A table avec Forbes | Benihana : l’as du teppanyaki enfin à Paris

Rue du Faubourg Saint-Honoré, le restaurant new-yorkais ouvre sa première adresse parisienne, offrant un show unique entre haute cuisine japonaise, art du teppanyaki et mixologie inventive. On a testé.

Un article de Céline Dassonville

Chez Forbes, on se méfie des chaînes au concept branché, dupliqué de Dubaï à Miami. À juste titre. Réplicabilité et qualité font rarement bon ménage. Spoiler : cette règle ne s’applique pas à Benihana. Avec 100 adresses dans 17 pays, l’institution fondée en 1964 à New York, QG des stars – Leonardo DiCaprio, Brad Pitt et Taylor Swift en tête – tient son rang d’icône. Qualité sans compromis, produits frais et virtuosité technique : ouf, bien qu’immortalisé dans Le Loup de Wall Street, le restaurant créé par Rocky Aoki, lutteur japonais et tycoon de la restauration n’a pas vendu son âme au diable. Fait rare et notable dans un monde où les concepts culinaires se copient à l’infini. La preuve en un service flamboyant.

Et c’est parti pour le show

Rue du Faubourg Saint-Honoré, entre vitrines de luxe et hôtels particuliers, Benihana dévoile un écrin chic baignant dans une lumière dorée. Aux murs, des détails délicats : fissures évoquant l’art du kintsugi, grues dansant sur les plafonds et pin japonais (symbolisant la constance, la longévité mais aussi la sagesse) finement sculpté. Le Japon, tout en épure et élégance. Au rez-de-chaussée se trouve le bar à sushis haute couture piloté par le chef David Coulomb (passé par les fourneaux d’Alléno à Saint-Tropez, Paris et Courchevel). Sériole, thon toro, saumon Label rouge y sont tranchés sous vos yeux (ébahis), dans les règles de l’art. Les saveurs oscillent entre simplicité brute et créations qui pulsent, comme ces makis de thon à la bergamote, sauce shirotamari citron vert et concombre, qui nous ont fait forte impression. Au premier étage, place au teppanyaki, l’âme de Benihana qui a forgé sa légende à travers le monde. Petit rappel pour les néophytes : teppanyaki signifie littéralement « grillé sur une plaque en fer ». Cette technique de cuisson rapide à haute température, qui préserve les jus et les saveurs, est un véritable art au Japon, popularisé en 1945 par le restaurant Misono, avec le fameux bœuf de Kobe.

Retour de flamme

Visionnaire, Rocky Aoki a compris que pour séduire, la cuisine ne devait pas simplement être bonne mais aussi performative. Son concept ? Une table privée, un chef dédié, et un teppan chauffé à blanc. Le spectacle commence : les couteaux voltigent, les flammes rosissent les joues, les aliments grésillent. Le chef hache, lance, allume, jette. Les viandes, légumes et fruits de mer saisis à vif exhalent des arômes alléchants. Poulet grillé, bœuf wagyu, queue de homard, crevettes épicées, asperges vertes et épinards frais : tout y passe, tandis que les accompagnements tels ce consommé de bœuf parfumé, cette salade fraîche au gingembre, ces crevettes dorées, ces légumes grillés et riz frit s’amoncellent sur la table. Il y a quelque chose d’alchimique dans cette danse du feu. Chaque geste est millimétré, tranchant. Un parfait équilibre entre technique, précision et plaisir. Côté flacons, même extravagance. Les cocktails élaborés par des mixologistes convoquent ingrédients rares et alcools d’exception. Mention spéciale pour le Geisha’s Kiss : purée de fraise et de kalamansi, saké pétillant japonais MIO garni de poudre de rose, délicatement régressif et pour le 1964 au whisky Toki infusé aux shiitakes, oloroso et sirop de sésame noir, tout en rondeur boisée. Mais la carte offre également des verres exigeants à base de saké de luxe, des meilleurs whiskies japonais, une gamme de vins, de bières et de spiritueux ainsi que des thé japonais traditionnels.

Benihana,
163 Rue Saint-Honoré, 75001 Paris

Plats signatures de 55 à 125 € ; Cocktails et sakés à partir de 19 €

https://www.benihana.fr/