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Des Toiles De Lichtenstein Et Bacon Mises Aux Enchères

Lichtenstein
Crédit photo : Sotheby's

En 1965 et 1966, l’artiste américain Roy Lichtenstein, célèbre pour ses œuvres pop art, a créé une série de tableaux représentant de gros coups de pinceau. Ces toiles illustrent parfaitement la notion d’art parodique mise en avant par l’artiste.

Pour cette série de tableaux, inspirée par une histoire issue du comic book Strange Suspense Stories, Roy Lichtenstein exagère le trait de pinceau des artistes issus du mouvement de l’expressionnisme abstrait. En faisant de lui le seul élément du tableau, l’artiste-peintre subvertit le coup de pinceau en le faisant sérigraphier sur du papier, afin de lui donner l’aspect d’une de ces publicités qui irrigue la culture normative et conformiste.

La toile intitulée White Brushstroke I (1965), la pièce phare de la Contemporary Art Evening Auction, organisée par Sotheby’s à New York, pourrait être vendue pour 20 ou 30 millions de dollars en juin prochain. Évidemment, la vente aux enchères dépend de la fin hypothétique du confinement aux États-Unis.

 

White Brushstroke I – Roy Lichtenstein (1965)

 

David Galperin, directeur de la Contemporary Art Evening Auction, explique : « White Brushstroke I est une icône du pop art, qui capture en une seule œuvre le mouvement de rupture évoqué par une génération tout entière dans l’art d’après-guerre. Le drame brut de ce geste singulier, associé aux points bleus iconiques du travail de Lichtenstein, fait de cette pièce l’incarnation ultime de la série Brushstrokes. Grâce à son esprit caractéristique et sa verve graphique, Roy Lichtenstein s’impose face aux expressionnistes abstraits et remet en question la nature même de la peinture. Avec sa précision mécanique et son étonnante profondeur conceptuelle, Lichtenstein inaugure ici l’ère du pop art. C’est la pop dans son essence la plus profonde ».

White Brushstroke I fait partie des quelques toiles de la série à être encore dans les mains d’un propriétaire privé. Huit autres sont déjà détenues ou promises à des collections de musées, notamment l’Art Institute of Chicago, le Kunsthaus Zürich, la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen à Düsseldorf et le Whitney Museum of American Art à New York.

La toile avait été présentée à la Leo Castelli Gallery de New York en novembre 1965. Elle avait alors attiré les foules, et de nombreuses expositions célébrant la carrière de Roy Lichtenstein avaient été organisées par la suite. Une rétrospective organisée par le Guggenheim entre 1993 et 1994 a même voyagé dans de nombreux musées à l’étranger, dont le Museum of Contemporary Art de Los Angeles et le Musée des beaux-arts de Montréal. 

Sotheby’s devait organiser la vente aux enchères en mai dernier, mais la pandémie de coronavirus a entraîné la reprogrammation de cet événement au 29 juin, à condition que le confinement ait été levé à New York d’ici là. La société a assuré qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses employés et des visiteurs lors de la vente aux enchères.

Fin juin, la toile Triptych Inspired by the Oresteia of Aeschylus (1981) de Francis Bacon sera également mise en enchères. Le chef d’œuvre, qui rend hommage à la trilogie dramatique grecque l’Orestie, écrite par Eschyle au Ve siècle avant J.-C., pourrait atteindre un montant de 60 millions de dollars. À l’heure actuelle, le tableau appartient à un magnat de l’immobilier norvégien, Hans Rasmus Astrup.

 

Triptych Inspired by the Oresteia of Aeschylus – Francis Bacon (1981)

 

On retrouvera également la collection des défunts Harry W. Anderson et son épouse Mary Margaret, avec les toiles 1947-Y-No. 1 (1947) de Clyfford Still et Green, Blue, Green (1969) de Mark Rothko. Toute la collection du couple pourrait atteindre plus de 55 millions de dollars lors de la vente aux enchères Sotheby’s.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Natasha Gural

 

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