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Fiat 124 Spider : La Meilleure Miata De Tous Les Temps ?

Au dernier salon de l’automobile de New York, Fiat Chrysler (FCA) a dévoilé la production automobile la plus rapide et la plus puissante que la marque ait jamais construite: la 2018 Dodge Challenger Demon.

Ce n’est pas la première fois que Chrysler utilise le nom Demon – il est d’abord apparu pour une variante de la Dart du début des années 70, puis à nouveau avec son « concept roadster » deux sièges de 2007. Alors que le dernier Demon en date n’a jamais atteint le stade de la production, son esprit se perpétue sous la forme de la nouvelle Fiat 124 Spider, qui est, à tous les égards, l’anti-Demon si l’on s’en tient à ce que les modèles performance de la marque ont dans le ventre.

En deux décennies, depuis la fin des années 80 jusqu’à la crise financière de 2008, les designers de Chrysler, travaillant depuis le siège de la marque dans le Michigan, ont créé une série étourdissante de véhicules de concept, aux formes et aux tailles multiples. Les Dodge Viper et Plymouth Prowler ont atteint le stade de la production, ce qui n’est pas le cas de plusieurs autres concepts de voitures de sport qui n’ont pas dépassé le stade du salon de l’automobile. Parmi ces voitures on compte plusieurs Dodges, la 1997 Copperhead, la 2002 Razor et la susdite 2007 Demon, lesquelles auraient pu rivaliser avec la Mazda Miata.

Ironiquement, dans le monde post-faillite de Fiat Chrysler, il a fallu l’aide de cette même Mazda pour rebondir; à présent il existe une roadster en mesure de défier l’icone japonaise, la Fiat 124 Spider. Le partenariat FCA-Mazda était à l’origine attendu pour le lancement d’une Alfa Romeo Spider mais le désir de construire toutes les Alfa en Italie a fait avorter le projet. A la place, l’usine Mazda à Hiroshima produit maintenant une roadster avec une motorisation (powerplant) italienne et semble s’inspirer des 124 Spiders produites de 1966 à 1982.

Si les phares, le revêtement et les côtés arrière de la nouvelle Spider rappellent la précédente voiture, le design est tout de même assez différent aussi bien du modèle précurseur que de la Miata. Comme la Mazda, la nouvelle Fiat présente une cabine bien ancrée dans le châssis avec le plus gros du moteur derrière la partie avant. La vieille Fiat avait une répartition plus équilibrée de la carrosserie, ce qui lui donnait des proportions plus délicates. Comparé à la Mazda, la Fiat a aussi de plus longs surplombs pour un gain d’une douzaine de centimètres en longueur, sur un empattement qui n’a pas bougé.

Bien qu’ayant conservé son toit souple, son verre et la structure de son pare-brise, l’allure d’ensemble est étonnamment différente. Quand j’ai vu la 124 pour la première fois, je n’ai pas été très emballé par son nouvel aspect, mais avec le temps mon impression a changé, surtout concernant la disposition des phares.
Quiconque a essayé une Mazda contemporaine se sentira immédiatement en confiance avec la Spider. Mis à part quelques retouches sur le rembourrage, l’airbag et le pommeau du levier de vitesses, nous avons là du pur Miata 2017, de l’affichage en haut du tableau de bord aux boutons de contrôle et de volume sur la console centrale. Il est agréable de constater que Mazda et FCA n’ont pas compromis l’essence du modèle en forçant l’intégration de porte-gobelet dans la console centrale. On s’assoit bas dans cette voiture, la console envEloppe la boîte de vitesses et la transmission passe par le milieu. Le porte-gobelet ressemble à un ajout de dernière minute dans le côté droit du tunnel.

La plupart du temps, je suis un fan du panneau de contrôle de la Mazda qui présente un bouton central plus large, semblable à celui de la BMW i-Drive, et un bouton voisin plus petit pour le volume. Cependant avec l’emplacement des sièges évoqué plus haut, les touches volume peuvent être un peu compliquées à atteindre et à tourner. Heureusement, les commandes du volant viennent arranger cela. Au-delà de l’écran de démarrage Fiat sur le système d’infotainment, le reste est du Mazda pur et dur. Le design est pas mal, meilleur que la majorité, mais je prèfèrerais néanmoins avoir mon Android Auto , surtout depuis que la reconnaissance vocale s’est montrée peu convaincante sur ce modèle. Comme pour la Mazda, les rétroviseurs sont étonnamment fragiles: des pièces moulées dans du plastique qui ne sont pas assez épaisses pour soutenir un boitier de porte de garage. Si vous êtes propriétaire d’une version Fiat ou Mazda de cette voiture, vous devrez programmer le système de commande sans fil et laisser le boitier à la maison.

