Il faudra faire un détour par l’Avenue George V, même masqué, à partir de la mi-octobre, pour admirer les bronzes monumentaux de Manolo Valdes. A l’initiative de cette exposition exceptionnelle, Bruno Darde, directeur artistique du comité GV.
A partir du 15 octobre prochain, le 8e arrondissement de Paris sera paré d’œuvres d’art monumentales. A l’initiative de cette exposition à ciel ouvert dont le vernissage aura lieu début novembre, le Comité Georges V qui regroupe les principales enseignes de la célèbre avenue (Fouquets, Louis Vuitton, Hôtel George V, etc) présidé par Rémi Makinadjian, promoteur immobilier. Et à la manœuvre, un homme, Bruno Darde, directeur artistique du comité. « C’est la deuxième fois que nous organisons ce type d’événement, explique l’homme d’affaires.
A cause de la COVID, l’exposition ne s’étendra que sur 500 m, des Champs Elysées à la rue François 1er ». L’artiste qui présentera six sculptures géantes au cœur du Triangle d’or de la capitale est un Espagnol de 77 ans, Manolo Valdes, exposé dans près de 400 musées dans le monde et dont les œuvres sont cotées entre 500 000 et 2 millions d’euros. C’est grâce à un partenariat avec l’Opera Gallery dirigée par Gilles Dyan que cet événement a été rendu possible, le financement de l’opération étant partagé entre le Comité George V, le galeriste, et des mécènes parmi lesquels Bruno Darde lui-même, qui fourmille de projets. « Nous aimerions aller encore plus loin l’an prochain et créer un véritable village d’art dans le 8e arrondissement, dit-il, qui aura vocation à s’installer durablement ».
Plusieurs artères du quartier comme les rues Francois 1er ou Pierre Charon pourraient accueillir des sculptures d’artistes confirmés mais aussi des talents émergents. « J’adore les grands noms comme Valdes ou Bottero mais je trouve passionnant de participer à l’éclosion de talents en devenir, surtout quand ils proviennent des quatre coins du monde, porteurs de cultures différentes », affirme Bruno Darde, qui a déjà aidé plusieurs peintres et sculpteurs à exprimer leur potentiel. « Le message international de l’art est crucial à mes yeux » ajoute-t-il
En même temps qu’il prépare ce village d’art dans le cadre du programme d’activités du Comité George V, Bruno Darde a commencé à travailler sur un dossier plus personnel mais tout aussi ambitieux, une Fondation dont le double objet serait de défendre ses chers jeunes artistes et de valoriser Vallauris, où il a acquis 7 hectares dans le domaine du Pezou. « Ce terrain domine la région, on y a une vue imprenable, détaille-t-il. Je voudrais y créer un authentique parcours d’art, que des artistes y fassent la démonstration de leurs talents en public et que tout cela profite au futur de l’art contemporain et au rayonnement de Vallauris, qui fut un phare mondial de l’art à l’époque où Pablo Picasso vivait là ». Le maître espagnol s’était même lancé dans la céramique, la technique qui a rendu célèbre cette ville, et avait incité certains de ses pairs à s’y essayer.
La Fondation Darde pourrait ouvrir ses portes dés 2022 et enrichir la région d’un nouveau lieu dédié à l’art contemporain, région qui en compte déjà bon nombre avec, entre autres, la célèbre Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence, le Musée Picasso d’Antibes ou le Musée Fernand Léger, près de Biote. Pour faire bonne mesure, Bruno Darde compte enrichir son ambitieux projet d’expositions relais dans son domaine de la Patuliere, dans l’Essonne, où sont organisés événements et réceptions. « Pour les artistes, ce sera formidable, s’enthousiasme-t-il. Leurs œuvres seront vues par le public de la Côte d’azur mais aussi par les Parisiens et les franciliens ».
Le dynamique directeur artistique du Comité George V n’a pas reçu l’art en héritage. Au début des années 80, Bruno Darde prend la suite de son père qui possède quelques magasins de… pièces détachées de voitures ! Le jeune homme développe l’affaire familiale pour se retrouver à la tête de 25 magasins et centres automobiles en France. Puis il se lance dans l’immobilier à la suite d’une rencontre avec Serge Dassault. Il s’implante à Corbeil Essonne, ville dont l’industriel est le maire, pour réhabiliter des immeubles résidentiels et des centres commerciaux.
Progressivement, il lâche l’automobile pour se concentrer sur l’immobilier qui l’amène à investir sur la Côte d’azur où, dans les années 2000, il commence à s’intéresser aussi à l’art. D’une nature passionnée, cet autodidacte va tout d’abord collectionner (Bottero, Andy Warhol…), puis promouvoir ses « coups de cœur », avec un succès certain. Jusqu’à une nouvelle rencontre, cette fois avec un acteur important du marché de l’art, le galeriste et marchand Gilles Dyan, qui l’accompagne dans certains de ses projets. « Avec Gilles, nous avons collaboré sur plusieurs grandes expositions à travers le monde, à Hong Kong, New York, Paris, Monaco, Genève », se souvient-il.
Aujourd’hui, Bruno Darde, 58 ans, voyage surtout entre Paris et la Côte d’Azur pour transformer en réalité le rêve d’une vie : ériger la Fondation Bruno Darde pour l’art contemporain.
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