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Au Festival de l’Alpe d’Huez, Pascal Demolon prêche la comédie avec Mauvaise Foi

Pascal Demolon Pascal Demolon
Pascal Demolon Pascal Demolon

Invité au Festival de la Comédie de l’Alpe d’Huez pour le film Mauvaise Foi, présenté hors compétition, Pascal Demolon confirme une fois encore l’éclectisme de ses choix artistiques. Récompensé en 2023 pour son rôle dans 38°5 Quai des Orfèvres et récemment aperçu dans la série Fiasco sur Netflix, il s’illustre cette fois dans une comédie audacieuse qui aborde la foi chrétienne avec une touche bienvenue d’autodérision. Dans cet entretien, l’acteur revient sur la subtilité de ce projet, évoque son goût pour le théâtre et la musique, et partage son regard sur le rôle de l’humour comme vecteur d’humanité.

 

Désirée de Lamarzelle : La comédie Mauvaise Foi, qui aborde la foi chrétienne avec une touche d’autodérision, semble explorer un genre encore peu fréquent au cinéma.

 


Pascal Demolon : Quand on m’a proposé le scénario, j’ai tout de suite été séduit par son approche. Il soulève des questions universelles sur la foi : est-ce elle qui vient à nous ou sommes-nous ceux qui allons à elle ? La comédie, en rendant ce sujet accessible, offre un point de vue original. Mon personnage, par exemple, partage sa vie avec une femme très croyante, alors que lui-même reste en retrait. Pourtant, il respecte profondément cette foi. Le film explore cette dynamique, tout en montrant comment la foi peut se révéler de façon inattendue. Mais il va plus loin, en dénonçant les dérives de la religion lorsqu’elle devient un instrument de pouvoir ou de division. À mes yeux, la foi doit rester une démarche personnelle, une source d’humilité et d’humanité, sans chercher à s’imposer.

 

Pensez-vous que l’autodérision est essentielle pour aborder des sujets aussi sensibles ?
P. D. : Absolument. Certains thèmes, comme la religion, sont souvent entourés de tabous. On les traite souvent avec trop de gravité, ce qui peut rebuter. La comédie permet de prendre de la distance, d’apporter une légèreté qui encourage à réfléchir sans imposer de lourdeur.

 

Dans le film, votre personnage utilise la foi pour des intérêts personnels, mais il semble aussi traverser une transformation.

P. D. : Oui, mon personnage agit avec des motivations pas toujours nobles. Il embarque sa famille dans un voyage vers Paray-le-Monial, autant pour mettre à l’épreuve sa fille que pour servir ses propres intérêts. Mais ce cheminement finit par le bousculer, révélant des choses sur lui-même et sur les autres. Il y a une vraie remise en question.

 

Ces thèmes résonnent-ils avec des questions personnelles pour vous ?

P. D. : Complètement. Ils touchent à des fondamentaux comme la différence, l’acceptation de l’autre et notre rapport à la vie. La religion, à son origine, était un moyen de rassembler, une forme de code du vivre-ensemble. Mais lorsqu’elle devient rigide, elle perd de sa beauté et de son essence.

 

Vous avez souvent dit qu’en début de carrière, on vous appelait pour des rôles de « méchant ». Aujourd’hui, on vous voit autant en comédie qu’au théâtre.

P. D. : C’est vrai. Mes premiers rôles étaient souvent ceux de salauds ou de personnages sombres. Mais avec le temps, j’ai eu l’occasion d’explorer d’autres registres. La comédie m’a offert une liberté d’expression incroyable, une subtilité que j’aime travailler. Le théâtre, de son côté, apporte une énergie unique grâce à l’immédiateté du direct, mais aussi une certaine pression. Au cinéma, on peut recommencer une scène, ce qui permet un travail différent, tout aussi passionnant.

 

Vous vous lancez également dans la musique. Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ?

P. D. : Une rencontre. J’ai commencé à écrire, à composer, et cela m’a donné envie d’essayer. C’est une nouvelle aventure, pleine d’angoisses, mais aussi d’excitation.

 

Vous avez quitté Paris pour vous installer à la campagne. Ce choix a-t-il influencé vos projets ?

P. D. : Tout à fait. J’avais besoin de calme, de me reconnecter à un autre rythme de vie. Cela m’a permis de faire des rencontres déterminantes, notamment pour mon projet musical. C’est une expérience que je n’aurais peut-être pas vécue en restant à Paris.


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