Audi modernise et électrifie sa gamme, mais en parallèle le constructeur propose encore dans son catalogue des autos dotées d’une mécanique de plus en plus rare.
Sous des airs de limousine bourgeoise, la RS7 cache un V8 capable de la transformer en sportive rageuse. Avant que l’espèce ne s’éteigne et que la nostalgie nous envahisse, il faut se dépêcher de profiter de ses voitures hors normes, mais tellement attachantes… Une voiture qui fera vibrer le cœur des passionnés.
Un caractère qui se devine
Faisons simple : elle en impose ! Elle est basse, large, agressive tout en restant raffinée par quelques détails. A l’avant, l’énorme calandre noire semble avoir avalé le logo Audi de la même couleur. Les larges prises d’air latérales ne sont pas là que pour décorer, elles refroidissent les énormes freins céramique. Le regard de la voiture est perçant, les feux matrix-led sont fins mais affutés, la signature est superbe. A la base du capot, il y a un clin d’œil, une référence au passé glorieux de la marque en rallye, une entrée d’air en hommage aux mythiques Quattro. En ajoutant les ailes élargies et le long capot nervuré, cette RS7 est une des plus belles faces avant du marché ! Le reste de la voiture est plus ‘sage’, les flancs sont rabaissés grâce à de petites jupes ; quant aux sublimes roues de 22 pouces, elles remplissent parfaitement les arches. L’arrière et sa ligne fuyante semblent presque sages, si on fait abstraction des énormes sorties d’échappement, et de l’extracteur.
Sportivité et luxe dans l’habitacle
Lorsque l’on ouvre la portière d’une RS7, on remarque immédiatement l’abondance de matériaux de haute qualité. Cuir et alcantara sur les sièges, aluminium et laque noire sur le mobilier, finitions carbone, pas de doutes c’est bien une voiture de luxe et de sport. Les surpiqures rouges sur les sièges et les contreportes rehaussent un peu l’aspect sombre de l’ensemble. Une fois installé derrière le volant, les fauteuils sont enveloppants et confortables, les multiples réglages électriques permettent de les ajuster parfaitement. Cette Audi n’est pas une sportive ‘dépouillée’, elle est aussi extrêmement technologique. Le e-cockpit déjà bien connu, permet de personnaliser les compteurs grâce aux touches de raccourcis sur le volant. Deux écrans supplémentaires, au centre du tableau de bord, proposent l’accès au système d’infos-divertissements. A noter la cinématique des enceintes B&O qui sortent de la planche de bord, cela fait toujours son petit effet ! Seul hic dans ce tableau, le levier de vitesse, trop massif et peu esthétique. Cela mériterait un design plus fin et recherché. En terme d’habitabilité, on est à l’aise aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, confortablement installés et surtout très bien maintenus.
La route est son terrain de jeu
La RS7 se déguste à son volant, après avoir appréhendé ses dimensions de limousine ! En ville, l’Audi reste souple et la puissance est bien dosée. Le V8 de 600ch ronronne plus qu’il ne gronde. Il ne faut pas oublier que la voiture est destinée aux beaux quartiers. Grâce aux roues arrière directrices, elle peut se faufiler relativement facilement. Attention tout de même aux trottoirs qui se feront un malin plaisir de grignoter les jantes.
Soyons honnêtes, c’est sur la nationale qu’elle va pouvoir commencer à s’exprimer. D’ailleurs sur le volant un bouton de raccourci ‘RS’ permet de basculer rapidement les réglages. En mode Sport, la voix se libère… La boite Tiptronic à 8 rapports laisse le régime moteur monter plus fort, les accélérations sont puissantes sans être violentes. Autant en ville les rapports passent à 3000 tours en mode Efficient, autant en mode Sport on grimpe à plus de 5000.
De sage bourgeoise l’Audi se transforme en méchante sportive, d’autant plus qu’avec le système Quattro, le châssis se montre redoutablement efficace. Pour arrêter les 2 tonnes de la bête, les freins céramiques (en option) sont inépuisables. Plus on s’en sert et plus ils freinent ! Evidemment la RS7 n’a pas l’agilité d’une Lotus dans les virages, le poids et les dimensions de l’auto restent présents malgré l’armada technologique embarquée. Attention tout de même à la jauge de carburant. Quand on emmène la belle un peu fort, le niveau d’essence descend rapidement… Autant il est possible de consommer une dizaine de litres en étant raisonnable, autant cela peut dépasser largement la vingtaine si on commence à jouer.
Plaisir rare … et cher !
Le prix à payer pour un tel plaisir, hors son coût d’achat de 172 000 Euros, sera bientôt de 40 000 euros de malus. Avec le prix du carburant frisant les 2 euros, seule une élite pourra encore s’offrir ce type de voiture. A ce tarif, elle propose un plaisir de conduite qui devient de plus en plus rare, un niveau de sécurité incroyable et permet de toucher du doigt un monde automobile en voie de disparition. Cette belle allemande se mérite mais elle saura récompenser ceux qui la méritent, pour d’autres elle restera une icône de l’automobile d’avant…
L’Audi RS7 en quelques chiffres :
- Dimensions : L 5,01m x l 1,91m x H 1,42m
- Moteur : V8 TFSI. Cylindrée : 3993 cm3. Puissance : 605 ch à 6100 tr/min.
- Performances : 0 à 100 km/h : 3,7 s. Vitesse maxi : 280 km/h.
- Consommation/CO2. Mixte : 12,9 l/100 km. Rejets de CO2 : 221 g/km. Malus 2021 : 30 000 €
- Tarif (hors malus): A partir de 138 500 € – Modèle essayé : 177 525 €
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