Cette année, pour sa 11ème édition, de nombreux français suivront l’opération du défi du mois de janvier sans alcool. Un engouement croissant qui va de pair avec l’émergence des « alcools sans alcool » sur le marché des spiritueux.
Ce n’est pas parce qu’il n’est pas soutenu officiellement par les autorités publiques de santé que le Dry January n’est pas efficace. Lancé en 2013 au Royaume-Uni, ce mouvement collectif qui réunit associations, fédérations, mutuelles mais aussi associations de malades, propose de faire une pause d’un mois dans sa consommation d’alcool. Désormais « pratiqué » dans une douzaine de pays, et depuis 5 ans en France, le « défi de janvier sec » s’adresse à toutes et tous, et pas seulement aux personnes dépendantes : son objectif premier est de faire réfléchir sur notre rapport à l’alcool. Une campagne de prévention ludique sur la dépendance à l’alcool qui montre que la boisson fait partie intégrante de nos vies. A de nombreuses occasions, il reste un moyen de célébration, de socialisation, de détente, de réduction du stress ou d’échappatoire pour beaucoup de consommateurs.
Le hic, si l’on peut dire, c’est que l’offre raffinée, loin des sodas super sucrés, est frêle pour remplacer les alcools traditionnels. Ces dernières années, des distillateurs inventifs, alchimistes des agrumes et des plantes, proposent des versions très convaincantes à 0 degré de bières, de vins, de spiritueux. Un tout autre monde, très aromatique, qui gagne du terrain auprès des particuliers mais de plus en plus dans les restaurants. Il existe en effet une fabuleuse diversité sensorielle dans l’univers des alcools, qu’ils soient issus de la fermentation ou de la distillation, d’un terroir ou d’un assemblage façon cocktail.
Epices et distillation
JNPR Spirits fait partie de ces nouvelles marques émergentes d’alcool sans alcool. Spécialisée dans les spiritueux, elle produit la version soft du gin avec des ingrédients identiques : baies de genièvre et verveine. « Notre secret c’est que nous sommes venus travailler les épices qui sont en grande quantité », nous explique la fondatrice Valérie de Sutter, avant d’ajouter : « Le procédé reste la distillation. Elle permet de séparer ou de concentrer les arômes, mais ne crée pas d’alcool. ».
Créée en 2020 et implantée en Normandie, JNPR (pour « juniper », traduction anglaise de la baie de genièvre, plante aromatique principale du gin) fait la part belle à d’autres aromates et épices comme la cardamome, la coriandre, la gentiane, le poivre, le piment ou encore la pomme au travers d’autres recettes de spiritueux sans alcool et sans sucre. « J’avais fait plusieurs constats. Le premier c’est que l’on n’a pas forcément envie au moment de l’apéritif des choses sucrées, plates en bouche et qui nous coupent l’appétit mais qu’à contrario les non-consommateurs d’alcool étaient nombreux à vouloir partager la même expérience de consommation que les autres. Quelque chose de festif. Aussi, une jolie bouteille que l’on a envie de montrer fait également partie de l’équation. ».
Mode vie plus sain
Selon JNPR, la France fait partie des dix pays qui consomment plus de 75% de la consommation totale des « Low and No Alcohol ». Une tendance en constante augmentation qui atteindrait 3 % du marché total des boissons et qui devrait croître de 31 % par an d’ici 2024, selon le panéliste britannique ISWR. Un marché très prometteur aux yeux des business angels tels que Morgane Sezalory (fondatrice de Sézane), Julien Sylvain (fondateur de Tediber), Sacha Bostoni (cofondateur de Jimmy Fairly), Quentin Reygobellet (cofondateur de Blissim) et Vianney Vaulte (cofondateur de Backmarket) qui ont participé en 2022 à la levée de fond de l’entreprise d’1,1 million d’euros pour accélérer son développement. « Que ce soit pour des raisons de santé, pour une grossesse, pour conduire en toute sécurité ou tout simplement pour modérer sa consommation d’alcool, JNPR réinvente l’apéritif avec du sans alcool, sans pour autant faire de compromis sur le goût et la convivialité. ». Un marché qui correspond également à une nouvelle tendance : la modération. « Notre consommateur type n’est pas forcément abstinent, mais quelqu’un qui fait attention à sa consommation d’alcool en la réduisant. Par exemple en semaine, ils décident de ne pas consommer d’alcool ou alors à l’occasion d’une soirée, alterner entre de l’alcool et du sans alcool. ». Un public soucieux d’adopter un mode de vie plus sain ? « Nos consommateurs sont autant de consommatrices. Ils ont entre 35 et 50 ans et c’est vrai que l’on observe une vraie attention portée au sujet de santé ».
Rappelons que la marque a été pensée dans une démarche écologique, qu’il s’agisse du verre des bouteilles ou des étiquettes réalisées à partir de chute de canne sucre compostable, en passant par la plantation de ses propres genévriers en Normandie.
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