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C’est les vacances ! | Partez à Essouira pour la 5ᵉ édition du Festival Moga

©HakimWisemanJoundy

Dans le décor envoûtant d’Essaouira, le Festival Moga s’apprête à marquer son retour pour la 5ᵉ édition, du 4 au 8 octobre. Entre les murs du somptueux Sofitel Essaouira Mogador Golf Hotel & Spa et les ruelles pittoresques de la ville, cette édition promet une expérience sensorielle hors du commun. Fusionnant musique, bien-être, art et échanges, le Moga Festival s’est solidement établi comme un rendez-vous incontournable où les mélodies se mêlent à la culture pour créer une harmonie unique. Entretien avec son cofondateur Matthieu Corosine

Moga Co-Founder Matthieu Corosine (left) Moga Co-Founder Matthieu Corosine with Co-Founder Benoit Geli
@Moga

Le Moga Festival est bien connu pour rassembler des festivaliers de cultures et d’origines différentes. Comment le festival parvient-il à créer un environnement aussi inclusif et interculturel et quelles sont les valeurs fondamentales qui guident cette approche ?

Matthieu Corosine : Le festival Moga qui se déroule au Maroc et au Portugal est un peu un concentré de toutes nos expériences passées à organiser des festivals dans plusieurs pays avec notamment Les Dunes Électroniques en Tunisie, l’export du Nice Jazz Festival à Miami, des déclinaisons de notre festival Cannois les Plages Electroniques au Mexique et au Portugal ou encore Martizik et Karibzik dans la Caraibes. Au total, c’est 15 ans de rencontres, partage et découvertes qui nous ont permis d’avoir une vision inclusive, multi-culturelle voire “pan-culturelle” grâce aux valeurs que nous ont transmises les acteurs et les différents publics que nous avons pu croiser tout au long de nos aventures ! En ce sens, Moga est porteur de valeurs comme la tolérance, d’ouverture vers les autres, l’hospitalité et la curiosité. C’est ce qu’on essaie de traduire à travers l’expérience qu’on propose aux festivaliers qui viennent de tout horizon. 

Pouvez-vous nous donner un aperçu de l’expérience que les festivaliers peuvent attendre de l’édition 2023 du Moga Essaouira, en termes de musique, d’art, de bien-être et de discussions ?

Musicalement, les festivaliers auront le choix entre les lieux qui accueillent les événements du OFF dans la ville et la constellation de stages du “IN”, avec plein d’artistes venus de divers horizons entre House musique, Afro et rythmes Gnawis. Côté bien-être, on travaille avec des professeurs de yoga et des spécialistes du breathwork, sound-healing et de stretching avec des séances d’échauffement chaque jour à l’ouverture des portes. Coté talks et échanges, nous sommes très attachés à la thématique de la musique avec une attention spéciale cette année pour les sujets autour de l’intelligence artificielle et des NFT.

Les artistes confirmés pour l’édition de cette année présentent une variété de styles musicaux et d’origines. Comment la programmation est-elle élaborée pour offrir une expérience musicale diversifiée tout en conservant une cohérence artistique ?

À Moga, l’expérience est aussi musicale et on privilégie un line up varié autour de la House musique avec des artistes newcomers, des “O.G” et des nouveaux talents issus de collectifs du Maroc et du Portugal, mais aussi du Sénégal (où nous souhaitons développer le concept en 2024). Nous sommes une communauté d’amateurs de bonne musique, pas forcément commerciale, pour danser et faire la fête, c’est ce qui guide nos choix pour garder la bonne vibe que nos festivaliers viennent chercher à Moga.

@JosephOuechen

Le festival se déroule à la fois à l’hôtel Sofitel Essaouira Mogador Golf & Spa et dans toute la ville d’Essaouira. Comment ces deux aspects de l’événement se complètent-ils pour créer une expérience complète pour les participants ?

