Avec « La Grande Vadrouille » au hit-parade du « film préféré » des Français mais aussi beaucoup d’autres succès, Gérard Oury, maître incontesté de la comédie populaire, fait rire les Français depuis plus de cinquante ans. Notre sélection idéale -spéciale confinement – des incontournables avec leurs anecdotes de tournage, parfois inconnues du grand public.
Le Corniaud (1965) : l ‘explosion du duo Bourvil-de Funes
Le film est inspiré de l’histoire vraie d’un présentateur de la télévision française, Jacques Angelvin, qui fut arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d’une Buick Invicta dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d’héroïne pure avaient été dissimulés. Cette première comédie pour Gérard Oury réunit le duo Bourvil et de Funès qui va être le premier d’une série. C’est à la demande de Bourvil, déjà une vedette depuis 10 ans, que Louis de Funès partage l’affiche à ses côtés alors qu’il commence seulement à être connu avec Le Gendarme de Saint-Tropez, dont le tournage se déroulait au même moment que la préparation du Corniaud. Un geste qu’il reproduira plus tard à l’égard de Coluche pour L’Aile ou la Cuisse ( 1976). Le film a été un énorme succès avec 11 739 783 entrées.
La Grande Vadrouille (1966) : le plus gros succès populaire français
Il s’agit seulement de la seconde comédie de Gerard Oury mais le film porté à nouveau par le duo gagnant Bourvil et De Funès fera plus de 17 millions de spectateurs lors de sa première exploitation en salles (de 1966 à 1975). Il sera seulement dépassé par « Bienvenue chez les Ch’tis » de Dany Boon en avril 2008, même si à ce jour il demeure en tête de file du film qui a fait déplacer le plus de Français en salles. Son succès est toujours un record en matière de diffusion à la télévision : seize fois sur TF1 et onze fois sur France2 mais aussi sur les autres chaînes avec des millions de téléspectateurs.
La Folie des grandeurs (1971) : une des premières “superproductions” françaises
Très librement adaptée de Ruy Blas de Victor Hugo, l’idée est venue à Gérard Oury – ancien comédien – parce qu’il avait joué lui-même dans la pièce de théâtre à la Comédie-Française en 1960. Si l’idée était à nouveau de réunir de Funès et Bourvil, la mort prématurée de ce dernier en septembre 1970 en décidera autrement : Yves Montand le remplace. Bénéficiant d’un budget de 18 millions de francs, le projet est qualifié de “superproduction” et il attirera 5 millions de spectateurs en 1971 à sa sortie, un résultat très honorable bien qu’en deçà de ceux du Corniaud et de La Grande Vadrouille. Avec le temps, il deviendra culte au même titre que ces deniers, célèbre pour ses répliques et des scènes comme le réveil de don Salluste par Blaise avec les rimes en « or ».
Les aventures de Rabbi Jacob (1973) : une sortie qui a fait polémique
Gérard Oury et Louis de Funès se retrouvent pour une dernière collaboration dans ce film où de Funès campe Victor Pivert, un homme d’affaires irascible et raciste, qui se retrouve malgré lui confronté à un règlement de comptes entre terroristes d’un pays arabe. La sortie du film est aussi incroyable que le scénario lui-même. En raison notamment du caractère religieux du film qui coïncide avec la guerre du Kippour et provoqua des réactions aussi inattendues que violentes. Plus étonnant encore, alors que le publicitaire Georges Cravenne est chargé de la promotion du film, son épouse Danielle Cravenne se persuade que le film contient un message politique “anti-palestinien” : le jour de la sortie du film, elle détourne un avion et menace de faire sauter l’appareil si le film n’est pas interdit. L’avion atterrit finalement mais la jeune femme sera abattue d’une balle en pleine tête. Sa mort que certains qualifient de coup publicitaire vaudra à Gérard Oury de recevoir d’innombrables lettres d’insultes et de menaces. Il répondra : “Je ne changeai rien à ma vie, mais les jours qui suivirent je me promenai armé d’un pistolet ”. Néanmoins, le film fut un grand succès populaire avec 7,3 millions d’entrées.
L’As des as (1982) : une comédie engagée
C’est en 1980 que Gérard Oury soumet à Jean-Paul Belmondo l’idée d’une comédie autour de la boxe au temps du nazisme. Ce dernier est tellement emballé par le scénario qu’il co-produira même le film, mais il renoncera intégralement à son cachet parce qu’il avait “le désir de stigmatiser sous le ton léger de la comédie, l’antisémitisme et l’intolérance”. Bien que victime d’un accueil critique peu enthousiaste, le film est un très gros succès, atteignant les cinq millions et demi de spectateurs en France, ce qui constituera d’ailleurs un record pour Jean-Paul Belmondo.
A voir aussi sur France 3 : un documentaire intitulé “Les secrets du cinéma de Gérard Oury” (diffusion le 8 mai à 21h05 sur France 3) qui dévoile les secrets de fabrication de son incroyable filmographie en retraçant sa carrière à l’aide de témoignages et d’archives inédites, mais aussi d’anecdotes insolites de tournage. Vous découvrirez notamment comment la création de l’usine de chewing-gum de Rabbi Jacob a été un véritable casse-tête ou encore la colère de Louis de Funès déclenchée par une séquence imprévue dans Le Corniaud.
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