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JO PARIS 2024 | Les bouquinistes des quais de Seine répliquent après l’annonce de leur déménagement pour les JO 2024

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Bouquinistes parisiens. | Source : Getty Images

Les bouquinistes font partie du tissu urbain le long des quais de Seine à Paris, mais les plans de sécurité pour les Jeux olympiques (JO) 2024 dans la capitale vont déloger cette institution parisienne pour la durée de l’événement, ce que les bouquinistes refusent catégoriquement.

 

Depuis 400 ans, les bouquinistes ont élu domicile le long de l’un des fleuves les plus célèbres au monde avec leurs kiosques verts distinctifs qui s’étendent de chaque côté de la Seine, du pont de Sully au pont Royal sur la rive gauche et du pont Marie au pont des Arts sur la rive droite.

Cependant, on leur a demandé de démonter leurs kiosques pour l’ouverture des JO qui se déroulera sur la Seine le 26 juillet. L’idée étant qu’il y aura une foule immense le long des quais pour regarder les athlètes descendre le fleuve et les forces de sécurité ont déclaré que c’était un trop grand casse-tête de fouiller les kiosques à la recherche de potentielles menaces. Les bouquinistes des quais de Seine sont souvent considérés comme l’un des plus grands marchés de livre en plein air au monde, avec environ 300 000 livres, peintures et œuvres d’art.

Et pourtant, ces libraires ont survécu à la Révolution française, à l’occupation nazie, à une pandémie et, comme le rapporte le Times, à la menace d’Amazon. Aujourd’hui, ils se battent également contre la mairie de Paris.

Alors que les autorités parisiennes ont proposé d’aider et de payer pour le démontage et la réinstallation et qu’elles ont offert aux vendeurs la possibilité de s’installer sur un nouvel emplacement temporaire à proximité, les bouquinistes ont refusé, estimant qu’il s’agissait d’une question de principe et d’une lutte pour la liberté intellectuelle. Le président de l’Association Culturelle des Bouquinistes de Paris, Jérôme Callais, a qualifié la lutte de philosophique et non de simple question de travail : Hemingway et Balzac étaient tous deux de fervents adeptes de ces stands.

Les bouquinistes parisiens possèdent une longue histoire de lutte contre les autorités. Avant que les livres ne soient vendus le long du fleuve, les étals étaient un lieu où l’on trouvait des pamphlets et des informations antimonarchistes : en 1649, le roi de France a décrété qu’il était interdit de vendre des livres près du Pont-Neuf. Pendant la Révolution française, les livres pillés dans les bibliothèques aristocratiques étaient souvent mis en vente le long du fleuve et ces étals ont été utilisés pour diffuser de la propagande antinazie pendant la Seconde Guerre mondiale, avec des messages cachés dans certains livres et transmis d’une personne à l’autre. Elles ont même survécu à un projet de réglementation à l’époque de Napoléon.

Les bouquinistes ne paient pas de loyer, mais ils doivent demander une licence pour cinq ans. Les exigences en matière de taille et de contenu sont strictes : 75 % de leur stock doit être composé de livres et de magazines et seulement 25 % de souvenirs touristiques, afin de préserver la qualité littéraire et intellectuelle des étals. Ils se battent souvent avec la police qui les accuse de ne pas nettoyer les graffitis qui apparaissent du jour au lendemain, alors qu’à leur tour, ils se plaignent que la police devrait faire plus pour arrêter les auteurs de ces graffitis.

Aujourd’hui, ils demandent au public de signer des pétitions et refusent de se déplacer. Pour Jérôme Callais, il s’agit d’une question de principe, estimant qu’ils devraient être célébrés pendant les JO comme faisant partie du tissu de la vie culturelle parisienne quotidienne et qu’on ne devrait pas leur demander de déménager, d’autant plus que certaines des boîtes vertes sont trop fragiles pour supporter un déménagement dont le coût est estimé à 1,66 million de dollars.

La mairie de Paris gagne le combat contre les propriétaires Airbnb

En prévision des JO, la ville de Paris a également augmenté le montant des amendes infligées aux propriétaires Airbnb qui ne respectent pas les règles en vigueur, afin de garantir le respect des règles pendant les JO, car de nombreux propriétaires chercheront sans aucun doute à tirer profit des touristes en visite.

Depuis 2021, la ville de Paris a reçu 6,5 millions d’euros grâce aux amendes qu’elle a infligées aux propriétaires qui ne respectent pas le strict maximum de 120 nuits de location par an et qui ne s’enregistrent pas auprès de la ville.

Cependant, cette manne financière pour Paris diminue chaque mois, car les propriétaires craignent de recevoir une amende, qui peut s’élever à 20 000 euros. Un propriétaire a récemment reçu une amende de 50 000 euros parce qu’il avait de nombreuses propriétés inscrites sur Airbnb. L’amende a été augmentée de 16 500 euros en 2022.

La mairie de Paris a déclaré qu’en 2023, elle avait perçu jusqu’à présent 535 000 euros pour 65 affaires portées devant les tribunaux, ce qui est nettement inférieur aux montants perçus en 2021 et 2022 (3,5 millions d’euros et 2,5 millions d’euros).

En 2021, Paris a obtenu 8,7 millions d’euros d’Airbnb à l’issue d’un procès contre la société elle-même, qui avait permis à environ 1 000 propriétés d’être répertoriées sans respecter les exigences strictes imposées par la mairie.

La plateforme est visée en raison de l’impact qu’elle a sur le marché de la location dans de nombreuses villes européennes, et pas seulement à Paris, en rendant difficiles les locations à court et à long terme pour les locaux.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Alex Ledsom

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