On a coutume de dire que la ville qui accueille le festival (Essaouira au Maroc et Caparica au Portugal) est le headliner de la programmation donc l’expérience va beaucoup tourner autour de ce que “la ville du vent” (anciennement appelée Mogador) nous apporte naturellement. Pendant 2 jours (mercredi et jeudi) le festival s’installe dans la ville et propose des activités, des djs sets dans les meilleurs spots, des découvertes culinaires et musicales avec en climax de ce OFF, la présentation de notre nouvelle création originale entre OCEANVS ORIENTALIS et un Maalem Gnawa, dans la skala de la Medina, qui a accueilli le tournage de la saison 3 de Game Of Thrones (Astapor dans la série). Et pendant 3 jours, de vendredi à samedi, on se retrouve au Sofitel Essaouira Mogador, la maison de Moga qui accueille 6 scènes et une scénographie de tous les espaces orchestrée par nos meilleurs décorateurs. L’un ne va pas sans l’autre et les deux sont complémentaires, ce qui en fait un festival unique. Nos festivaliers viennent pour une destination et une expérience globale de découverte et d’échanges et pas seulement pour faire la fête. Si le festival “IN” est payant, il est aussi important de mentionner que la majorité des événements du “OFF” sont à tarif limité (autour de 100dh) ou gratuit afin que l’on puisse profiter au maximum du festival peu importe son budget. 

La communauté Moga semble être un élément central du festival. Pouvez-vous nous parler davantage de cette communauté et de son rôle dans la création d’une atmosphère unique pendant le festival ?

C’est effectivement un élément important pour nous. La communauté, le sentiment d’appartenance, la création d’un espace de liberté pour pouvoir se retrouver, échanger, apprendre, et tout simplement danser et faire la fête, c’est ce qui fait le festival. On s’est rendu compte ces dernières années que l’humain est un animal social, qui a besoin de se retrouver, d’exister à travers les autres, d’accumuler des savoirs et des connaissances. On retrouve un peu tout cela à travers l’expérience qu’on propose où parfois en tant que producteurs, nous sommes témoins d’histoires d’amitiés, et même d’amour (parfois même des enfants !) qui naissent au fil des jours. Une des caractéristiques du festival permettant ce brassage, c’est le format “boutique” avec des lieux à capacité limitée, multiplicités des lieux et des activités. Pendant les événements dans la ville, et même durant le “IN” avec 3 500 personnes réparties sur 6 scènes dans un lieu immense, des espaces détentes de partout. Autre point important, c’est que le festival se déroule dans plusieurs pays (et on espère très bientôt encore ailleurs…), on a ainsi des membres de la communauté Moga qui voyagent d’un pays à l’autre et qui apportent chacun une “vibe”, une ouverture d’esprit, une culture et une vision qui sont complémentaires au public du pays hôte. Les groupes se forment, évoluent, se séparent pour devenir d’autres groupes, c’est très intéressant de voir interagir toutes ces micro-communautés qui trouvent en Moga un espace qui devient lui-même une communauté.

Outre la musique et les performances, le Moga met également en avant des ateliers, des cours de yoga et d’autres activités. Comment ces éléments contribuent-ils à l’expérience globale du festival ?

Il y a un adage qui dit “anima sana in corpore sano”, c’est quelque chose auquel on croit beaucoup, d’où l’importance de cette partie bien-être qui ne consiste pas simplement à parsemer le programme de quelques initiations au yoga. On a la chance que le festival se déroule dans des villes, et ici à Essaouira en l’occurrence, qui propose une multitude d’activités physiques et sportives. On peut programmer pendant son festival aussi bien un downwind en kite surf, une session de surf ou bodyboard sur le spot de Sidi Kaouki, un galop au coucher de soleil sur la plage d’Essaouira, des visites des coopératives d’Argan, des randonnées dans la forêt… Le festival finit d’ailleurs volontairement tôt (vers 2-3h du matin) pour favoriser l’activité la journée. 

La ville d’Essaouira elle-même est un lieu riche en histoire et en culture. Comment le festival s’intègre-t-il dans le tissu de la ville et profite de son héritage pour créer une expérience distinctive ?

