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Gibraltar, Ce Rocher Qui Fait Rêver

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Gibraltar ©MH Bland

Ma superficie s’étire sur 7 km2, j’abrite quelque 34 571 résidents, ce qui fait de moi l’un des territoires les plus densément peuplés au monde. Quant à mon économie, elle est florissante avec un PIB par habitant de 43 000 $ et un taux de croissance de 10%. On me jalouse depuis toujours pour ma position géographique éminemment stratégique et mon soleil à l’année… Je suis, je suis ? Gibraltar. Et si vous choisissiez Gibraltar pour vos prochaines vacances ? Forbes vous emmène dans cet archipel plein de charme, d’Histoire et de fierté. Visite.

On entre à Gibraltar après avoir traversé la piste d’atterrissage de l’aéroport. Quand un avion s’approche, des barrières descendent pour arrêter la circulation et faire la régulation… à l’image des voies ferrées qui parsèment notre pays. Principalement venus d’Angleterre, ces Airbus estampillés Easyjet coupent en deux le seul accès routier de la péninsule. On laisse derrière nous une ville plutôt sinistrée d’Espagne, ‘La Linea’, dont l’architecture et les devantures de commerces témoignent des difficultés économiques de cette région terminus de l’Etat ibérique. Puis on découvre en vis-à-vis des yachts, des façades impeccables et d’élégantes demoiselles en tenues griffées. Un autre monde. Première impression quand on débarque à Gibraltar, la Suisse du Sud ou la Monaco british.

La position éminemment stratégique de Gibraltar aiguise (toujours) les appétits ©MH Bland

Ici, ni artifices ni surenchère comme on le verrait à Dubaï : Gibraltar est un carrefour d’Histoire que raconte chaque pierre, chaque édifice. Et ils sont nombreux ! Que d’empires se sont disputés le Rocher ! La faute à une localisation rêvée car Gibraltar fait la jonction entre l’Europe et l’Afrique, la mer Méditerranée et l’océan Atlantique, entre ancien monde et nouveau monde. Anglais, Arabes, Espagnols, Portugais, Indiens… les vestiges de ces peuples nous plongent dans les entrailles de l’humanité. Cosmopolites, les communautés cohabitent toujours dans cet esprit de « convivencia », hérité de l’époque andalouse. L’arrivée récente de Russes fortunés et d’expatriés en tous genres s’est faite dans le même respect de la culture melting-pot. Gibraltar nous offre une magnifique leçon de tolérance et d’ouverture en agrégeant dans la concorde chaque religion : catholique, anglicane, musulmane, juive, hindoue… la coexistence force le respect.

Al Ibrahim Mosque, l’une des icônes de Gibraltar

De ce brassage culturel, quel idiome parle-t-on à Gibraltar ? Le ‘Spanglish’, dit le ‘Yanito’ localement. Je prends de l’espagnol andalou combiné à la langue de Shakespeare, pimenté d’italien et d’arabe, et j’obtiens cette magnifique langue qu’est le Spanglish. On se régale de chaque conversation captée.

Le soleil, l’azur de la mer et la mélodie linguistique participent certainement à rendre ce territoire captivant, mais les Gibraltariens ne vivent aucunement d’amour et d’eau fraîche, soyons sérieux ! Aussi travailleurs que créatifs, ils œuvrent collectivement et individuellement à la prospérité de leur Rocher : le secteur de la finance est aussi structuré que celui de la City ou de nos voisins helvètes, beaucoup de banques internationales y sont implantées. Gibraltar est passé maître également dans le business des jeux en ligne, il y a aussi l’industrie du transport maritime qui représente une part non négligeable de l’économie de la péninsule depuis des siècles, sans oublier les nombreux navires de croisière en escale touristique.

Le groupe bicentenaire MH Bland incarne l’insolente réussite de cet archipel. De gauche à droite : Henri Catania, Jamie Sercombe et Mandy Gaggero

Une entreprise caractérise cette capacité à embrasser tous les vents du changement pour demeurer toujours solide comme un roc : il s’agit de ‘MH Bland’, groupe familial bicentenaire fondé en 1810 par Marcus Henry Bland. L’entrepreneur a fait entrer Gibraltar dans une autre dimension. L’entreprise a bâti son succès dans l’offre de services maritimes et dans le soutien aux agences portuaires pour les yachts en Espagne continentale, à Gibraltar, aux îles Canaries et au Maroc. De la réception au stockage des fournitures, en passant par l’avitaillement en carburant à grande vitesse, MH Bland est l’un des fleurons 100% locaux. Aujourd’hui dirigée par la famille Gaggero, descendante du fondateur, la compagnie a compris très tôt la nécessité de s’ouvrir au tourisme, anticipant l’afflux actuel des croisiéristes Costa, Cunard, MSC Croisières and Co.

Avec sa branche « Calypso Tour », MH Bland est devenue la porte d’entrée des touristes qui peuvent réserver des séjours et excursions à Gibraltar, en Espagne, au Maroc et même en Jamaïque et à Cuba ! Lorsque l’on visite les locaux du groupe, on a le sentiment de voir défiler une frise chronologique maritime du 19ème siècle à nos jours entre vestiges et archives. Mandy Gaggero, co-dirigeante de l’entreprise, est l’une des gardiennes de ce trésor naval inestimable.

