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Automobiles De Collection, Les Classiques S’accrochent À Leurs Cotes

Rétromobile 2019, la grand-messe de l’automobile classique française, voire européenne, est l’occasion de ressentir les tendances du marché de l’automobile ancienne. L’année 2019 montre des signes de stabilisation des cotes, après des années d’augmentations parfois délirantes. Véritable baromètre du marché européen, la vente aux enchères de la maison Artcurial a présenté encore cette année un catalogue exceptionnel des plus enthousiasmants.

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La visite du salon Rétromobile 2019 en vidéo c’est ici :

 

Une envie de démocratisation

La collection automobile fut autrefois le domaine réservé de quelques esthètes fortunés, un milieu où les grands noms de l’automobile, Ferrari et autres Bugatti, s’échangeaient entre gentlemen drivers. Depuis le milieu des années 80 le marché a mué, il est devenu une valeur refuge quand la bourse montrait des signes de faiblesse. De facto, la demande étant très forte et l’offre toujours limitée, les prix se sont envolés, on se rappelle de la flambée de 1989 où les bons de commandes Ferrari se négociaient trois fois leurs prix. De flambée en flambée, s’offrir une voiture classique est devenue aujourd’hui chose quasi impossible… mais une nouvelle tendance tend à prouver le contraire, les Youngtimers. Au salon Rétromobile, un des secteurs en pleine explosion est la partie consacrée aux véhicules en vente à moins de 25 000 euros. Véritable bouffée d’air dans ce secteur dominé par les valeurs pécuniaires, le commun des mortels peut enfin rêver à devenir collectionneur. Certes les modèles ne sont pas forcément les plus prestigieux, mais ils sont populaires et évoquent pour chacun de beaux souvenirs de jeunesse. Que ce soient des Alfa-Roméo Giulia, des Lancia Béta, des Peugeot 205 ou encore des Renault 5, voire des Porsche à moteur avant. Il faut se dépêcher de se faire plaisir en ‘nouvelles-anciennes’, certaines ont déjà vu leur valeur exploser. Aujourd’hui il ne faut pas espérer débourser moins de 50 000 euros pour une Lancia Delta HF ou 80 000 pour une R5 Turbo…

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Artcurial, toujours une référence d’avance

Les maisons de ventes spécialisées en automobiles classiques se comptent sur les doigts d’une main. En France la plus célèbre d’entre elles, Artcurial Motorcars, est partenaire du salon Rétromobile depuis 2010. Chaque année, sous le marteau du plus iconique des commissaires-priseurs, Hervé Poulain, des voitures extraordinaires sont vendues à des collectionneurs et des marchands. A chaque édition son lot de surprise, on se souvient encore de la fameuse collection Baillon, et tous ses joyaux sortis de granges, ou encore cette Ferrari 335 (ex Bardinon) adjugée plus de 33 millions d’euros… Pour l’édition 2019, la locomotive était encore une fois italienne, avec une Alfa-Roméo 8c 2900 de 1939, carrossée par Touring (Superleggera). Un des quatre exemplaires au monde, avec son châssis et son moteur de compétition et cette sublime carrosserie qui illustre les plus belles productions du type StreamLiner.

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D’autres italiennes assuraient le show, avec les trois Bugatti (et une Citroën) sorties de la grange du sculpteur Auguste Thomassen, elles sont restées endormies durant plusieurs décennies barricadées derrière des sacs de sable, avant que l’héritière de l’artiste accepte de les proposer à la vente. Il ne faut pas oublier les modèles ‘oubliés’ comme les ‘Serenissima’ du Comte Volpi, qui créa son écurie au début des années 60.

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Des adjudications un brin moroses

Les promesses ont été juste tenues, la plupart des adjudications ont été faites à l’estimation basse. L’Alfa 8C est partie pour 14,6 Millions hors frais (environ 15%), montant énorme mais décevant si on regarde l’estimation basse à 16 millions. Il y a encore 5 ans elle serait certainement partie proche de l’estimation haute, de 22 millions. La plus belle surprise a été celle de la Serenissima Spyder (ex 24h du Mans) qui a doublé son estimation haute avec un prix de vente à 4 millions. Les bonnes surprises concernaient les voitures ex-Thomasson puisqu’elles ont toutes atteint voir dépassé leur estimation haute. Ce n’est malheureusement pas le cas de toutes les autos car bons nombres ont été même retirées de la vente, comme la Mercedes 540K, la Maserati A6GCS et beaucoup d’autres…

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Prudence des acheteurs, assainissement du marché

On l’a constaté, la plus grande partie des ventes ont été faites à la valeur estimée la plus basse, tandis que certaines n’ont pas changé de propriétaires. Alors quel constat doit-on tirer ? Certainement la fin d’un cycle, celui de la hausse des prix engendrée par certains spéculateurs qui aujourd’hui vont devoir réviser leurs estimations à la baisse pour, a minima, récupérer leur mise initiale. Les vrais amoureux et collectionneurs étaient pourtant bien présents mais pas prêts à débourser plus que la vraie valeur des voitures. Du côté des autos plus accessibles, on revoit enfin des tarifs acceptables. Pour une fourchette entre 10 000 et 25 000 euros, il est désormais à nouveau possible de rouler en ancienne et de profiter de ces mécaniques tellement attachantes. Le marché de la voiture classique est cyclique, après une flambée revient toujours une période d’accalmie voire de baisse de prix… Profitez-en, c’est maintenant que cela se passe, dans quelques années gageons qu’une nouvelle flambée reviendra !

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