Il y a dix ans, après un passage chez Louis Vuitton, Jean-Marc Gady ouvrait son studio de design, s’attachant à réaliser pour ses clients, des collaborations avec des artisans. Rencontre avec Emilie André, responsable du Studio Jean-Marc Gady.
Après une expérience chez Louis Vuitton, Jean-Marc Gady a choisi, il y a 10 ans, de lancer son propre studio de design. Il a souhaité lors de cette naissance, établir une offre pluridisciplinaire, allant du design produit à l’architecture d’intérieur. Ainsi, son atelier situé dans le 11ème arrondissement à Paris, intervient dans la création de vitrines, de scénographie, en design produits et architecture d’intérieur … Il y a 4 ans, il est parti rejoindre Apple et se sont Marina Clout et Emilie André qui sont ses mains et ses yeux et perpétuent son travail. Fondateur et propriétaire, le désigner reste présent dans cette aventure entrepreneuriale.
Ce qui est perpétué et fait le particularisme de ce studio de design, c’est la volonté d’amener de la poésie dans chacun des projets. Comment ? Tout d’abord en faisant le choix de ne travailler qu’avec des professionnels des métiers d’art. Le Studio de design Jean Marc Gady révélait en mai dernier, la collection commune de meubles (commode, deux centres de table et le bout de canapé) faite avec l’ébéniste d’art Craman Lagarde pour Fort Royal. « Nous avons lancé la collection Shitake qui est à la fois contemporaine, empreinte de tout un héritage et d’un savoir faire. Mais l’idée était de mélanger contemporanéité et valoriser le savoir faire de l’artiste, Craman Lagarde qui est un ébéniste d’art. Shitake est née de cette coopération. Cela traduit la façon dont on travaille avec les artistes et les artisans, il s’agit d’une création commune, d’un partenariat. » explique Emilie André, responsable studio création.
Métiers d’art, recherches de matières, 3D – la modernité et la mise en valeur des savoirs faire traditionnels sont bien au coeur des réalisations de ces designers. Verrier, ferronnier, sculpteurs, … La marqueterie est remise au gout du jour, une cristallerie Russe replonge dans son savoir-faire originel et Dyptique a depuis quelques temps, fait naitre avec le studio un photophore en verre cannelé des plus chics.
« L’idée est d’accompagner cette cristallerie car l’Histoire de la Russie fait qu’il n’y a presque plus de cristallerie existante. Il nous a été proposé de collaborer pour les accompagner sur des collections intemporelles et contemporaines. Nous les aidons à créer le socle et la base de leur collection. La marque a décidé de retrouver le savoir faire russe. On essaye de retraduire les codes de l’Histoire russe dans la modernité. » raconte Emilie André. « On aime bien parler de studio car il y a plus ce côté artisan, nous ne sommes pas une agence, mais bien des artisans de la création avec un amour pour la matière et la rencontre. Par exemple, le photophore Diptyque en verre cannelé c’est une rencontre de Jean-Marc avec un souffleur de verre. Nous travaillons avec lui pour des projets d’auto-édition sur des luminaires. Si on collabore avec beaucoup de marques de luxe, c’est lié aux valeurs : savoir-faire, artisanat… Mais on en travaille pas qu’avec des marques de luxe ! »
La maison Perrouin (avec la collection Kago, inspirée du palanquin japonais en bambou tressé ou la collection Yumé ), Baccarat, Mont Blanc, PAÑPURI, … au-delà des collaborations avec les artisans pour ces marques, le studio est en ordre de marche dans la recherche de nouveaux matériaux : « on réinvente la méthode à chaque fois, on s’adapte en fonction du sujet. C’est bien d’être au courant de son corps de métier mais il faut savoir ce qui se passe ailleurs. On privilégie l’ouverture à plein d’autres choses, la nature, les petits détails… Notre capacité réside dans la création de liens et de ponts. C’est la clef pour innover. Il ne faut pas suivre mais explorer. On a une forme d’empathie avec l’extérieur et cette empathie fait que nous ne sommes pas dans un système marketing. Il faut pratiquer, travailler la matière et ne pas avoir peur d’explorer des matières inconnu. Il faut être curieux ! » conclut Emilie André
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