Cependant, au bout du compte une voiture comme celle-ci n’a d’important que l’expérience de conduite qu’elle peut offrir; heureusement les quelques changements opérés pas Fiat semblent être pour le meilleur. La différence la plus notable d’avec la Mazda est la motorisation. Bien que les moteurs atmosphériques SkyActiv soient des machines adorables, ils n’offent pas la richesse d’un couple à bas régime que beaucoup d’entre nous ont fini par apprécier dans les moteurs turbocompressés modernes.

FCA a remplacé le moteur Miata de 2 litres avec le moteur 1.4 litre turbo de la 500 Abarth. Quand le moteur Mazda tourne à 155 chevaux, la motorisation de la Fiat atteint 160 chevaux dans sa version de base et 164 chevaux avec l’échappement quatre sorties revisité de Abart. Puisque la carrosserie étendue de la Fiat ajoute à peu près 45 kg à la modeste masse de 1 053 kg de la Miata, les 9 chevaux de plus ne font pas une différence très notable. Ce qui, par contre, fait une différence, c’est le saut du couple de 148 livres-pied de la Mazda à 4 600 tours/minute au couple de 184 livres-pied de la Fiat, à seulement 2 500 tours/minute.

Le couple supplémentaire s’exprime pleinement en ville et donne un petit peps additionnel qui s’avère nécessaire pour rééquilibrer la voiture après un tournant. Alors que la 124 n’est pas une voiture à pousser jusqu’au dérapage contrôlé, la poussée du turbo suffit à ramener l’arrière de la voiture après le virage de façon à au moins vous garder dirigé vers la sortie. Je suis toujours en faveur de plus de couple mais je suis également un partisan du mantra « une voiture lente pour une conduite rapide ». La beauté de la Miata s’est toujours trouvée dans la capacité d’explorer ses limites à des vitesses qui vous obligent à prendre un abonnement de plusieurs centaines de milliers d’euros auprès d’un club automobile.

Puisque Fiat Chrysler est un fabricant qui aime donner dans la limitation avec des voitures comme la Viper, la Demon et la Grand Cherokee Trackhawk, la mise à jour relativement modeste du couple de la Fiat est particulièrement admirable. Avec en plus de cela le chassis impressionnant que Mazda a développé, la Spider est une pierre précieuse de la conduite optimale.
Tout le long de la gestion remarquable des voitures de concept par Chrysler, j’ai été l’un des passionnés qui se sont fréquemment plaint de ce que la marque n’avait jamais produit de voiture de sport à prix abordable. En rétrospective, au vu de la situation financière de plus en plus bancale de l’entreprise, c’est certainement pour le mieux que cela ne s’est jamais fait. Car quelle que soit la production alors mise en place par l’entreprise, le tout aurait tourné au vinaigre, tout comme ce fut le cas pour la Prowler ou la Pontiac Solstice.

Tout au contraire, le partenariat avec Mazda a donné lieu a un roadster qui frôle la perfection, avec un toit convertible que je pourrais ouvrir ou fermer d’une seule main et ce en 3 secondes, sans même détacher ma ceinture. S’il commence à pleuvoir, ralentissez un peu, étendez la main droite vers l’arrière pour atteindre le loquet qui se trouve sur le côté arrière-droit du toit, libérez ainsi le toit, attirez-le vers vous et verrouillez-le en le ramenant vers l’avant. En plus d’un quart de siècle de Miata, ce système n’a pas vraiment changé et cela reste le meilleur toit convertible qui soit. La Fiat Spider commence au même prix que la Mazda, c’est-à-dire 25 000 dollars (environ 22 771€), quand mon modèle d’essai Abarth avec le pack navigation et les freins Brembo m’a coûté un peu moins de 35 000 dollars (environ 31 880€) livraison comprise.

Pour ma part, je garderais les freins mais ne prendrais pas le pack optionnel à 4 000 dollars (3 644€ environ) qui comprend le cuir, la navigation, l’audio haut de gamme et deux ou trois autres fonctionnalités superflues. Avec une voiture comme celle-ci, qui s’inquièterait de se perdre en chemin ? Ce ne serait qu’une raison de plus pour continuer à conduire; de toute façon, le moteur émet un son bien plus merveilleux que tout ce que vous pourriez écouter avec la stéréo.

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