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40 ans, Le Bel Age Du Centre Pompidou

Au cours des quatre dernières décennies, le musée parisien a révolutionné beaucoup de choses.

L’architecture déjà, mais aussi la muséographie et même l’approche de l’art contemporain, perçu ici comme pluridisciplinaire.

En cette année anniversaire, le Centre Pompidou va encore nous étonner.

Lorsque le centre de Paris entame sa transformation, au milieu des années 1970, la zone qu’occupe aujourd’hui le Centre Pompidou fait encore penser aux quartiers parisiens de la fin du XIXe siècle : immeubles insalubres, terrains vagues, marchands ambulants et petits métiers qui tentent de survivre. Une vision digne de Zola que l’architecture très avant-gardiste du musée va faire chavirer.

Certes, de nombreuses voix s’élèveront pour dénoncer ces tubulures colorées qui défigurent le paysage parisien traditionnel, mais qui aujourd’hui s’en étonne ? Et surtout, qui se souvient de la volonté du président de la République d’alors, Georges Pompidou, de vouloir « passionnément que Paris possède un centre culturel (…) qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d’art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création, évidemment, serait moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui seraient du même coup mis en contact avec les arts. » Sa volonté sera réalisée et c’est la jeune équipe de Renzo Piano et Richard Rogers qui remporte alors le concours international d’architecture avec un projet très provocateur, aujourd’hui reconnu dans le monde entier pour sa hardiesse architectural et son côté précurseur.

 

Quarante ans après, le Centre Pompidou est un acteur culturel majeur en France et à l’étranger.

Il réunit en un lieu unique une collection de plus de 100.000 œuvres, une bibliothèque de lecture publique, des salles de cinéma et de spectacles, un institut de recherche musicale (l’Ircam), des espaces d’activités éducatives…

« Le Centre Pompidou a bâti l’une des plus importantes collections d’art moderne et contemporain du monde, présenté 325 expositions, proposé des spectacles, des cycles, des débats, des festivals… », précise Serge Lasvigne, président du Centre Pompidou.

Et pour célébrer cet anniversaire, « le bel âge lorsqu’on sait s’ouvrir grand sur ce qui advient, partager l’expérience et la force acquise », les manifestations ne vont pas se concentrer au sein du musée, mais rayonner dans toute la France, « avec toutes les institutions amies qui partagent nos objectifs, ce maillage culturel français qui est si précieux », insiste Serge Lasvigne.

Au total, ce sont quelque 50 expositions qui mettront en valeur, tout au long de l’année, tous les pans de la collection du musée national d’art moderne, mais aussi le spectacle vivant. Ainsi, d’Arles à Metz, en passant par Brest, Armentières et Nantes, le Centre Pompidou et ses partenaires soutiendront les artistes, qu’il s’agisse de compagnies déjà présentées ou de jeunes talents.

 

A Paris, la première grande exposition de ce quarantième anniversaire sera consacrée à Josef Koudelka.

La Fabrique d’exils, qui ouvrira ses portes le 22 février prochain, présentera trente-cinq des soixante-quinze photos données au Centre Pompidou par le photographe tchèque. En 1970, peu après avoir photographié l’invasion de Prague par les chars soviétiques, Josef Koudelka décide de quitter la république Tchèque. Les mois d’hiver, il habite à Londres puis à Paris. Le reste du temps, il est sur les routes d’Europe à traquer les hasards. C’est pendant cette période des années 1970 et 1980 que Koudelka produit ses photos les plus enchantées qui composeront la série Exils.

L’exposition, la première qui soit consacrée au photographe à Paris depuis trente ans, présente une sélection des images les plus emblématiques de la série, accompagnées de nombreux inédits et d’une extraordinaire série d’autoportraits réalisés au cours de ses voyages. Elle montre également pour la première fois les cahiers dans lesquels le photographe associait ses images par rapprochements formels ou par thèmes.

 

Texte par Béatrice Delamotte PLUME VOYAGE MAGAZINE 

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