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C’est Show ! | Le chorégraphe star Kamel Ouali fédère les générations au Paradis Latin avec son nouveau spectacle « Mon Premier Cabaret »

Mon Premier Cabaret 
Mon Premier Cabaret © Paradis Latin

Inexhaustible. Kamel Ouali a de nouveau frappé avec un show inédit qui casse les codes du cabaret traditionnel. Le metteur en scène touche-à-tout passe d’un registre à l’autre avec la même virtuosité, élargissant à chaque fois son cercle de fans. Avec « Mon Premier Cabaret », actuellement en haut de l’affiche au Paradis Latin, le chorégraphe réunit petits et grands le temps d’un voyage enchanteur qui passe en revue grands classiques et musiques pop. D’Edith Piaf à Katy Perry en passant par des tableaux qui nous emmènent à Venise et Bollywood, le dialogue fonctionne à merveille. Et si Kamel Ouali avait inventé un nouveau genre ? Rencontre rythmée dans la mythique salle parisienne.

  

Qu’est-ce qui vous a inspiré cette idée de cabaret pour petits et grands ?

Kamel Ouali : Je viens d’être papa et, par curiosité, j’ai eu envie de regarder ce qui était proposé aux jeunes enfants. J’ai passé en revue les expos, les pièces de théâtres sur Paris et j’ai réalisé qu’une fois qu’on avait fait le tour de la Villette, il n’y avait plus grand-chose… Je suis aussi allé voir des spectacles exclusivement conçus pour les enfants et je peux vous dire qu’en tant qu’adulte, je me suis vraiment ennuyé ! Finalement dans l’offre globale, rien ne fédérait petits et grands. Cela a été le point de départ de ma réflexion. Moi qui travaille dans l’un des plus beaux écrins de Paris, la salle du Paradis Latin, où se joue mon spectacle « L’Oiseau Paradis », je me suis dit qu’il y avait un nouveau concept à tenter.

Bien sûr, quand je suis allé voir le producteur et fondateur du Paradis Latin, Walter Butler, pour lui dire que je voulais créer le premier cabaret pour famille, il m’a dit que c’était antinomique d’associer cabaret et jeune public ! J’ai donc travaillé mon idée dans le détail pour prouver le contraire.

 

Le cabaret est un univers très codé, associé au monde des adultes quand on considère la place de la nudité. Comment avez-vous échappé à cet écueil ? 

Dès le départ, il était clair qu’il n’y aurait aucune place pour la nudité. Je voulais un show capable de faire vibrer les parents comme leurs enfants et aussi les adolescents qui viendraient entre amis. Dans ma tête, le cabaret était un registre parfait pour captiver tout le monde. Pour ce spectacle d’un nouveau genre, je voulais casser les codes en convoquant la technologie car c’est notre réalité à tous, oser des grands écarts artistiques et musicaux pour mieux véhiculer la magie du cabaret, tout en participant à l’éducation des plus jeunes. « Mon Premier Cabaret » associe musique, danse, chant, numéros enchanteurs à travers des personnages imaginaires, des super-héros et autres créatures adorées des enfants.

Mon Premier Cabaret 
Kamel Ouali, metteur en scène du spectacle Mon Premier Cabaret © Paradis Latin

 

Dans les tableaux qui se succèdent, on retrouve tous les clins d’œil à cet univers. Par exemple, j’ai fait un french cancan lumineux avec un côté jeux vidéo, il y a aussi une séquence sur Edith Piaf pour donner envie aux plus jeunes de s’intéresser à cette grande Dame de la chanson française. Musicalement, on passe de Katy Perry au Lac des Cygnes, à Offenbach et Justin Bieber, c’est donc un formidable voyage inclusif et interactif. En mettre plein les yeux chez les grands et chez les petits, c’est tout le propos de « Mon Premier Cabaret ».

Votre nouveau spectacle est une grosse machine avec beaucoup de moyens, on pourrait être à Las Vegas ! Avez-vous eu carte blanche pour donner corps à ce projet inédit et donc un peu risqué ?

Complétement ! Les réticences de Walter Butler sont très vite parties quand j’ai développé mon idée. C’est un homme visionnaire toujours ouvert au changement. Derrière « Mon Premier Cabaret », il y a un budget de cinq millions d’euros. Aussi loin que je regarde dans ma carrière, j’ai toujours eu la chance de collaborer dans les plus gros shows télévisuels, de mettre en scène des comédies musicales, des opéras richement dotés. J’ai aussi mis sur pied des spectacles pour des grandes marques de luxe du portefeuille LVMH. En fait, je ne me suis jamais cantonné à un seul registre. Bien qu’en France ce soient près de dix millions de personnes qui ont vu mes spectacles, je ne prends jamais rien pour acquis. Les gens évoluent, veulent être transportés, je dois toujours revenir plus créatif.

