Rechercher

Fêtes gourmandes à Marrakech

Les hôtels de luxe sont nombreux dans la capitale touristique du Maroc et les restaurants de qualité ne manquent pas. Un peu (beaucoup) de luxe pour les fêtes ? Un peu (beaucoup) de cuisine ensoleillée ?

Si vous voulez poser vos valises dans un bel hôtel de luxe, les adresses ne manquent pas : La Mamounia, qui a somptueusement fêté son centième anniversaire en octobre, le Royal Mansour, qui vient d’ouvrir la Grande Brasserie avec Hélène Darroze, Es Saadi, avec sa nouvelle piscine intégralement restaurée dans un esprit vintage chic, en hommage à l’aménagement d’origine, qui accueille le restaurant « Autour de la Piscine » avec une cuisine méditerranéenne de saison, The Oberoi Marrakehc, histoire de découvrir Rivayat, le nouveau restaurant emblématique du palace et son menu Diwali Signature, la quintessence de la gastronomie indienne par le chef étoilé Rohit Ghai, ou comme nous, au Mandarin Oriental, accueillis par son jeune et nouveau directeur général, Alain Thomas Brière, trentenaire  au cursus déjà bien rempli et qui ne manque pas d’idées pour 2024.

Là encore l’offre gastronomique peut nous retenir avec quatre restaurants : The Bar, un salon où l’on peut s’installer à tout moment, Le Pool Garden, la terrasse au bord de la vaste piscine, The Tent, (sous une large tente), pour une nuit magique avec DJ, le Shirvan, sur la route de la soie, en compagnie du chef étoilé Akrame Benallal, pour un tour du monde des saveurs à travers des spécialités méditerranéennes, nord-africaines et orientales influencées par une touche occidentale ; et enfin Ling Ling, une expérience asiatique de haute volée signée Hakkasan, puisant son inspiration dans le concept d’Izakaya, très populaire en Asie. Et puis le magnifique spa est là pour nous relaxer, surtout après nos agapes !

Toutefois, le pays est si beau, Marrakech si vivant, la gastronomie si présente qu’on ne va pas se limiter à notre seul hôtel et découvrir quelques adresses typiques qui mettent en avant la culture marocaine, son accueil légendaire, sa cuisine inspirée et inspirante. On commence par une adresse de référence, en plein cœur de la ville, le Grand Café de la Poste.

 

Le Grand Café de la Poste : une belle histoire  

C’est un groupe français, mené par Helena Paraboschi (« La Cantine du Faubourg » à Paris et Dubaï), qui a fait renaître cette adresse mythique appartenant au patrimoine de Marrakech. Situé à Guéliz, hors des remparts de la Médina mais pourtant très proche, il a été construit dans les années vingt, sous le protectorat, à la fois un café renommé comme, on ne sera pas étonné, un relais postal. Après avoir été transformé en Hôtel Café Restaurant par le Pacha El Glaoui  (« Café Pacha ») pour quelques années de gloire éphémère, il restera fermé pendant douze ans avant de retrouver son lustre, et plus encore, grâce à un accueil exemplaire (Merci Eric (Conte Moustakidis) !), un service à l’image, et une gastronomie de tous les instants, du petit déjeuner au dîner (de 8h à 1h du matin), sans que les tables ne désemplissent.

Imaginée par les architectes et décorateurs Olivier Marty et Karl Fournier du Studio KO, la décoration est en totale harmonie avec la culture du lieu, comme la cuisine.  La carte est pensée comme celle d’une brasserie parisienne de renom, composée des incontournables de la gastronomie française, de plats typiques, de produits  d’origines… On passe ainsi  de la classique Salade du Grand Café de la Poste et son poulet fermier mariné au citron confit et safran à la généreuse Blanquette à l’ancienne, au Petit salé cuisiné à partir de porcs élevés près d’Agadir et sélectionnés avec soin pour la qualité de leur viande peu grasse, accompagné de lentilles du cru, au Coquelet croustillant élevé au grain, à  la Souris d’agneau de 7 heures, au Foie gras poêlé et son chutney de figues, de dattes ou d’abricots,  ou au Rosbeef servi à volonté. La carte n’oublie pas les amateurs de douceurs sucrées et  remet à l’honneur le soufflé au Grand Marnier, l’Eclair au chocolat grand format, l’Omelette norvégienne et sa glace plombière aux fruits confits, ou l’incontournable Pain perdu.

 

Sahbi Sahbi : l’univers des femmes

Pas très loin de là, dans ce même quartier du Guéliz, dans une petite rue passante (37 Bd Mansour Eddahbi), on trouvera une adresse toute récente, Sahbi Sahbi, restaurant né de la complicité d’Helena, omniprésente, de Pierre Pirajean, de Karl Fournier et Olivier Marty  (Studio KO qui signe un très beau décor) associant pour la première fois leurs expertises complémentaires pour un restaurant dont la particularité est d’être exclusivement féminin, autant pour la cuisine que pour le service. On pourrait aussi mettre en avant cette approche de la cuisine marocaine traditionnelle faite par les femmes avec cette générosité qui les caractérisent, rappelant au passage qu’au Maroc, la cuisine est habituellement un lieu secret, caché, le territoire préservé des Dadas, ces femmes qui se transmettent les recettes ancestrales. On peut les voir à l’ouvrage quand les fourneaux occupent le centre du restaurant et que si on admire leur maîtrise, on se régale à l’avance de leurs plats dont les effluves tentants nous parviennent. Les tajines, la pastilla, l’immuable couscous proposé tous les vendredis en deux versions selon la céréale choisie : semoule de blé dur ou semoule complète.

