Le froid, la pluie, les nuits qui commencent à 17h, le vote du budget qui va sans doute se terminer par un 49.3. Le programme du mois de novembre ne nous réserve que peu de bienveillance, à part sans doute les deux jours fériés, qui cette année, bonheur, tombent un vendredi et un lundi. Pour le reste, et surtout pour surpasser les soirs moroses du coeur de l’automne parisien, gris et moite, Forbes vous propose quatre adresses de bistrots et brasseries qui enchanteront ce mois funeste, comme le font les feuilles jaunes et oranges qui tapissent encore les forêts et les parcs.
GrandCoeur, 41 rue du Temple, Paris
En plein Marais, on trouve cette brasserie sublime, ancien relai de poste, donnant sur une cour intérieure classée – c’est là que le chef argentin Mauro Colagreco, triple étoilé avec son restaurant Mirazur, à Menton, a pris ses quartiers parisiens. Jusqu’en mars, le chef propose sa version du pot-au-feu, avec viandes diverses – on y croise de la saucisse – et impeccables, avec un bouillon délicieux – même si on aimerait qu’il y en ait un peu moins -, et une sauce creosa (oignons, câpres, poivrons entre autres) à tomber par terre. A dire vrai, la venue dans les lieux peut se justifier à elle seule par l’entrée de la formule (à 45 euros), faite d’un os à moelle et de toasts grillés à l’ail, et romarin, qui pousse très loin les curseurs dans le gras, mais demeure un délice et offre un réconfort extrême.
L’avis de Forbes : remarquable. C’est drôlement bon, coquin et régressif.
Biche, 129 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris
Ça vient d’ouvrir et c’est la nouvelle adresse du restaurateur Michel Puech à Paris, qui s’est associé à un certain Jason Bourgoin pour ouvrir, il y a quelques mois, cette adresse en plein 8e arrondissement. On les connait, ces tables qui jouent la carte d’une décoration à l’ancienne, comme chez mamie, et qui se la jouent cuisine traditionnelle, certains diront « canaille » (berk), et nous servent du fade assaisonné au terne. Rien de cela ici. Tout est parfaitement exécuté, depuis les harengs pomme à l’huile, au boeuf bourguignon et le poulet aux morilles, et jusqu’à la crème brûlée à la fleur d’oranger. Les saveurs sont très marquées, les sauces ont du caractère. Les assiettes sont soignées et servies dans une vaisselle affriolante, rappelant, il est vrai, les déjeuners du dimanche en famille. La carte des vins est très grande et intéressante. Le soir, l’ambiance tamisée rend cet endroit, volontiers gouailleur, très séduisant et intimiste. Dans le genre, c’est une table modèle. Comptez 60 euros pour une entrée, un plat et un dessert.
L’avis de Forbes : absolument remarquable. Une cuisine parfaitement exécutée, au service de recettes simples et efficaces, traditionnelles, certes, mais sans verser dans la cuisine bourgeoise insipide.
Capsule, 2 rue Cassini, Paris
On arrive dans un bistrot moderne, déco relativement épurée et très élégante, grandes vitres et vert dominant. C’est une adresse de trois potes, Pierre Thomas, Florian Woelflinger et Mickaël Falotte, et ça se voit, ça se sent, on renifle l’aventure gastronomico-entrepreneuriale de très loin. Mais notre scepticisme est rapidement tue par la cuisine du chef Falotte, une bistronomie qui tire gentiment vers la gastronomie. Cela donne des assiettes très soignées, très parfumées, vraiment savoureuses, et aux jeux de textures travaillées, que ce soient, en entrée, l’oeuf mollet à l’huile de truffe ou la tartelette au caviar d’aubergine, ou en plat principal, cette superbe salade de poulpe et chorizo, ou encore le poulet pattes bleues rôti, purée au beurre noisette, et en dessert, un honnête paris-brest, ou un succulent mi-cuit au chocolat. Comptez environ 50 euros pour entrée-plat-dessert).
L’avis de Forbes : remarquable. Capsule fait partie de ces adresses aux allures d’endroit « cool », où l’on fait de la bistronomie et où l’on sert des bières artisanales. Mais il ne faudrait pas la réduire à ça : la cuisine y est de très grande qualité.
Super 8, 95 rue de Miromesnil, Paris
On est à dix minutes de la gare Saint-Lazare, mais côté cossu de Paris. Le restaurant Super huit a ouvert il y a peu, et c’est un bistrot qui bistrotte fort : une honnête terrine de campagne au foie gras, et un égal carpaccio de Saint-Jacques pour commencer. Vient ensuite un délicieux ris de veau, trompettes de la mort et jus de viande qui s’affirment agréablement sur les papilles. Au dessert, on se laissera étonné par la Bourdaloue (tarte amande et poire), et le crémeux au citron. Des assiettes de bonne facture, avec une jolie salle, dans laquelle la cuisine est ouverte sur les convives.
L’avis de Forbes : honorable. On a été conquis par le ris de veau. Le reste est sympathique, sans folie particulière.
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NB : Forbes a été invité par chacune de ces adresses pour tester leurs cartes
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