Kamel Ouali : « Un bon danseur aujourd’hui doit avoir une palette très large et savoir aussi bien danser le Hip Hop que la danse moderne.« 

 

Le monde du spectacle vivant a énormément souffert de la pandémie, le cinéma aussi. Est-ce encore exceptionnel d’avoir un tel budget à sa disposition dans l’écosystème aujourd’hui ?

En toute honnêteté, nous sommes vraiment épargnés au Paradis Latin car nos spectacles à l’affiche ne désemplissent pas. C’est une chance dont j’ai conscience. Heureusement, la conjoncture aujourd’hui est plus facile, les gens reprennent plaisir à fréquenter les salles de spectacle, les théâtres, les cinémas. Mon Premier Cabaret, c’est aussi un appel du pied aux jeunes générations que j’invite à s’éveiller à cette forme de divertissement. Transmettons-leur cette passion, il y a tant d’artistes merveilleux !

 

Sur scène, l’alchimie entre danseurs est communicative. Comment s’est passé le casting de cette nouvelle revue ?

Pas facile ! Dans le sens où il y avait tellement de profils talentueux et pas assez de place pour garder tout le monde. C’est l’un des aspects les plus frustrants de mon métier de chorégraphe et metteur en scène. Nous avons reçu environ 600 personnes à notre casting, parmi lesquelles seule une vingtaine a été shortlistée. J’ai réalisé que presque la moitié des candidats étaient aptes à faire le show ! Mais il fallait bien trancher.

 

A quoi cela se joue-t-il ?

A rien parfois. J’ai juste des styles précis en tête et il faut bien choisir parmi ceux qui s’en rapprochent le plus. Je voulais des performeurs à l’image de la société française, des jeunes cosmopolites et non des profils types clonés. La troupe a entre 17 et 23 ans. Quand un jeune me demande pourquoi il n’a pas été sélectionné, je prends toujours le temps de lui expliquer que son talent n’était pas en cause, mais qu’il y a une part d’injustice dans le monde des castings. Un rendez-vous manqué aujourd’hui sera réussi demain. The show must go on !

Mon Premier Cabaret 
Mon Premier Cabaret © Paradis Latin

 

Qu’est-ce qu’être un bon danseur aujourd’hui ?

Pour sortir du lot, il faut être éclectique, savoir autant danser le hip hop que la danse moderne. Aujourd’hui, tout le monde se nourrit de tout à travers l’inépuisable source des réseaux sociaux. Un danseur qui dispose de cette palette sera force de propositions pour le chorégraphe et le metteur en scène.

 

Vingt ans après votre passage à la Star Academy, vous restez très populaire. Comment avez-vous vécu cette forte exposition et « l’après-Star Ac » ?

J’avais 26 ans, mais j’avais déjà bien mené ma barque avant. La Star Academy m’a surtout permis de me faire connaître du grand public. On est venu me chercher parce que j’étais auparavant le chorégraphe de Mariah Carey ou encore de David Guetta, j’avais aussi fait la comédie musicale à succès Les Dix Commandements. Je me suis retrouvé dans l’aventure car la production de TF1 et celle d’Endemol n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur un profil. Tout s’est emballé pour moi en dix minutes chrono quand j’ai rencontré les équipes qui sont tombées d’accord pour la première fois. Lors de la première saison, on était loin de la machine bien huilée qu’allait devenir l’émission. J’hésitais vraiment à rester au début car je n’étais pas satisfait artistiquement, information que j’ai d’ailleurs partagé lors du lancement de la Star Ac nouvelle génération !

Au terme de mes huit saisons, beaucoup de personnes se sont étonnées que je n’avais pas fondé ma propre entreprise, « capitalisé » sur mon statut médiatique. Peut-être ai-je été un mauvais businessman (rires) ! En fait, je suis avant tout un artiste. Tout va bien pour moi, je vis confortablement et je peux faire plaisir autour de moi. Cela ne m’intéresse pas d’avoir la dernière Rolex au poignet.

Ce que je veux aujourd’hui, c’est transmettre l’amour du spectacle vivant et du cabaret aux plus jeunes. Je veux que petits et grands s’émerveillent en quittant ma revue Mon Premier Cabaret !

 

Pour aller plus loin :  

Mon Premier Cabaret 

Paradis Latin

28 rue du Cardinal Lemoine

75005 Paris

www.paradislatin.com

 

 

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