Si vous avez été marqués par La Liste de Schindler et que vous avez l’occasion de vous rendre à Cracovie, nous vous recommandons de visiter l’ancienne fabrique d’émail d’Oskar Schindler, qu’il a fait fonctionner pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Grâce au bâtiment du 4, rue Lipowa, près de mille juifs ont pu survivre à la guerre. En 1943, Schindler a même fait construire une annexe au camp de concentration de Plaszow pour y loger les prisonniers travaillant dans sa fabrique. Comme l’explique un des survivants dans le film de 30 minutes projeté dans le musée, au vu des circonstances, travailler pour Schindler était la meilleure situation possible pour qui souhaitait survivre pendant la seconde guerre mondiale et sous le joug des nazis.
Le musée contient aussi une exposition permanente intitulée Cracovie sous l’Occupation nazie de 1939-1945, qui présente, sans fard et de façon à la fois fascinante et horrifiante, les événements s’étant déroulés pendant ces années. Le début de l’exposition est presque dans le noir, avec très peu d’éclairages, et le sol est recouvert de pavés similaires à ceux des rues de Cracovie à l’époque. Une des sections parle de la construction du ghetto, et on peut y découvrir une anecdote peu connue : les murs étaient construits avec un sommet arrondi, comme des pierres tombales, pour faire passer le message subliminal que personne n’en sortirait vivant.
Un des détails les plus intéressants (et un point majeur du Chemin de la Mémoire, qui passe par la fabrique Schindler) est la pharmacie de l’Aigle. Pendant la guerre, un homme nommé Tadeusz Pankiewicz possédait la seule pharmacie ouverte dans le quartier juif coupé du reste de la ville, et Pankiewicz était le seul polonais à avoir le droit de résider de façon permanente dans le ghetto.
Le musée indique qu’il risquait clairement sa vie pour aider les juifs du ghetto, même s’il ne les connaissait pas bien, en faisant passer des informations et des biens. La pharmacie était un lieu de rencontre pour les intellectuels, scientifiques et artistes juifs coincés dans le ghetto, et Pankiewicz et ses trois assistants servaient d’agents de liaison entre les juifs du ghetto et de l’extérieur, et permettaient un transit clandestin d’information et de vivres. Tout comme Oskar Schindler, cet entrepreneur lambda s’est transformé en sauveur héroïque.
D’autres éléments de l’exposition permanente méritent qu’on les mentionnent :
- Le véritable bureau d’Oskar Schindler, sur lequel on trouve entre autres des photos d’époque de lui à cheval, est visible dans une des pièces ;
- des reconstitutions de pièces du ghetto, montrant une famille vivant dans chaque coin. Les personnes sont représentées par des statues blanches, et on peut voir l’étroitesse des appartements ;
- des photos d’Amon Goth, le sanguinaire commandant de Plaszow, prenant le soleil ;
- un authentique uniforme de général de Plaszow, avec bottes et crâne sur le revers de la veste. De quoi causer des frissons rien qu’à imaginer la terreur de devoir se tenir devant quelqu’un portant cet habit, et tout le mal qu’il représente ;
- dans la section sur la liquidation du ghetto, le bruit de bergers allemands aboyant furieusement ;
- des casseroles et poêles fabriquées dans l’usine pendant la guerre.
Une fois finie la visite de l’exposition, vous pourrez voir dans le café des photos du film La Liste de Schindler, et, dans une reliure de cuir rouge, le véritable script utilisé pendant le tournage.
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