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Arts Urbains : Sous Le Palais, Lasco 

Manutention, oeuvre de JR et OSGEMEOS - Lasco Project - Photo : Palais de Tokyo

En 2012, Jean de Loisy et Hugo Vitrani ont donné naissance au Lasco Project. Depuis, les artistes d’art urbain s’expriment dans l’institution qu’est le Palais de Tokyo.
 
Voici déjà cinq années, qu’Hugo Vitrani et Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, ont fondé le Lasco Project dans les entrailles du musée d’art contemporain.
L’art urbain déjà présent dans le musée depuis une dizaine d’années a pris une autre dimension avec ce projet, plus expérimentale, et exploratoire (urbex) .
Une des intentions fut, comme l’explique Hugo Vitrani, commissaire du Lasco Project : «de défricher des lieux qui ne sont pas utilisés. Il n’y avait pas eu d’oeuvres dans certains espaces. Nous avons depuis les débuts, occupé les espaces périphériques du Palais et avons souhaité garder des lieux cachés, fermés au public, des trappes, des endroits souterrains peints par de nombreux artistes. Leurs présences suffisent pour exister.  Nous disposons d’archives. Montrer au public aussi des images de leurs réalisations est tout aussi intéressant. Nous n’avons pas vu les trains tagués des années 80, les choses s’effacent».

En 2012, la première édition fut confiée à Lek & Sowat qui firent appel à près d’une quarantaine d’artistes invités (Cokney, Azyle, O’clock, Dran,…) et créèrent une première infiltration « semie-interdite » dont une partie est visible par les aficionados du club Yoyo et une autre reste à découvrir dans trois films (Invisible Vandalism, Tracés Directs, Underground doesn’t exist anymore) et un livre. « Ce que nous voulons faire ici, est de ne pas recréer la rue », explique Hugo Vitrani.

Si Evol et ses architectures ont laissé des traces, en revanche, les oeuvres de Ken Sortais et Horfée, celle de Vhils et une fresque géante (Power) de Cleon Peterson restent dissimulées. Tout comme, le travail sidérant de JR et des frères OSGEMEOS, intitulé Manutention, visible sur un écran vidéo. C’est dans les sous-sols du Palais qu’ils ont créé cette œuvre, inspirés d’un fait tristement réel que fut la spoliation par les nazis des biens juifs. En effet, sous l’occupation près de 2000 pianos volés furent entreposés par les nazis dans ces lieux.

« Nous avons la volonté de faire découvrir tous ces artistes qui ont développé leur langage dans la rue et ont développé un nouveau langage artistique. Des artistes qui n’ont pas que répété les codes du graffiti, mais qui ont cassé les codes et qui par cette traversée dans le graffiti en ont tiré quelque chose d’autre. De cette école de la rue, une grande diversité artistique en est sortie et c’est ce que nous voulons montrer…Nous essayons de montrer tous les styles différents » explique le commissaire.

A ce titre, la réinterprétation de la création du monde, de sa destruction et de sa renaissance par Philippe Beaudelocque est à voir en ce moment, via une visite réalisée par un médiateur. Sur les murs, le plafond d’un escalier, l’artiste a passé six mois à réaliser cette oeuvre monumentale à la craie. A l’extérieur du Palais ce sont les « Travaux Publics » énergiques et colorés de Pablo Tomek, qui sont à découvrir sur les arches du bâtiment.« L’idée de Lasco est de questionner la rue, la peinture, et leurs relations – que cela passe par le graffiti, le street art ou avec des artistes comme Cleon Peterson qui peignent de la violence urbaine car ils ont vécu dans la rue …L’idée de ce projet était aussi de croiser des mondes » conclue Hugo Vitrani
Il faudra attendre quelques mois pour voir concourir sur la mer cette fois, la dernière oeuvre, réalisée dans le cadre de Lasco Project de Cleon Peterson. C’est sur un maxi-trimaran de la flotte Gitana, l’écurie de course au large d’Ariane et de Benjamin de Rothschild que l’artiste a réalisé une scène de combat immense.

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