Fashion Week : Coralien Fial, coiffeur palatial exaltant l’individualité

Clap de fin sur la fashion week qui aura encore révélé au monde l’étendue du talent des artisans coiffeurs, des figures indissociables du succès d’une Maison et de ses égéries mode. Coralien Fial œuvre dans les palaces là où l’on prépare minutieusement chaque détail de sa silhouette en apportant un soin particulier à sa chevelure. Ce nom que l’on vient chercher s’accompagne de plusieurs promesses : charisme, discrétion et transformation. Rencontre avec un coiffeur sculpteur capillaire.

La coiffure est l’un des piliers d’une mise en beauté réussie tant pour les femmes que pour les hommes. Comment faire de ce détail une tendance de demain ? 

Coralien Fial : La coiffure, pour moi, est un art vivant, une expression de l’âme. Chaque coupe devient une œuvre unique, une signature personnelle. Mon approche consiste à sublimer la nature du cheveu, avec des textures brutes et raffinées, tout en jouant sur des nuances lumineuses et organiques. Les tendances de demain ne seront plus dictées par la mode, mais par l’authenticité et l’individualité. Chaque coiffure deviendra une sculpture vivante, intemporelle, reflétant l’essence de celui qui la porte. 

Durant la fashion week, vous coiffez les visages les plus célèbres… Quels sont les plus grands défis pour demeurer incontournable ? 

Durant la fashion week, chaque coiffure que je crée doit capturer l’esprit des tendances tout en respectant l’identité unique des visages célèbres que je coiffe. Le plus grand défi est d’allier discrétion et créativité, en restant en harmonie avec les attentes des créateurs, tout en anticipant les styles qui marqueront les podiums. Mais au-delà de la mode, c’est un moment clé pour ma clientèle ultra-luxe, invitée par les grandes maisons. Mes clients ne sont pas seulement des consommateurs, mais des ambassadeurs de la marque, incarnant son passé et façonnant son futur. Chaque coiffure devient alors une signature personnelle, sublimant leur rôle d’icônes influentes, à la fois sur scène et dans les coulisses. 

La coiffure, est-ce avant tout une histoire de confiance entre le modèle et son expert capillaire ? 

Ah, la coiffure… C’est bien plus qu’une simple transformation esthétique. C’est un dialogue silencieux, un échange d’énergie entre le modèle et son créateur capillaire. Dans l’intimité de mon salon, où seuls les visages les plus célèbres se dévoilent, la confiance est l’essence même de ce lien. Elle naît d’un regard, d’un geste précis, et d’une compréhension profonde de l’âme qui se reflète dans chaque mèche. Le modèle confie bien plus que ses cheveux : il offre une part de lui-même. Mon rôle est alors de révéler cette beauté cachée, de sublimer l’authenticité, dans une alchimie parfaite entre confiance, art, et discrétion.

Mes muses savent qu’elles sont entre de bonnes mains car je ne coiffe pas avec les mains, mais avec le cœur, chaque geste est un battement, chaque mèche une émotion que je façonne pour révéler l’âme de celui qui la porte. 

Quelles sont les coiffures à arborer en toutes circonstances pour faire son effet quand on est une femme ? 

L’essence même de la coiffure, ce n’est pas de suivre une tendance, mais de révéler ce qu’une femme a d’unique. Lorsque l’on souhaite « faire son effet », il ne s’agit pas de copier un style, mais d’exalter le charisme naturel, et la clé de tout cela, c’est le volume. Le volume est la base, l’âme secrète de toute coiffure qui attire les regards. Un chignon tout en volume dégage instantanément une aura de grâce. Une attache volumineuse donne une puissance douce, tandis qu’un brushing aérien joue avec la lumière, enveloppant le visage d’une aura captivante. Même une simple tresse, avec du volume, devient une sculpture vivante.

C’est ce jeu de proportions, cette liberté dans la matière, qui fait toute la différence. Le volume est ce souffle, cette intensité silencieuse qui amplifie la présence, et fait que chaque femme, sans artifice, devient une vision inoubliable.

Le volume, cette magie qui sublime la coiffure, ne date pas d’hier. Jenifer Lopez elle-même a popularisé le fameux « top knot », un chignon simple mais volumineux qui, en toutes circonstances, réussit à capturer la lumière et attirer l’attention. C’est la preuve que, même dans la simplicité, le volume révèle une élégance et un charisme inégalés. 

