Héros charismatique populaire pour son jeu naturel, décontracté et physique, Jean-Paul Belmondo a marqué le cinéma français avec sa gouaille irrésistible. Sa gestuelle, sa vélocité poétique ont inspiré de nombreux réalisateurs dont certains films sont indissociables des musiques originales signées par de grands compositeurs. Ainsi, chaque note produite par l’imagination de Claude Bolling correspondait à la vitalité de Belmondo – alias Bob Saint-Clare – dans le Magnifique. Ennio Morricone, Georges Delerue, Philippe Sarde ou encore Michel Magne : notre sélection des 5 musiques de films qui ont contribué à la légende de ce grand acteur.
« Un singe en hiver » et Michel Magne (1962)
Parmi ses plus grands rôles, impossible de ne pas citer Un singe en hiver, chef d’œuvre signé Henri Verneuil adapté du roman éponyme d’Antoine Blondin et transcendé par les dialogues de Michel Audiard et la musique de Michel Magne. La rencontre entre ces monstres du cinéma que sont Jean Gabin et le très jeune Jean-Paul Belmondo est magnifiée par la musique de Michel Magne. Sa composition met parfaitement en valeur les rêveries et les souvenirs qui submergent ces deux ivrognes solitaires par des sonorités tantôt espagnoles (guitares et castagnettes), tantôt extrême-orientales, parfois les deux tonalités ensemble. Incontournable dans le cinéma de années 1960-70, il composera par la suite les musiques des Tontons Flingueurs, Les Barbouzes, Fantômas, Mélodie en sous-sol, Galia, Le Monocle rit jaune et la série des Angélique…
« Cartouche » et Georges Delerue ( 1962)
Dans Cartouche , c’est une affiche magnifique que Jean-Paul Belmondo partage avec Jean Rochefort et Claudia Cardinale. Pour coller au style burlesque de ce film de « capes et d’épées », le réalisateur Philippe de Broca a dû se battre pour imposer la musique de Georges Delerue. Il racontera volontiers son coup de foudre pour la musique « vive, enlevée et tonitruante » du compositeur autant que pour la personnalité de celui qui deviendra son ami. On doit par ailleurs à Delerue les bandes originales les plus emblématiques du cinéma français : Le mépris de Jean-Luc Godard, la quasi-totalité des Truffaut, Le corniaud de Gérard Oury ou L’été meurtrier de Jean Becker. Il a composé au total plus de 300 musiques de film.
« Le Magnifique » et Claude Bolling (1973)
Quand Claude Bolling rencontre en 1973 Philippe de Broca, le compositeur est déjà célèbre pour ses collaborations avec des cinéastes tels que Jacques Deray (Borsalino) , Morris et Goscinny (La Ballade des Dalton), Pierre Tchernia (La Gueule de l’autre), ou Claude Pinoteau ( L’Homme en colère ). Il lui présente le film déjà tourné qui le séduit complètement avec ces nombreuses interactions entre le réel et l’imaginaire. L’homme de jazz trouve ici une mission à sa taille. Pour personnaliser chaque monde, il devra orienter chaque pan de la partition différemment : l’un vers l’évasion et l’exotisme, un autre vers le quotidien… Sa musique virevoltante excelle autant dans l’art de créer un équilibre entre le réalisme et le rêve que dans la retranscription de la vélocité d’un acteur comme Jean-Paul Belmondo !
« Peur sur la ville » et Ennio Morricone (1975)
Dans Peur sur la ville, un film policier franco-italien écrit et réalisé par Henri Verneuil (1975), Belmondo qui campe pour la première fois un personnage de commissaire, opère un retour aux fondamentaux du cinéma populaire avec une histoire carrée, pleine du suspense et d’action. Cela sera un énorme succès commercial avec près de quatre millions d’entrées. Un succès que l’on doit au charisme du comédien qui, grand amateur de cascades, s’est amusé à les exécuter lui-même, mais également à la musique signée Ennio Morricone. Le compositeur italien de génie, qui a fait du western une marque de fabrique, signe une composition magistrale qui mêle un harmonica angoissant et le piano rythmique : la BO fait totalement corps avec les plans larges et aériens de la capitale, et le désordre mental de Minos « le tueur ». Son amour pour le cinéma français donnera naissance à d’autres chefs d’œuvres de bande originale (Le professionnel, La banquière, Le clan des siciliens…).
« Flic ou Voyou » et Philippe Sarde (1979)
Flic ou Voyou est la septième collaboration entre Georges Lautner et son fidèle compositeur Philippe Sarde, également compositeur attitré de Claude Sautet (les choses de la vie, César et Rosalie, ..). La bande originale propose un « mélange inédit entre la dimension classique des cordes et d’une flûte et le jazz avec l’apport du trompettiste de jazz américain Chet Baker »*. Avec Jean-Paul Belmondo, Lautner et Sarde forment un trio qui nous rappelle au bon souvenir des comédies policières dignes des années soixante et où le style jazzy de Flic ou Voyou a maintes fois été copié depuis, mais jamais égalé, tant il est vrai que Philippe Sarde excelle en ce domaine. Son sens de la mélodie et du rythme avec une pointe d’humour colle à la peau du personnage de nouveau commissaire divisionnaire (Stanislas Borowitz ) que « Bébel » endosse avec panache.
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