C’est la richesse et la diversité de cette ville qui nous ont poussées à créer un événement ici. Essaouira est une ville classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco, c’est dire l’héritage que nous laisse cette ville aujourd’hui. Anciennement comptoir de marchandises et de matières pour l’Europe, c’est une ville qui est particulière pour son métissage et son œcuménisme. Elle a vu passer des visiteurs venus du monde entier et s’en est inspirée au fil du temps. En plus d’avoir servi de décor à la série Game of Thrones, elle a aussi accueilli des tournages prestigieux comme Othello, Kingdom of Heaven ou encore plus récemment John Wick. Et puis dans les années 70’s, c’etait un berceau du mouvement hippie ou toutes les communautés s’y retrouvaient pour renouer avec la liberté et la douceur de vivre qu’offrait Essaouira à l’époque. Géographiquement aussi, cette proximité avec l’océan ouvre un champ des possibles incroyable pour découvrir et parcourir son paysage et son patrimoine culinaire avec ses produits de la mer fraîchement débarqués du port. C’est tout cela dont on essaie de s’inspirer et qu’on essaie de mettre en valeur à travers le programme du festival. 

 

©SamadElg

Vous mentionnez que le Moga Essaouira attire des festivaliers du monde entier. Comment les participants interagissent-ils avec la culture et la communauté locale pendant l’événement ?

À Essaouira, le public est à 70-80% composé de Marocains et le reste représente les expatriés et personnes venues de l’étranger pour l’occasion (ou déjà en séjour sur place). Il y a une sorte de fascination et d’admiration de la part des étrangers envers le public marocain, car le sourire, l’accueil, le sens de la fête, ça fait partie du Maroc, c’est une énergie folle qui est communicative et entrainante. Ça force l’humilité, ça crée du lien et cela incite à s’affranchir des codes habituels pour lâcher prise et danser pendant des jours. C’est donc assez naturellement que les participants d’ici ou d’ailleurs interagissent, avec beaucoup de bienveillance et de complicité, car il y a de nombreux groupes qui se retrouvent désormais au Maroc ou au Portugal pour faire la fête.

Pouvez-vous nous donner un aperçu des collaborations ou des partenariats locaux qui contribuent au succès et à l’unicité du festival Moga Essaouira ?

On donne plusieurs cartes blanches à des collectifs, notamment TARTAR Colors avec qui on crée un marché des créateurs et une curation de scène. C’est une team de créatifs qui opèrent dans tous les domaines artistiques au Maroc et avec qui on peut se permettre tous les délires musicaux et artistiques, on réserve au public quelques surprises à découvrir sur la prochaine édition. On monte également une opération avec l’ensemble des clubs de glisse de la ville et on propose le mercredi et jeudi pendant le “OFF”, des initiations de kite et de surf gratuit. On travaille aussi avec Music Factory pour donner des cours de Musique Assistée par Ordinateur gratuits pour le public. On invite également le collectif lisboète YARD qui va s’occuper de la programmation d’une scène avec des artistes de leur roster et on travaille aussi actuellement (et activement) pour faire venir la troupe PORBATUKA, un marching band composée de jeunes résidants de la ville de Caparica (qui accueille le festival au Portugal) pour organiser un carnaval et une résidence artistique avec des élèves d’école de musique d’Essaouira.

Enfin, comment le festival aborde-t-il la fusion entre les traditions culturelles locales et les éléments contemporains, en particulier en ce qui concerne la musique, l’art et la gastronomie ?

La fusion est un élément central de Moga depuis sa création. Dès 2016, nous avons entrepris de créer des résidences artistiques entre musiciens traditionnels Gnawas et artistes électro internationaux du line up. Après Äme, D.o.P, Stavroz, Parallelle, Moullinex, cette année, c’est Oceanvs Orientalis qui découvrira un Maalem Gnawa pour créer un nouveau chapitre de nos creations originales et qu’on présentera au public en direct dans la Sqala de la Medina d’Essaouira. Ces projets nous tiennent particulièrement à cœur et on fait en sorte de les exporter comme durant le MIDEM à Cannes où nous avons créé un NFT de la performance et de l’engagement émotionnel des protagonistes (données récoltées via une IA et des capteurs sur les artistes pendant leur show). C’était assez incroyable de voir comment tradition et modernité, d’un côté à l’autre des mers et océans peuvent cohabiter, évoluer ensemble, apprendre l’un de l’autre et donner naissance à des interactions aussi extraordinaires !

https://www.mogafestival.com/fr

 

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