Bujo c’est l’abréviation de Bullet Journal : un outil « tout en un » qui recueille les listes à la Prévert et les relie à votre agenda, mais aussi à vos résolutions, et tout ce qui vous passe par la tête. Il donne l’occasion de créer et d’illustrer vos propos en utilisant feutres ou crayons de couleur. Le bujo vous sensibilisera à l’art de rendre vos « to-do » intelligentes en conjuguant vos buts, vos objectifs dans une succession de pages créatives et multicolores, qu’elles soient journalières, hebdomadaires, mensuelles ou annuelles, ordonnées autour des bullets c’est-à-dire de points successifs matérialisés par des puces à cocher.
Votre bujo est un livre d’humeur, car il est le reflet de votre état d’esprit, de votre élan vital, de vos desseins les plus intimes, ou plus simplement le lien intime que vous nourrissez avec vous-même et votre intériorité. Le bujo est un joyeux maelström de tout ce qui vous anime, vous séduit, vous impressionne, de tout ce que vous vous promettez de faire, remixé à vos tâches quotidiennes.
Votre bujo est un outil de développement personnel puisque vous y consignerez vos ressentis, vos émotions, vos axes de progrès et à cet effet vous pourrez mettre en place des trackers vous indiquant où vous en êtes dans votre cheminement et dans votre progression personnelle. En cela il représente un extraordinaire baromètre interne sur lequel vous aurez la main puisque vous serez en veille sur les points que vous aurez décidé de travailler.
Un organiseur qui sollicite allègrement la complémentarité de vos deux hémisphères cérébraux. Gauche pour le côté analytique et détaillé, pour la structuration, et les « bullet points » ou puces qui seront là pour vous rappeler à l’ordre et vous dire que vous n’en n’avez pas fini. Droite pour le côté global, holistique, stratégique et visionnaire, mais aussi pour son aspect intuitif, imaginatif et créatif. D’un côté la rigueur, de l’autre le monde des concepts et la force des idées retranscrites sur un mode dessiné et coloré. Outil de projection, outil de réalisation, parce qu’écrire c’est réfléchir 2 fois, et donc mettre 2 fois plus d’atouts de son côté pour y arriver. Je dépose dans mon bujo tout ce qui me tient à cœur, ou tout ce qui encombre ma tête, je décharge ma mémoire et limite mon anxiété. Et puis j’ai cette euphorie et ce plaisir proche du « flow » lorsque je me mets à l’œuvre, sans compter le contentement post créatif qui me vient en regardant ma production. Le bujo est la conjugaison de l’efficience et de la mindfulness : se vider la tête en s’organisant.
Je commence par quoi ?
Par vous précipiter pour acheter un bon vieux carnet lambda, un Moleskine, ou mieux le fameux LEUCHTTURM1917 jaune que tout le monde s’arrache et que vous vous emploierez à architecturer selon votre inspiration ou, mieux, selon les conseils donnés par les accrocs du Bujo : les bujoteuses que vous suivrez sur pinterest, sans parler du blog du maître incontesté : Ryder Caroll. Votre bujo sera la confluence de toutes vos dates, inspirations et collections consignées jour après jour au fil du temps.
Je me lance comment ?
La phase la plus importante sera d’imaginer la structure de votre bujo pour faciliter son accessibilité et son intelligibilité. Vous construirez votre propre système personnalisé, et surtout vous vous lâcherez en vous disant que tout est permis, y compris les fantaisies picturales les plus farfelues, à condition de respecter quelques fondamentaux.
Construire votre bujo en 8 étapes :
Lister les points sur lesquels vous souhaitez vous pencher et posez-vous une kyrielle de questions comme : Quels sont les buts que j’ai envie d’atteindre cette année ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce qui me fait rêver ? Qu’est-ce que je veux maîtriser, apprendre, éviter, supprimer, collectionner, visiter…? Ainsi vous aurez une idée des différentes parties de votre bujo.
Voici huit idées pour organiser son bujo :
– Mettre en place un index sur les 20 premières pages de vote bujo que vous renseignerez scrupuleusement au fur et à mesure des entrées que vous créerez. Cet index sera la pièce essentielle de votre bujo puisqu’il en facilitera l’approche, la lecture et la flexibilité. Grâce à lui vous pourrez sauter du coq à l’âne et retrouver à tout moment l’information recherchée. Vous aurez également la possibilité de faire des ajouts et d’intercaler toutes les entrées qui vous viennent à l’esprit, à condition de les répertorier dans l’index.
– Inscrire dans les pages qui suivent 4 horizons temporels pour mieux appréhender vos temps forts, qu’ils soient annuels, mensuels, hebdomadaires ou journaliers.
– Joindre une liste à chacun de ces horizons temporels et les ordonnancer autour de « bullet points » : puces permettant de caractériser chacune de vos actions. Vos puces seront soit des points, soit des ronds, soit des carrés.
– Traiter vos entrées successives que Rider appelle « Entries » et qui, si elles sont récurrentes, s’appelleront des collections : sortes de chapitres relatant tous les sujets qui vous préoccupent ou vous intéressent, de la recette que vous vous promettez de cuisiner, au livre que vous voulez acheter, en passant par vos citations les plus inspirantes, ou encore par le projet de rénovation de votre appartement. Chaque entrée sera répertoriée dans l’index. Vous pouvez imaginer avoir des entrées comme : « Recettes », « Livres », « Projets », « Wishlists » qui ressembleront soit à des tableaux de suivi, des répertoires (films, livres, e-shop…), des listes de courses, d’idées, de projets, de résolutions, ou des pages dédiées à la créativité : dessins, photos…
– Inventer des « Bullets » : puces nécessaires à la mise en catégories de vos entrées ou collections. A cet effet Rider conseille : Les carrés pour les tâches à faire. Sachant que pour atteindre certains objectifs il vous faudra parfois en passer par des sous-tâches que vous matérialiserez par d’autres carrés. Vous ne bifferez la tâche principale qu’une fois les sous-tâches effectuées. Les points pour les notes représentent des idées, des remarques ou des références à garder pour mieux les pister ou « tracker ». Les ronds pour les événements c’est-à-dire un jour précis ou un moment particulier de votre existence.
– Ajouter des signifiants pour caractériser vos « bullets » et les rendre plus visibles et accessibles. Vous vous inspirerez des préconisations de Ryder qui suggère 3 types de signifiants qu’il nomme « signifiers ». Une étoile surlignée en bleue pour les tâches à prioriser et à faire dans la journée. Un point d’exclamation surligné en vert nommé « inspiration » qui correspond à une entrée que vous devez pouvoir retrouver rapidement. Un œil surligné en jaune nommé « explore » ayant trait à la découverte d’éléments à explorer.
– Prévoir des migrations pour les tâches non initiées ou non terminées. Vous ferez un point chaque mois sur l’ensemble des tâches écoulées et vous reporterez systématiquement ce qui n’a pas été effectué en début de mois. Cet automatisme vous dispensera de procrastiner.
– Une fois affranchis de ces premières étapes vous n’aurez plus qu’à accepter de prendre du temps pour vous lancer et laisser votre esprit virevolter puis vous tenir à ce que vous aurez décidé de faire ou d’être…
Le bujo un nouveau défi pour 2018 ; il vous permettra d’allier calligraphie, « design thinking », coloriages, méditation, et jeu de patience, tout en optimisant votre agenda !
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