Les hommes sont-ils plus faciles « à gérer » ? 

Bien au contraire, les hommes représentent l’un des plus grands défis pour un bon coiffeur. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’homme moderne, qu’il soit homme d’affaires ou chef d’État, ne cherche pas à se faire remarquer, mais à imposer son charisme en toute discrétion. Il aime plaire, réussir, mais sans ostentation. C’est précisément pour répondre à ce besoin que j’ai créé la « Coupe Forbes » pour homme. Cette coupe n’est pas une simple technique, c’est un art subtil qui consiste à faire ressortir la puissance d’un homme tout en restant imperceptible.

Mon défi est de créer une coiffure qui, dans n’importe quelle circonstance, ne trahira pas un changement radical, mais plutôt laissera penser au public : « Il a quelque chose de plus convaincant aujourd’hui ». C’est ce travail d’orfèvre, cette capacité à opérer avec finesse, qui fait de cette coupe un véritable reflet de l’élégance masculine.

D’ailleurs, depuis deux mois, je travaille avec un chef d’État qui se laisse pousser les cheveux. Un homme au charisme indéniable, excellent dans son domaine, mais dont l’image capillaire, encore trop marquée par une rigueur « militaire », nécessitait une remise en question. Je l’ai convaincu que, pour véritablement révéler qui il est, il ne devait plus uniquement s’appuyer sur ses actions ou son intelligence, mais aussi sur l’image qu’il projette. La « Coupe Forbes » permet cette transformation en douceur, sans choc visuel, tout en révélant subtilement la force et la profondeur de la personnalité.

Cette coupe ne s’apprend pas, elle exige un talent rare et un œil discret, capable de comprendre la psychologie masculine et d’en extraire l’essence, sans jamais en faire trop. Voilà ce qui rend le travail avec les hommes si exigeant, mais aussi si passionnant. 

Un choix capillaire fort est souvent consécutif à un bouleversement dans sa vie personnelle ou professionnelle. Comment expliquez-vous ce transfert sur la tête ? 

Les cheveux… ils sont souvent l’autre miroir de l’âme, le reflet visible des bouleversements intérieurs. Quand une femme ou un homme traverse une période de changement profond, que ce soit personnel ou professionnel, la coiffure devient une manière puissante de réaffirmer son identité. C’est un geste presque instinctif, ce besoin de changement, de renouveau, qui trouve son écho dans le choix capillaire. La tête, c’est ce que l’on expose en premier au monde, et transformer son image, c’est aussi transformer la manière dont on se perçoit et dont les autres nous perçoivent.

Ce transfert sur la coiffure n’est pas anodin. Un bouleversement dans la vie déclenche souvent un désir de contrôle, et les cheveux sont la première matière sur laquelle on peut agir directement. C’est un acte symbolique, presque thérapeutique. C’est pour cela que j’ai créé des coupes comme la Forbes, pour accompagner ces transitions avec subtilité. Parfois, il ne s’agit pas de tout bouleverser, mais de révéler, à travers un geste simple comme une nouvelle texture ou un volume ajusté, ce que la personne est réellement en train de devenir.

Chaque coupe devient alors le témoin d’une métamorphose, un moyen d’exprimer au monde ce que l’on ressent profondément. Dans mon travail, je guide cette transformation avec finesse, en sachant que, souvent, ce n’est pas seulement la chevelure que l’on change, mais l’image que l’on souhaite projeter au monde. 

La fashion week, en trois mots  

La fashion week, pour moi et la clientèle ultra-exigeante que j’accompagne, peut se résumer en trois mots : Charisme, Discrétion, Transformation.

Charisme, parce qu’il ne s’agit pas seulement de suivre les tendances, mais de révéler la présence unique de chaque personnalité, qu’elle soit sur les podiums ou dans les coulisses. Discrétion, car l’élégance véritable ne se fait jamais dans l’excès ; l’art est de sublimer sans crier, en maîtrisant chaque détail pour que l’effet soit puissant mais subtil. Transformation, enfin, parce que la mode est un perpétuel mouvement, et que chaque coiffure devient le reflet d’une évolution, d’une affirmation de soi, que ce soit pour un modèle, un chef d’État ou un homme d’affaires influent.