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Simon Parisot (Blank) : « La vraie valeur de notre produit s’appuie sur la néo-banque pour apporter des fonctions complémentaires »

L’écosystème des néo-banques accueille depuis le début de l’année, Blank, la fintech développée avec la collaboration du Crédit Agricole. Son objectif : faciliter le travail de gestion des indépendants en proposant de multiples services additionnels. Entretien avec Simon Parisot, co-fondateur & CTO de Blank.  

 

Forbes France : Chez Blank, comment vos équipes ont géré le lancement de l’entreprise ? Avez-vous eu l’occasion de rencontrer vos collaborateurs  ?  

Simon Parisot : C’est particulier de monter une nouvelle boîte, notamment de cette envergure, en période de Covid. On a lancé la construction de l’équipe et celle du produit fin d’année 2019, début 2020.  Nous avons été contraints de bâtir toute l’entreprise en période de pandémie. Une bonne partie de notre équipe, composée de 35 personnes, a été recrutée à distance. Pour l’immense majorité d’entre eux ,nous avons, depuis, eu l’occasion de les rencontrer en présentiel. Bien entendu, il a fallu adapter nos méthodes de management et de recrutement mais cela ne nous a pas empêchés de créer une belle entreprise composée d’éléments extrêmement dynamiques. On ressent un énorme soutien de la part de nos collaborateurs. On essaie toujours de tirer des avantages de la situation en mettant l’accent sur les bonnes choses. Le travail à distance permet de se recentrer sur l’essentiel. Nous laissons une grande liberté à nos employés dans l’organisation de leur planning, ce qui nous permet de nous focaliser uniquement sur le résultat final. 

Est-il avantageux d’être nouveau dans le secteur en comparaison d’autres néo-banques contraintes de revoir leur paradigme pour s’adapter à la situation ? 

S. P. : Étant donné notre timing de lancement, nous n’avons pas eu à gérer toutes les demandes de renseignements qu’ont dû traiter les autres néo-banques. Cependant, nous en avons tiré certaines conclusions. En effet, nous avons appris de ce qu’on voyait du côté de nos confrères. On a remarqué que les indépendants, en cette période, avaient beaucoup plus besoin d’assistance, d’accompagnement humain, de suivi personnalisé. On a construit notre produit dans le but de répondre à cette attente de la part de nos futurs clients.

Nos services comportent un support client disponible 7j/7 par mail & tchat ainsi que 5j/7 par téléphone. De plus, nous proposons, la possibilité de contacter des personnes spécifiques au support, tels que des  juristes ou comptables spécialisés dans les problématiques des entreprises. Si par exemple, notre client à un problème avec son fournisseur, il peut contacter par téléphone un expert juridique spécialiste du sujet. Ce dernier fera de son mieux pour régler le différend au plus vite. Avec Blank, nos clients peuvent discuter avec des experts spécialisés sur des sujets bancaires, administratifs et comptables afin de les aider dans le bon fonctionnement de leur entreprise.

Les néo-banques sont généralement assez discrètes sur leurs objectifs, vous qui venez de vous lancer, pouvez-vous nous en dire plus sur les vôtres ? 

S. P. : Nous ne communiquons pas encore sur nos chiffres et nos objectifs, étant donné la proximité de notre lancement officiel. Cependant, nous désirons, dès l’année prochaine, nous positionner dans le top 3 des néo-banques auxquelles pensent les indépendants quand ils se lancent. Nous réfléchissons également au développement international mais ce n’est pas une priorité. On a pour objectif d’être plus qu’une banque, nous voulons accompagner nos clients sur tout ce qui est complexe en tant qu’indépendants : factures, comptabilité, administration. C’est un vrai développement produit, très vertical, et aussi très lié au marché français. Avant de parler d’international, l’objectif c’est le marché français et ses 4 millions d’indépendants. La néo-banque est une façon d’aborder ce dernier mais ce n’est qu’un socle. La vraie valeur du produit s’appuie sur la néo-banque pour apporter les fonctions supplémentaires. Pour cela, il va falloir que l’on augmente la taille de nos équipes assez rapidement. Nous comptons beaucoup recruter dans les deux prochaines années. 

 

Cette année, Qonto est la première néo-banque à avoir intégré l’indice Next 40, le champ des possibles apparaît-il plus élargi ? 

S. P. : C’est évidemment un point positif, et ce, pour deux raisons. Premièrement, cela démontre que le secteur des fintech est extrêmement dynamique. On est très satisfait d’avoir lancé un produit dans un marché aussi dynamique. Deuxièmement, si Qonto est aujourd’hui dans le next 40, cela signifie qu’il y a un vrai mouvement chez les professionnels. On peut considérer le changement du “système bancaire” comme amorcé. Les gens sont de plus en plus nombreux à faire confiance à de petites structures à la place des banques traditionnelles. Cependant, toute néo-banque qui se lance à un problème de légitimité. Pour se démarquer, nous travaillons avec l’une des plus grosses banques françaises, le Crédit Agricole. Cette collaboration nous permet dès le début d’apporter une stabilité qui rassure le client. Le Crédit Agricole n’est pas seulement un fond d’investissement, elle nous aide à construire un produit plus avancé et plus solide. Cela nous donne accès à certains services généralement réservés aux banques commerciales. L’aspect distribution du Crédit Agricole est aussi très important pour nous avec son maillage territorial conséquent. 

Il y a une forte probabilité de cessation d’activité chez beaucoup de professionnels, avec un secteur qui devient de plus en plus concurrentiel, ne craignez-vous pas un risque d’offre supérieure à la demande ? 

S. P. : En ce qui concerne le risque d’offre supérieure à la demande, je n’ai aucune inquiétude là-dessus. Il est possible qu’il y ait des cessations d’activité mais notre objectif est d’aider ces indépendants à se relever grâce aux outils que nous proposons. Au contraire, ce type de structure professionnelle augmente incontestablement. Beaucoup de gens se lancent à leur propre compte et ce, malgré, la pandémie. On aurait pu se dire totalement le contraire, que les gens choisiraient la sécurité mais ce n’est pas le cas. On ressent un fort besoin d’avoir des structures comme la nôtre pour l’accompagnement dans toutes sortes de démarches. Les indépendants manquent encore d’outils qui leur permettent de se lancer, particulièrement dans une période où il est plus difficile de gérer son activité et de la garder à flot. Nous sommes là pour leur apporter toute l’aide nécessaire.

 

 

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