Le monde de la nuit n’est pas celui de l’ennui dans ce restaurant fine dining, chic et raffiné. On se vêt élégant pour être en harmonie avec l’endroit.
Le lieu a de l’allure. Il a fallu d’abord le découvrir. Une porte noire mystérieuse façon club privé dans une petite rue tranquille du 7ème arrondissement. L’intérieur interpelle. Il flirte avec le souvenir des années folles à Paris, l’art japonais, une touche de sophistication vénitienne, d’autres années folles, à New-York : la fin des Seventies, et ses incontournables fêtes jusqu’au bout de la nuit. Ojii est aussi une ode à la féminité, un clin d’œil aux décors fantasmagoriques d’« Eyes Wide Shut » de Stanley Kubrick, sublimé par une bande-son adaptée. D’ailleurs, le lieu est totalement cinématographique. Il se dévoile derrière les stores vénitiens dans un cocon chaleureux mêlant tradition et modernité. A l’entresol, une salle intimiste qui ressemble à un wagon de train luxueux en partance pour d’exotiques horizons. Au premier étage, une moquette moelleuse et sous l’alcôve, une longue tablée animée. L’escalier qui mène au sous-sol, d’un graphisme absolu, est laqué de rouge du sol au plafond, tout comme les toilettes, habillées en total look miroirs.
Pour créer cet antre intimiste, Olivier Leone, directeur de création et cofondateur du lieu, avec Arthur Cohen, signe son deuxième concept architectural après la boutique Nodelato de Miami (en collaboration avec Rafael de Càrdenas), entouré de Will Mc Grath (à la tête du studio Hypnos) pour la conception de l’espace et l’exécution d’architecture. Ce n’est pas un hasard s’il a choisi de travailler avec des créateurs de bijoux: Jenna Kaes signe les appliques, poignées de portes et les intrigants masques en plâtre recouverts de feuilles d’or, inspirés de l’Egypte ancienne. Alican Icoz a imaginé différents éléments d’arts décoratifs, notamment les assises. Elles font écho au laquage noir japonais de la façade et sont ornées d’un bijou en laiton siglé « ojii », et dessiné les porte-baguettes à partir d’un modèle de collier de sa collection. Les bougeoirs sont signés Trudon. La laque rouge aux murs est réalisée de manière traditionnelle par l’Atelier Roma Paris, inspirée d’un précieux vase acquis aux enchères lors de la fameuse vente d’Hubert de Givenchy. La loupe d’amboine entoure le bar d’une touche délicieusement rétro. Etienne Marc a imaginé les miroirs texturés et rétroéclairés aux dessins floraux en hommage à l’art ikebana, qui se révèlent en véritables sculptures lumineuses.
Un décor, une ambiance, et surtout une cuisine
Le décor s’impose avec justesse, la cuisine aussi, lui ressemblant, mélange raffiné des saveurs et des cultures, mixant cuisine traditionnelle japonaise et créations audacieuses. Le chef Yuji Mikuriya, que tout le monde appelle « Taku » (On se demande encore pourquoi !), travaille avec une grande finesse des produits d’exception d’une fraicheur absolue. Sa maîtrise de la cuisine nippone s’est affinée de New-York à Paris (chez Papi aux côtés d’Akira Sugiura, chez Enyaa ou encore Guilo Guilo). Au menu, des plats signature twistent la traditionnelle cuisine japonaise avec des inspirations françaises autour de plats équilibrés : la simplicité d’exécution du Soba (nouilles japonaises fraîches ou sèches à base de farine de sarrasin) au caviar, la délicatesse des Sashimis selon les arrivages, et des sushis au toro, le meilleur thon gras japonais, le Carpaccio de yellowtail (Poison à queue jaune) et sa crème miso-wasabi, ses radis pickles et graines de sarrasin torréfiées, servi avec des œufs de truite . On ne manque pas l’incontournable Popcorn au ris de veau en tempura servi avec une crème onctueuse. Des plats typiques japonais comme l’Anguille caramélisée de manière régressive, proposée avec une sélection de condiments qu’on change régulièrement, à l’ail noir ou umeboshi – prune japonaise marinée – ; des Gambas au binchotan, gratinées au yuzu-parmesan-poutargue ou au tartare de shiso épicé. A tester absolument : le Sukiyaki de wagyu et truffe noir au bouillon dashi servi à la théière. Chaque plat est accompagné de sauces sur-mesure qui réveillent le palais, signatures emblématiques de sa cuisine. Des plats à partager, qui s’accompagnent de sakés ou de vins soigneusement sélectionnés par Annabelle (Berthelemot), la sommelière.
La notion de fine dining est très importante, affirment Olivier et Arthur. Ojii n’est pas un restaurant gastronomique. Il reprend les grands classiques retravaillés avec des produits nobles extrêmement bien sourcés. On avait envie d’avoir une expérience qui ressemble à celles qu’on aime en ce moment, un restaurant mystérieux, extrêmement sensuel qui n’oublie pas la nappe blanche ! Paris est la meilleure ville du monde en ce moment, il y a une énergie folle et les derniers concepts food qu’on aime sont tous créés par des amis… disent-ils enfin! On était heureux de partager leur univers et leur passion.
Ouvert de 19H à minuit (ouvert au déjeuner comme un rendez-vous de quartier avec une carte plus casual, notamment pour les déjeuner d’affaires). Fermeture dimanche et lundi
6 rue Perronet 75007 Paris
Tél. : . +33 (0)1 45 38 53 99
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