Le spécialiste des matériaux de construction et des concessions a été victime d’une fausse information mardi, en fin d’après-midi, qui a fait chuter son titre en Bourse et fondre sa valorisation de 7 milliards d’euros.
Un faux communiqué de presse a mis la Bourse de Paris en émoi, hier, en fin d’après-midi et fait brutalement, dévisser l’action Vinci qui a perdu près de 19% en quelques minutes. Que contenait ledit communiqué ? Une révision des comptes consolidés du groupe pour l’année 2015 et le premier semestre 2016, des « approximations comptables » à hauteur de 3,5 milliards d’euros, ainsi qu’un licenciement ipso facto de son directeur financier, Christian Labeyrie.
Des éléments suffisamment graves pour que les investisseurs se délestent massivement de leurs titres, ses volumes d’échanges atteignant cinq fois ceux réalisés en moyenne par la valeur ces trois derniers mois sur Euronext. L’action (qui a fondu de 61 à 49 euros en quelques minutes) a été, ensuite, suspendue, avant de reprendre sa cotation environ 30 minutes plus tard. S’il est parvenu à endiguer la majeure partie de ses pertes, le titre est néanmoins resté dans le rouge jusqu’à la fin de la séance, terminant en repli de 3,76 % à 58,80 euros, là où le CAC 40 s’est apprécié de 0,41%.
Des activistes de Notre-Dame-des-Landes à la manœuvre ?
Outre le timing de publication du communiqué-il est relativement rare qu’une information de cette importance soit dévoilée en séance- le numéro de téléphone de l’attaché de presse du groupe, s’il figure en bas du communiqué était faux, tout comme l’adresse internet figurant sur celui-ci, évoquant vinci.group et non vinci.com. Des détails qui sont néanmoins passés sous le radar de nombreuses agences. Après une période de flottement, le démenti formel de Vinci (un faux démenti ayant été publié à 16h44 !) est arrivé aux alentours de 17H. « Vinci dément formellement l’ensemble des ‘informations’ figurant dans ce faux communiqué et étudie toutes les actions judiciaires à donner suite à cette publication ». Interrogée par Reuters, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a fait savoir qu’elle suivait « de près » cette affaire et se réservait la possibilité d’ouvrir une enquête.
L’histoire #Vinci est très intrigante, sur la méthode et le timing. Mais aussi pourquoi #Vinci ???
L’enquète va être instructive.— Alain Pitous (@AlainPitous) 23 novembre 2016
Un « hacking » boursier qui a d’ores et déjà été revendiqué par des activistes opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la construction échoit à Vinci. Dans un communiqué intitulé « Action mediatico-boursière contre Vinci : revendication », les hackers se félicitent de ce sabotage, soulignant que « la forêt de notre-dame-des-landes a elle même sentie le béton reculer et ces occupants ont fêté se nouveau coup porté directement dans la bourse de ce monstre de béton. (sic) ».
D’autres grands groupes ont déjà été victimes de ce genre de manipulations. Ainsi, en juin 2015, le gendarme boursier américain, la SEC, a ainsi lancé des poursuites pour manipulation de cours après l’annonce, par de mystérieuses sociétés, d’offres de rachat du groupe de cosmétique Avon Products et de deux autres entreprises cotées, ce qui avait eu pour conséquence directe de voir leurs titres respectifs s’envoler en Bourse.
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