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Tour D’horizon Après Un Mois En 2017 : La Politique Contre La Macro-Economie

Le mois de janvier s’est achevé dans une ambiance morose. Le rallye boursier enclenché depuis plusieurs semaines, avec une accélération sensible depuis l’élection de Donald Trump, s’est essoufflé en fin de mois.
L’intronisation officielle du nouveau président américain a marqué l’entrée dans une période nouvelle. Beaucoup pensaient qu’il y aurait un « Trump Président » différent du « Trump candidat ». Or, il a très rapidement signé de nombreux décrets pour le moment totalement en phase avec ce qu’il annonçait en tant que candidat.

 

Les investisseurs sont tiraillés entre les deux aspects les plus forts de la politique économique de Trump.

D’un côté, il annonce vouloir rétablir des échanges plus équilibrés avec le reste du monde.

D’un autre côté, il continue de planifier un vaste plan de relance fiscale accompagné d’un programme de travaux d’infrastructure.

Vu l’état déplorable de la balance commerciale américaine (65Mds$ de déficit par mois), on comprend aisément que l’idée de rééquilibrer la situation soit prégnante dans la nouvelle administration américaine. Mais la méthode inquiète. L’augmentation de taxes à l’importation et les déclarations successives signalant la sous-évaluation de telle ou telle devise inquiètent l’ensemble des partenaires américains. Même si nous ne sommes qu’au début des discussions et que la stratégie de tension initiale est assez classique, la période va être propice à des remous. Or, le commerce mondial est une clé majeure de la croissance. Il ne faudrait pas que cette situation d’incertitude dure trop.

L’économie américaine va avoir besoin rapidement d’un plan de relance « Trump ». Pour le moment, les chiffres restent bons mais marquent néanmoins un certain tassement. La croissance a atteint seulement +1.9% en rythme annuel au 4ème trimestre 2016… ce qui traduit un ralentissement, et encore, ce chiffre incorpore une hausse des stocks, ce qui n’est pas très bon signe. La croissance des ménages reste soutenue… mais essentiellement grâce à une baisse du taux d’épargne. Ce n’est pas durable. Les hausses de prix dans l’immobilier ont également tendance à freiner les velléités des acheteurs. Le tout couplé à une perte sensible de l’attractivité des produits américains, comme le montre le solde du commerce extérieur. L’effet devise, quoi qu’en pense M.Trump, est marginal dans la perte de compétitivité du « made in America ». Les économistes doutaient de la nécessité d’un plan de relance il y a quelques mois. Les avis sont moins tranchés maintenant : si l’Amérique veut éviter une récession, il va falloir agir.

En Europe, la situation est correcte, si l’on garde une vue globale sur la zone Euro. Les disparités sont significatives selon les pays. L’Italie et le France sont un peu en retard par rapport à leurs partenaires. Un peu partout la consommation des ménages s’améliore dans le sillage de la baisse du chômage. La demande intérieure reste relativement solide et les entreprises, à l’inverse de ce que l’on voyait ces dernières années, recommencent à investir un peu. C’est positif à plus long terme. Les chiffres anglais commencent à montrer de petits signes moins positifs que ces mois derniers : en particulier la consommation des ménages se fait avec un fort recours au crédit. Cela ne paraît pas vraiment durable et ce d’autant plus que l’inflation importée devrait augmenter.

L’Europe a tout pour connaître une année 2017 meilleure sur le plan économique… Hélas, les aléas politiques seront nombreux : les élections aux Pays-Bas, en France, en Italie ou en Allemagne sont attendues parfois avec inquiétude par les investisseurs. D’ores et déjà, les obligations françaises subissent une défiance qui entraîne, pour le moment faiblement, une augmentation des taux que doit payer l’Etat français.

Les pays émergents voient eux aussi leur situation s’améliorer dans le sillage de l’amélioration du prix des matières premières, et du pétrole en particulier. Là aussi, cette reprise est rendue fragile par les risques que fait peser l’administration américaine sur le commerce mondial et par ricochet sur les parités de change.

 

Sur les marchés, les risques restent nombreux mais sont identifiés. Il faut, comme toujours, conserver une stratégie long-terme et mettre à profit les reculs éventuels des belles valeurs européennes pour compléter les positions. Sur les autres actifs, il faut être prudent et ne pas se précipiter ; en effet les risques, s’ils se matérialisaient, pourraient être trop coûteux. En particulier les supports obligataires n’ont que peu d’intérêt en ce moment.

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