Il est bien évident qu’une victoire à un évènement aussi populaire que le foot ne fait que mettre en valeur la France sur la scène internationale. Cela vient nourrir notre leadership, c’est-à-dire notre capacité relative d’influence sur le monde, fort de cette position de vainqueur de la compétition. Cependant, beaucoup d’autres « faits d’armes » viennent également contribuer au « soft power » de la France : ouverture du Louvre Abu Dhabi, accord de la COP21 …
Mais, au fait, comment sommes-nous réellement perçus hors de France ? Sommes-nous tels que nous l’imaginons dans nos esprits souvent fervents partisans de l’autocritique ? Enfin, quels sont nos points de force perçus ? Autant de questions auxquelles j’ai tenté d’apporter un éclairage modeste et concret au travers de l’analyse des conversations qui font mention de nous à l’étranger.
Globalement, la France cultive une bonne image internationale : « Good » est parmi les mots les plus associés quand on parle de la France. Les mots clés « travail », « économie », « syndicat » et « Macron » sont les plus souvent mentionnés dans les recherches. Ce sont donc les réformes économiques récemment menées par le président qui interpellent le plus actuellement. Le monde considère aussi que la France est un pays « international », européen et ouvert, même si cela en surprendra plus d’un ! Cela vient du fait que l’on lie très souvent la France à la notion « d’Europe » et de « Paris » dans les mentions.
Culturellement parlant, la France est associée avec les mots « tourisme », « magnifique », « qualité » et « vie ». C’est une des clés de notre « soft power ». La France reste la première destination touristique au monde et est perçue comme un pays où il fait bon vivre, ou qu’il fait bon visiter. Elle reste aussi beaucoup associée au « shopping », à la « gastronomie », au « luxe », particulièrement en Asie où les marques françaises sont très mentionnées. Le mot « histoire » revient très souvent (43,2%, source Talkwalker), et est souvent associé à« riche » et « grandiose ». Les mots « charme », « bon » et « mieux » sont sortis en plusieurs langues quand on parle de la culture, notamment en mandarin et en japonais.
La « technologie », et « l’industrie » occupent une place importante dans la présence des sujets concernant la France. Les sujets les plus évoqués sont « business », « marché », « data », « investissement » et « compétitif »quand on parle de la technologie de la France. Le monde, notamment l’Asie, montre une opinion positive/favorable pour la French Tech.Un autre mot associé est « skills » : le savoir-faire à la française est vu comme étant un gage de qualité. « Innovation » ressort peu dans les résultats de recherche, mais est bien présent.
Cependant, si l’industrie est perçue comme qualitative, la puissance des « syndicats » et la fréquence des « grèves » occupent une place importante dans les conversations autour du travail en France. La France traîne ainsi une image tenace de pays dans lequel le travail est entravé par la culture syndicale. Cela n’est pas sans impact sur la relation avec les investisseurs internationaux qui peuvent être freinés dans leur dynamique sous le motif « Perception is reality ». Les grèves dans les transports, et notamment celle de la SNCF, ont évidemment nourri l’image d’un pays peu capable de gérer la modernisation de certains de ses secteurs, faute d’un dialogue social moderne. C’est tout l’enjeu de la gestion de l’image d’un pays : il faut savoir mettre en avant ses forces, et en France elles sont nombreuses, et simultanément traiter ses faiblesses ou leurs perceptions. Et là, il y a urgence !
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