Bô Zin : la nuit est à nous

Un peu à l’extérieur de la cité, sur la route de l’Ourika, au kilomètre 3,5, on ne s’attend guère à trouver une telle adresse derrière les murs ocre de l’enceinte. À l’origine, une villa privée agrandie au fil des années pour devenir le lieu de rendez-vous fétiche des noctambules marrakchis ou des visiteurs initiés. Après avoir laissé les clefs au voiturier sélect, on pénètre dans un univers merveilleux où tout semble avoir été fait pour oublier les contraintes. Dès l’entrée, pensée comme une sorte de lobby d’hôtel très chic, le ton est donné. Bougies, lampadaires rappelant le trépied du photographe et créés pour le lieu, les suspensions du designer Tom Dixon, la couleur chaude des murs, tout concoure à offrir une ambiance. La musique s’adapte aux temps de la soirée et débute calmement, entre reprises lounge et jazz. Après avoir été accueillis par Cyril (Duran) personnage hors-normes, roi de la nuit, des nuits – discuter avec lui c’est en revivre de très nombreuse s-, des hôtesses vous conduisent vers votre table, chacune dans son univers, parfois surélevée, pour deux, pour quatre, pour une tribu, près du bar, près du DJ, sous la pergola, sous la tente, dans le jardin (aux beaux jours), dans la cave – unique à Marrakech -, toute habillée de bois, conçue un élégant chai, dans laquelle le sommelier, un homme de l’art, a réuni de nombreux flacons.

L’hiver, on adopte le coin cosy pour passer du temps avant et après le dîner, refaire le monde, écouter la musique renouvelée chaque soir par le DJ résident, se détendre sur les grands canapés dessinés sur-mesure et leurs multiples coussins, près de la grande cheminée et goûter par exemple à l’un des délicieux cocktails, tel le Jardin d’agrumes et son association de sirop de pamplemousse. Des méridiennes, des canapés très bas, la cheminée centrale, de grandes baies vitrées ouvertes sur le jardin… la nuit avance, on quitte les tables, on rapproche les fauteuils en rotin pour prendre part à la fête avant le dessert ou après le dîner. La présentation des plats est élégante, comme le lieu. La cuisine est très variée, et toujours généreuse. On peut dîner vegan ou sans gluten sans faire de concession au goût. Et on peut partager des Dim Sum, les plateaux d’entrées ou de plats, choisir le Ceviche de thon rouge, le Black cod caramélisé au miso blanc et la fameuse gazelle qui pleure (un régal !). On termine avec les incontournables et délicieux « nuages » déclinés en 3 couleurs.

La musique se fait de plus en  plus présente à mesure que les lumières se tamisent et qu’un joueur de tambour traditionnel,  tabukaaa ou derbouka, accompagne le Dj dans un vibrant concert qui invite à la danse.  School, R&B ou house, la musique envahit l’espace,  toujours exclusive, parfois live et le Bô zin se métamorphose en club privé très  élégant dont nous partirons fort tard.

R’Matt : Le Paradis gourmand en son jardin

 

C’est plus quand les beaux jours reviendront qu’il conviendra de rejoindre cet endroit incroyable – et totalement privé ! Je ne résiste cependant pas à vous en parler dès maintenant : il sera prudent de réserver ! Amoureux du Maroc depuis 40 ans et fort de son goût pour les belles choses, Pierre Pirajean a eu il y a 15 ans un véritable coup de cœur pour ce terrain de dix hectares situé à 27 kilomètres de Marrakech. Très vite, il a eu l’idée d’en faire un lieu de villégiature sous forme de club de membres pour garantir l’exclusivité (ouvert uniquement sur réservation le week-end, jusqu’au coucher du soleil). Une oasis de tranquillité en pleine nature, avec de grands et beaux jardins, une immense piscine, une gastronomie à partager avec un BBQ géant (coquelet grillé, pièce de bœuf, sauce criola au mortier, paëlla géante, poulet, gambas au choix, Loup de mer grillé, romarin du jardin, Agneau rôti de 7h au cumin, Langouste grillée, vierge de légumes, citron caviar… tout au feu de bois). Un endroit où l’on peut déjeuner, passer la journée et prochainement y dormir quand quelques chambres sûrement merveilleuses viendront compléter l’offre. C’est promis : on en reparle vite.

 

À lire également : INTERVIEW | Alexandre Marchon, chef autodidacte et passionné de cuisine légumière inventive

 

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC