AKAA est l’image d’une Afrique aux multiples facettes, qui transcende les frontières historiques et dont les voix résonnent aux quatre coins du monde, portées par la vision de chaque artiste. La troisième édition de la foire a eu lieu du 9 au 11 novembre au Carreau du Temple.
Seule foire en France d’art contemporain et de design centrée sur l’Afrique, AKAA est revenue cette année avec la même volonté de présenter une scène artistique vibrante, animée par tous les artistes qui revendiquent un lien avec l’Afrique. Dans la continuité de ses éditions précédentes, tous les types d’expressions contemporaines ont été l’honneur : sculpture, peinture, photographie, installation, performance et design.
Africa l’art en joie – Focus sur les artistes coup de cœurs
Chargé de mission, politiquement émouvant et engagé socialement, le travail de Kendell Geers n’est ni européen ni africain, mais plutôt un dialogue métaphysique prolongé entre les cultures, les signes archétypaux et les symboles sacrés. « AniMystikAKtivist » est une méditation sur la lecture, l’exorcisme d’un sujet, d’une forme et d’une tradition, des images situées à la frontière de nos attentes et des limites de notre expérience AniMystikAKtivist : entre tradition et contemporain dans l’art africain AKAA Art.
A l’aide d’un pochoir, l’artiste vient déposer des particules de rouille à l’aide d’un fixateur. Les motifs repris sur ces dessins représentent des fils barbelés, éléments encore visibles sur le territoire sud-africain, souvenir de l’apartheid. Les masques repris dessus sont des masques anciens d’Afrique symbolisant l’image du masque en Occident (=se cacher, se déguiser) contrairement à la symbolique du masque africain ancien (=se révéler).
King Houndekpinkou – Né en 1987 à Montreuil de parents béninois King Houndekpinkou a développé une passion pour le Japon qui l’a conduit à s’intéresser à l’art traditionnel de la céramique. Il se forme auprès du maître ceramiste japonais Kayoko Hayasaki avant d’intégrer l’école parisienne Arts et Techniques Céramiques (ATC).
La découverte du Bizen-Yaki – la céramique non émaillée pratiquée depuis des siècles à Bizen au Japon – l’aide à prendre conscience des connections spirituelles unissant les traditions animistes japonaise et béninoise.
Ce vase titré « Grand vase Motherly Hug » (2018) a été réalisé lors de son dernier séjour au Japon – Galerie Vallois
Richard Korblah – Né en 1978 à Treichville (Cote d’Ivoire), avec des origines béninoises, ghanéennes, togolaises… Richard Korblah est un artiste engagé tant en faveur de l’écologie que de l’humanitaire ou du dialogue des cultures.
Cette oeuvre intitulée « Europe » a été réalisée en septembre 2018 à La Rochelle. Son exposition – dont participait cette oeuvre – abordait la problématique de l’accés à l’eau potable dans le monde.
Emo de Medeiros – Sa pratique se fonde sur le concept holistique de « contexture », et met l’accent sur la transculturalité, les circulations, les transformations et les mutations des humains, des formes, des mythes et des marchandises dans un monde post-colonial, numérique et globalisé, questionnant au passage les notions d’origine, de lieu, d’identité et de culture.
Il mobilise un large éventail de mediums, incluant entre autres la sculpture, la vidéo, la musique électronique, la photographie, la performance, les installations, la peinture et le textile.
La série des Electrofétiches, qui convoque à la fois ready-made, « anti-folklorisme », art classique africain et spiritualité, est aussi épurée formellement que sa trame conceptuelle est complexe. Des bocio, statuettes de bois fabriquées à la chaîne au Bénin ou au Nigéria, dans le but utilitaire d’être “ chargées ” lors de rituels, sont détournées ou plutôt retournées par l’intervention de l’artiste.
C’est entre autres par l’ajout d’éléments électroniques et donc porteurs d’énergies invisibles mais mesurables que ces statuettes sont posées comme des stylites sur des colonnes.
Collection exclusive de pièces uniques des Maitres Bronziers du Burkina Faso inspirée par l’esthétique des pièces anciennes, Maison Intègre, lance l’édition en série limitée d’une première collection d’objets en bronze. réalisée à la technique ancestrale de la cire perdue à Ouagadoudou, chaque pièce est le fruit d’une collaboration entre bronziers burkinabés, designers français et Maison Intègre. Chaque forme prend ses racines dans la culture locale ou régionale.
- La Bande de Lobi – Design Pia Chevalier Inspiré de lances-pierres et des flûtes Lobi (Nelly Wandji)
- Les Cloches de Dundun – Design Charlotte Thon & Marc Boinet – Cloches inspirées d’un tambour de la région du Mandé au Mali. (Nelly Wandji)
AKAA a mis en lumière la diversité des liens qui unissent l’Afrique aux autres régions du monde, tant spirituels que culturels, commerciaux ou idéologiques, et d’examiner leur résonance dans la création artistique contemporaine.
Cette exposition est intelligente, lumineuse, joyeuse et collaborative.
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