©MH Bland

Gibraltar, côté tourisme ?

Entre curiosités touristiques, adresses tendance, sites historiques… difficile d’énumérer tout ce que Gibraltar a à offrir ! Voici un tour d’horizon des immanquables :

L’Upper Rock : ou le sommet du Rocher qui culmine à 412 mètres. On y accède après avoir emprunté le téléphérique, dit le ‘Cable car’. Un téléphérique en plein milieu de la Méditerranée ? L’idée vient du père de Mandy Gaggero qui a convaincu les autorités de la pertinence d’ériger ce moyen de transport emprunté aux stations de ski afin de booster le tourisme. L’homme visionnaire a fait de cette attraction une étape incontournable pour tous visiteurs de passage à Gibraltar. Si vous souhaitez découvrir l’histoire fascinante du Rocher ainsi que la diversité de sa faune et de sa flore, c’est le spot à privilégier. En un panorama, on découvre la pointe de l’Espagne, le début du continent africain et la mer en confluence. Pour faire face à l’affluence, le ‘Cable car’ va entreprendre un relooking 2.0 l’année prochaine.

Le Cable car permet d’avoir une vue d’ensemble du Rocher

Les macaques de Barbarie : Sur les pentes abruptes de l’Upper Rock, ces primates en liberté vous accueillent chez eux. Parfois avec beaucoup d’enthousiasme en vous agrippant… Ils ont pris l’habitude de voir des humains dans leur environnement immédiat. Néanmoins, gare à ceux qui voudraient s’approcher des derniers nés, vous risquez d’éveiller l’instinct maternel et son agressivité ‘protectrice’. Véritable réserve naturelle qui couvre environ 40% du territoire, ce lieu a été incroyablement préservé. On y dénombre également pas moins de 270 espèces d’oiseaux.

Très respectés, les macaques de Barbarie ont, selon la légende, donné l’alerte aux Britanniques lors d’une tentative d’invasion de l’armée espagnole.

St Micheal’s cave : ou la grotte Saint Michel. Au milieu de la réserve, un autre trésor fait de stalagmites géantes de couleur blanche forgées à l’ère glaciaire. La cavité qui jouit d’une acoustique exceptionnelle se transforme en auditorium pour des concerts et des opérettes. Andrea Bocelli, Enrique Iglesias ou encore Sir Elton John y ont donné de la voix. So Rock !

St Michael’s Cave, une merveille préhistorique

The great siege tunnels : Ici, vous remontez le temps depuis le 18ème siècle jusqu’aux deux guerres mondiales. Creusés à l’intérieur du rocher, un dédale de tunnels long de 50 km ingénieusement aménagé pour résister à toutes attaques ennemis. Dans un bunker à même la roche, l’armée britannique a édifié une véritable ville (hôpital, poste de surveillance, station de distillation d’eau, centrale électrique, boulangerie, espace repos…).

La longueur totale du réseau des tunnels traversant le Rocher est de 52 kilomètres.

La Almeda :  Fondés en 1816, les jardins botaniques de Gibraltar regorgent d’espèces autochtones et importées, à l’image des aloès, des cactus, des dragonniers centenaires. Très végétalisée, la péninsule est un sanctuaire vert, à l’image de Singapour. Vous adorerez y flâner durant votre séjour.

Main Street : C’est ici que vous prendrez le pouls de ce territoire atypique car cette rue piétonne est le centre névralgique de Gibraltar. Badauds et locaux se côtoient dans un décor inaltéré : des bâtiments mauresques se mêlent aux édifices hérités de la domination ibérique. Des cabines téléphonique rouges typiques de la mère patrie anglaise et leurs pendants en taxi parachèvent le spectacle. Un grand choix de boutiques animent l’artère tandis que de nombreuses festivités attestent d’un calendrier culturel survitaminé. Lors de ma visite, on pouvait assister à un défilé international d’amoureux d’Harley Davidson.

Main Street, une rue pittoresque.

La Marina : Dans cette promenade en lisière de mer flotte un air de Dolce Vita : on afflue à La Marina pour sabrer son happy hour, pour déguster un dîner romantique avec sa moitié, ou le temps d’un déjeuner d’affaires. D’excellents restaurants attirent les foodies de tous poils qui se régalent de cuisine indienne, italienne, japonaise… Le week-end, embarquez pour une virée en mer à la rencontre des (nombreux) dauphins, entre autres activités.

En quittant le Rocher, on ne peut que se faire la promesse de revenir dans ce bouillon de culture à la première occasion ! La destination est idéale pour un city break revivifiant.

Carnet de voyage :

Calypso Tours

Cloister Building Market Lane

P.O. Box 554 Gibraltar

Contact : [email protected]
Téléphone : +350 200 12730

Tel: +350 200 12700

Mobile : +350 58 281 000

 

Où dormir :

 

The Rock Hotel

3 Europa Rd, Gibraltar GX11 1AA

Téléphone : +350 200 73000

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