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Yachts, Jets Privés et Lingots D’Or Exclus Du Nouvel ISF… La Grogne Monte Dans La Majorité

© Getty Images

Alors que l’exécutif a fait état de sa volonté, dans la nouvelle mouture de l’impôt sur la fortune, de taxer uniquement les actifs immobiliers, plusieurs voix s’élèvent contre cet ISF « new-look » qui ne frappera donc plus les « biens mobiliers » comme les yachts, les lingots d’or ou encore les voitures de luxe. Le rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, Joël Giraud, a également rejoint la cohorte des mécontents.

« Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de course ou encore les lingots d’or ne sont plus pris en compte dans le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce n’est pas possible ! ». Le propos est signé Joël Giraud, rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale qui estime, dans les colonnes du Parisien/Aujourd’hui en France,  que cet exemption  est un très mauvais signal envoyé à l’opinion. En effet, cette dernière pourrait y voir un énième cadeau aux plus fortunés et « enfermer » Emmanuel Macron dans la posture de « président des riches ». « Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés. Un yacht, c’est m’as-tu-vu, ce n’est pas productif pour l’économie », ajoute le rapporteur, membre de la majorité présidentielle et député du Parti radical (PRG).  

Un « cri du cœur » qui pourrait néanmoins trouver un écho auprès de la majorité qui milite depuis plusieurs semaines pour infléchir le dispositif, l’une des pistes évoquées, étant de créer des taxes spécifiques sur certains biens…sans pour autant les intégrer dans la nouvelle mouture de l’ISF. « On peut regarder sur quelques taxes qui existent s’il ne faut pas augmenter quelques impositions sur les yachts ou les voitures de luxe. Pourquoi pas », a abondé Stanislas Guerini, porte-parole du groupe La République en marche (LREM) à l’Assemblée nationale au micro de LCI ce vendredi. Les députés de la majorité avaient alerté Bercy sur ce « problème » dès  cet été, et le passage du texte en commission. D’ailleurs, dès cette époque, Joël Giraud y était également allé de sa mise en garde. Sans succès pour le moment.

« J’assume »

Interrogé à ce sujet lors de l’Emission Politique ce jeudi soir, Edouard Philippe est resté « droit dans sa bottes »,  pour reprendre une fameuse formule chère à son mentor en politique Alain Juppé, reprenant à son compte cet engagement de campagne du candidat Macron. « Je l’assume. Notre objectif, c’est de faire en sorte que le capital reste en France et même d’attirer des gens, y compris des gens riches, en France ». Pour rappel,  l’IFI (pour Impôt sur la Fortune Immobilière) se substituera donc à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et ne s’appliquera donc – comme son nom l’indique- qu’aux patrimoines immobiliers. Cette réforme, censée stimuler l’activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans « l’économie réelle » ne rapporterait « que » 900 millions d’euros par an selon le PLF 2018, soit 3,2 milliards de moins que l’ISF, qui était acquitté par plus de 340 000 contribuables.  

Du côté des Républicains, fervents partisans – de très longue date- d’une suppression de l’ISF, la pilule ne passe pas non plus, critiquant une demi-mesure par la voix du président de la Commission des Finances à l’Assemblée nationale, Eric Woerth. « Il fallait supprimer l’ISF, c’était dans nos projets d’ailleurs, mais encore une fois on fait la moitié ou les deux tiers du chemin », a-t-il regretté. Et de poursuivre. « Pourquoi garder un ISF sur l’immobilier ? Sinon pour pouvoir garder un équilibre ou de pouvoir se rattraper aux branches et de ne pas assumer totalement », a-t-il fait mine de s’interroger.  Autre figure de l’opposition, Alexis Corbière, député de la France Insoumise a fustigé un cadeau fait aux plus riches sur LCI.

Emmanuel Macron, « Robin des rois » pour la France Insoumise

« C’est pas Robin des bois M. Macron, c’est Robin des rois… » a lancé le député de Seine-Saint-Denis avant de faire un parallèle entre la suppression des APL – autre mesure décriée- et la refonte de l’ISF qui va « rendre de l’argent aux ultra-riches, dont Bernard Arnault et en prendre aux plus modestes ». Selon Alexis Corbière, les mesures du gouvernement permettraient au patron de LVMH d’obtenir une « ristourne fiscale » de l’ordre de 250 millions de d’euros.  Il avait, cet été, dans des termes plus virulents, trouver « dégueulasse »  une hausse de la CSG et une baisse de l’ISF. « Je dis que quand on a bossé toute sa vie, qu’on gagne 1 300 euros par mois, vous augmentez la CSG, c’est dégueulasse, surtout que les mêmes qui font ça expliquent qu’il faut baisser l’ISF ». La contribution sociale généralisée va, en effet, augmenter de 1,7 point au 1er janvier 2018 afin de compenser la suppression des cotisations d’assurances chômage et maladie des salariés du secteur privé. Ce qui devrait faire l’objet de nombreux débats.

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