoritairement entreprises du Patrimoine Vivant, elles sont toutes expertes dans leurs différents domaines et sont très proches des Architectes des Monuments Historiques en ce qui concerne la restauration du Patrimoine. Elles sont également les partenaires des décorateurs pour les chantiers de Haute Décoration. Chacune intervient dans sa spécialité et ses métiers spécifiques. Ces entreprises sont ainsi intervenues sur les façades du château de Versailles ou sur la rose de la Sainte Chapelle du Château de Vincennes, sur les sols et les salles de bains en marbre de l’Hôtel Peninsula à Paris, et sur les gardes corps et les menuiseries de la Place Vendôme, sur les décors peints et dorures de l’opéra Garnier ou du Palais de l’Elysée…

Elles sont les héritières des traditions des XVIIe et XVIIIe siècles en France. 

Vous regroupez aujourd’hui les corps de métier les plus pointus dans leur domaine (tailleur de pierre, doreur à la feuille, marbrier, sculpteur, ferronnier…), qui sont ces Maisons d’excellence œuvrant dans l’espace public et, pourtant, inconnues du grand public ? 

A. C. : Le domaine des métiers d’Art n’est que depuis très récemment sous les feux de la rampe. Le grand public redécouvre aujourd’hui ces métiers et spécialités françaises. On convient désormais qu’ils font clairement partie de notre héritage culturel et sont indispensables à la préservation de notre patrimoine architectural, mais aussi à la création contemporaine. Dans le détail, il y a cinq grandes familles :

  • Maçonnerie, pierre de taille et sculpture
  • Revêtements en marbre et pierre, et mosaïques
  • Bois et agencement
  • Métal
  • Peinture, staff et dorure
© Ateliers de France

 


Antoine Courtois : Ne pas transmettre, c’est voler !


 

Quels ont été les deux projets les plus « pharaoniques » de mémoire d’Ateliers de France ? 

A. C. : Je citerai la restauration complète de l’Opéra Garnier, qui aura été un chantier colossal, mais aussi désormais la remise en peinture de la Tour Eiffel qui monopolise actuellement plusieurs équipes 6 jours sur 7, toute l’année, et ce, jusqu’en 2024. 

Comment vous saisissez-vous du délicat sujet de la transmission d’homme à homme de nos savoir-faire séculaires ? 

A. C. : C’est un sujet tout à fait central dans notre activité. Le savoir-faire est l’essence même de notre travail et la transmission est donc essentielle. Nous nous efforçons de toujours entourer les plus anciens et plus expérimentés par de jeunes apprentis. C’est dans la réalité du chantier que les plus jeunes ont la possibilité de réellement apprendre leur métier.

Ne pas transmettre, c’est voler ! 

 

Antoine Courtois, PDG © Ateliers de France

 

Le métier de compagnon fait-il encore rêver notre jeunesse ? Aujourd’hui, quasi l’ensemble des secteurs est confronté à des pénuries de main d’œuvre et à une crise des vocations…. 

A. C. : De plus en plus, les jeunes ont envie d’exercer des métiers qui ont du sens. C’est ce que nous leur proposons et peu d’orientations vous permettent de travailler deux mois au Château de Versailles, puis de partir un mois à New York ! Travailler dans les lieux emprunts d’histoire et participer à leur restauration…quoi de plus excitant et de plus valorisant ? 

Quelles sont les techniques ancestrales les plus difficiles à perpétuer ? 

A. C. : Je dirais le travail en fonderie car physiquement c’est assez éprouvant et les jeunes ne choisissent ces spécialités que rarement. 

Ateliers de France est une institution rayonnant à l’international. Jusqu’où souhaitez-vous emmener le groupe dans son développement ? 

A. C. : Nous nous sommes d’abord cantonnés à la reprise d’entreprises françaises. Désormais nous ne nous arrêtons plus à cela et plusieurs sociétés anglaises ont rejoint le groupe récemment, parce qu’elles sont les meilleures dans leurs domaines (l’agencement de luxe et la marqueterie de bois pour les parquets à titre d’exemple). Elles ont d’ailleurs toutes les deux l’agrément de la Couronne et travaillent en permanence à Westminster et à Buckingham Palace. Nous sommes désormais présents dans 12 pays (Autriche, Brésil, Etats-Unis, Qatar, Suisse…) et réalisons 80% de notre activité à l’export. 

Des monuments et ouvrages à ne surtout pas manquer en ces Journées Européennes du Patrimoine ? 

A. C. : Le Château de Versailles et les nouveaux et sublimes appartements du Dauphin. Leurs peintures et leurs dorures nous ont demandé plus d’un an de restauration.

Le Musée Carnavalet et, bien entendu, l’Hôtel de la Marine…inoubliable ! Parmi nos plus belles restaurations à ne pas manquer.

© Ateliers de France

 

Pour aller plus loin : 

Ateliers de France

 

<<< À lire également : « Week-end d’exception aux Airelles Le Grand Contrôle Hôtel Versailles pour une plongée dans l’Histoire de France » >>>

 

 

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