2 facteurs qui font que les « relations fluides » fonctionnent, selon la science

Il n’y a pas si longtemps, les relations suivaient en grande partie un schéma traditionnel. Elles comportaient des étapes et des attentes relativement prévisibles : rendez-vous galants, mariage et partage du foyer, le tout encadré par des règles fixes, souvent tacites. Cependant, une nouvelle vague d’acceptation et d’ouverture d’esprit ouvre une ère où l’amour n’est pas lié aux conventions.

La reconnaissance et l’acceptation des couples de même sexe, autrefois taboues dans de nombreuses cultures, sont aujourd’hui largement mises en avant. De même, les relations ouvertes, dont on parlait autrefois à voix basse, trouvent de plus en plus d’adeptes. En outre, les mariages entre personnes vivant séparément remettent en question la vieille croyance selon laquelle le succès conjugal est lié à la cohabitation.

Une combinaison de facteurs, notamment les changements culturels, la connectivité mondiale croissante et un fort désir d’authenticité personnelle semblent être à l’origine de ce changement. Les gens étant exposés à des cultures et des idées diverses, ils prennent de plus en plus conscience qu’en matière de relations, il n’y a pas de taille unique. En outre, la santé mentale et le bien-être individuel occupant une place centrale, l’accent est mis sur les relations qui répondent véritablement aux besoins émotionnels plutôt que de se conformer à un moule sociétal. La beauté de cette évolution est qu’elle ouvre la voie à une expression de soi plus authentique, d’où le concept de « relation fluide », caractérisé par une liberté de prendre toutes les formes, évoluant en fonction des besoins et ne répondant pas aux normes sociétales apparentes. La relation fluide n’est définie par aucune étiquette standard.

Par rapport à d’autres types de relations, traditionnelles ou non, une relation fluide présente deux caractéristiques essentielles qui en font une option attrayante :

1. Elle donne la priorité aux besoins émotionnels et physiques indépendants des partenaires

Contrairement aux relations ouvertes, où il existe souvent une entente explicite sur les partenaires externes, les relations fluides ne sont pas principalement définies par la présence ou l’absence d’autres partenaires sexuels ou romantiques. Le lien entre les partenaires principaux peut transcender ces facteurs, en mettant l’accent sur la connexion émotionnelle, la croissance mutuelle ou d’autres dynamiques uniques adaptées à leurs besoins.

Par exemple, si la relation traverse un épisode difficile, la non-monogamie consensuelle est une option que les partenaires sont prêts à discuter dans le cadre d’une relation fluide. Dans une relation traditionnelle, l’accent serait peut-être mis sur le traitement du manque d’intimité de l’un avec l’autre par le biais d’une thérapie. Bien qu’efficace, ce processus peut s’avérer lent et fastidieux. L’autre option, qui se présente malheureusement dans de tels cas, est l’infidélité.

« Ouvrir une relation » comporte moins de risques que vous ne le pensez, tant que vous et votre partenaire êtes sur la même longueur d’onde quant aux raisons qui vous poussent à le faire. Une étude publiée en 2020 dans la revue Social Psychological and Personality Science a montré que le fait d’ouvrir une relation n’entraînait pas nécessairement une diminution de la satisfaction de la vie ou de la qualité de la relation chez les couples qui l’ont fait principalement parce qu’ils étaient sexuellement incompatibles avec leur partenaire.

2. Elle met l’accent sur la flexibilité et l’adaptabilité

L’essence même d’une relation fluide est sa capacité de changement. Elle reconnaît le flux et le reflux de la vie, en veillant à ce que la relation reste pertinente et positive. Qu’il s’agisse de traverser des phases temporaires d’éloignement, des changements de priorités dans la vie ou des trajectoires de croissance personnelle, une relation fluide est résiliente et s’adapte à l’évolution des besoins des partenaires concernés.

Une méta-analyse publiée en 2020 dans le Journal of Contextual Behavioral Science a révélé que les personnes non flexibles avaient souvent de mauvais résultats dans leurs relations. Elles étaient plus susceptibles d’avoir des liens plus faibles avec leur partenaire, d’avoir une vie sexuelle moins bonne et de recourir à des comportements relationnels malsains tels que les cris, les hurlements et la violence domestique.

Dans une relation fluide, les deux partenaires savent que la relation est fondée sur l’adaptation aux situations. Si l’un des partenaires rencontre chez l’autre des comportements dont il n’est pas satisfait, il est entendu qu’il n’est pas tenu par la relation de régler le problème. Cela ouvre de nouvelles voies pour remédier aux conflits.

Si certaines différences entre les partenaires peuvent être surmontées, accepter son partenaire pour ce qu’il est est une évidence dans les relations fluides. Bien entendu, cela ne signifie pas que les partenaires peuvent se permettre n’importe quel comportement – et une communication ouverte est une nécessité dans toute relation, fluide ou non.

Les relations fluides, offrant une certaine flexibilité, exigent également un travail sincère et un respect mutuel. Les relations, quelle que soit leur appellation, exigent des efforts, de la compréhension et, souvent, beaucoup de patience.

Conclusion

Dans le paysage évolutif des relations, l’attrait de la fluidité offre la promesse de l’authenticité et de l’adaptabilité. Toutefois, comme pour toutes les formes de partenariat, son succès repose sur une communication claire, un respect mutuel et des valeurs partagées. Au fond, une relation fluide ne consiste pas seulement à s’adapter ; il s’agit de créer un espace où les deux partenaires se sentent valorisés, compris et libres d’évoluer ensemble. Que l’on opte ou non pour cette approche, l’objectif principal reste le même : cultiver un lien qui nourrit et enrichit les deux personnes impliquées.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Mark Travers

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