La vente de vêtements d’occasion, autrefois motivée par le prix, est aussi ancienne que la vente au détail. Mais aujourd’hui, de nouvelles tendances se dessinent pour donner encore plus de poids au marché de l’occasion, des tendances qui, à première vue, n’ont aucun lien entre elles.
Une nouvelle préoccupation se retrouve au cœur des débats : l’inquiétude croissante concernant l’impact environnemental. Cela va de l’impact des consommateurs sur la planète, aux coûts éthiques de l’industrie sur les biens de consommation dans le monde entier, des processus de production des tissus et des méthodes de fabrication, à la rapidité de la chaîne d’approvisionnement et au mode de transport, mais également aux retours de marchandises.
L’étude « Empreinte carbone du textile en France« , menée par le cabinet Cycleco, évalue l’empreinte carbone textile par habitant à 442 kilos par an. Réduire la production par le nombre de produits invendus suffirait ainsi à réduire de 25 % les émissions de CO² le long de la chaîne de valeur. La seconde main et le recyclage ne sont évidemment pas oubliés. Ils permettent de réduire de 10 à 15 % les émissions totales de la filière. Si l’on ajoute à cela les études plus récentes qui semblent montrer que la mise en décharge a ses propres incidences sur l’environnement (produits chimiques dans l’eau, les terres), il ne fait aucun doute que le problème est à la fois complexe et de taille.
Dernièrement, face à l’inflation, le marché de l’occasion est revenu à ses origines, les boutiques de bienfaisance ayant enregistrées une hausse considérable de leurs ventes, soutenues par un boom des dons, les consommateurs ayant fait le grand ménage pendant la période de fermeture des magasins. Selon GlobalData, le marché mondial de la revente de vêtements augmentera de 85,5 % entre 2022 et 2026, pour atteindre 338,4 milliards de dollars. Le marché va croître trois fois plus vite que le marché mondial de l’habillement dans son ensemble, et deux fois plus vite en Europe, sur un marché qui a déjà augmenté de 30 % en 2022.
Selon Fevad X KPMG, le marché de la seconde main (web et hors web) est en plein essor. On l’estime aujourd’hui à plus de 7 milliards d’euros en France. De plus, 74 % des acheteurs en ligne déclarent avoir le réflexe de vérifier si le produit n’existe pas en seconde main avant de l’acheter neuf.
L’essor de la seconde main dans le prêt à porter
Ce choc des tendances a donné naissance à différents modèles, tous placés sous le signe de la circularité. L’objectif est de faire en sorte que les articles ne restent plus dans les armoires, mais qu’ils soient déplacés, voire qu’ils n’entrent jamais dans l’armoire, dans le cas de la location, un marché qui a pris de l’ampleur en France, selon une étude de la fintech. Tripartie puisque 7 personnes sur 10 achètent des vêtements de seconde main et que 2 Français sur 3 revendent leurs vêtements pour gagner un peu d’argent, selon une enquête d’opinion publiée en avril par Site-annonce.fr.
En ligne, faire la promotion de produits d’occasion aux côtés de produits neufs nécessite une approche différente de la manière dont les produits sont découverts et décrits. Cette démarche est grandement facilitée si le système de gestion des informations produits est en mesure d’accéder facilement aux bonnes données sur les produits, reposant sur une base fiable, plutôt que de devoir les recréer. Et cette fondation doit être basée sur le cloud, ce qui garantit que les fiches produits sont à jour, facilement accessibles, et qu’elles puissent être déployées rapidement. Une solution centrale qui maîtrise tous les produits et descriptions, garantit également la suppression des informations ou messages de marque obsolètes.
Les spécialistes du merchandising et du marketing peuvent ainsi travailler de manière indépendante, en mettant en œuvre leurs compétences uniques, mais sans se heurter puisqu’ils travaillent à partir d’un référentiel centralisé de données. Ils ont ainsi la liberté de faire preuve de créativité dans leurs gammes, leurs descriptions produits, leurs campagnes promotionnelles et de communication, afin de créer des expériences produits exceptionnelles pour optimiser l’expérience client.
Les composants permettant de créer des Product Data Studios, de centraliser en un même endroit toutes les informations liées aux produits, accessibles sur une plateforme unifiée, peuvent être assemblés afin de plus être limités par les anciens systèmes de données hérités. Et comme tout est basé dans le cloud, l’accès aux applications spécialisées telles que les informations d’intégration de données fournisseurs, les commentaires des utilisateurs, la recherche et le merchandising des produits, est immédiat.
Les avantages se retrouvent sur le chiffre d’affaires : la communication mise en place autour du produit d’occasion permet de fidéliser le client. Une fois les données triées, la productivité du personnel augmente, ce qui a des répercussions directes sur les ventes et la conversion. Les retours produits sont réduits, car la description de l’article est riche, personnalisée et plus précise.
Finalement, les marques disposent désormais des outils nécessaires pour tirer parti du marché de l’occasion en pleine croissance, et qui ne va pas s’éteindre avant bien longtemps.
Une tribune rédigée par Tanguy Meriadec, VP Western Europe chez Akeneo
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