Lancé à l’initiative du philanthrope Alexandre Mars et de son « entreprise sociale » Epic Foundation qui se consacre, entre autres, aux jeunes, de 0 à 25 ans de tous horizons, nés « du mauvais côté de la barrière », le « Sharing Pledge » s’évertue à impulser cette notion de solidarité au sein de l’univers feutré du capital-risque afin que celui-ci s’éloigne de la seule performance financière.
« Nous encourageons particulièrement le « mouvement du pourcentage ». Nous allons à la rencontre des entreprises, sans distinction de taille et de chiffre d’affaires, en leur disant qu’il faudrait qu’elles donnent 1% de leur profit. Il ne faut jamais donner sous la contrainte, mais il faut donner. C’est tout le message porté par la Fondation Epic ». Fort de ce postulat développé lors d’un précédent entretien dans nos colonnes, Alexandre Mars joint, une fois de plus, la pratique à la théorie en annonçant le lancement du « Sharing Pledge », qui doit permettre à terme, à chaque entreprise, de prendre la mesure de son rôle et de sa responsabilité sociale en distribuant une partie de ses revenus selon des dispositifs adaptés à leur secteur d’activité. Ainsi, pour les entreprises de capital-risque – à qui cette nouvelle initiative s’adresse dans un premier temps-, les fonds de Private Equity et tous les acteurs du financement des entreprises en capital, cet engagement consiste à reverser aux organisations d’intérêt général de leur choix 1% ou plus de leur frais de gestion et/ou 1% ou plus de leurs revenus sur la performance financière. Cet engagement s’applique à tous leurs nouveaux fonds ainsi qu’aux fonds existants de leur choix. Telle est la « feuille de route » du Sharing Pledge auquel ont déjà souscrits sept acteurs de premier plan du secteur, en l’occurrence 360 Capital Partners, Blisce/, Breega, Hardware Club, Iron Capital, Serena Capital et Ventech.
Une initiative qui permet également de tordre le cou aux idées reçues et autres poncifs concernant la « mission » des capital-risqueurs et leur seule appétence pour le profit et la performance financière. Pour Alexandre Mars, le capital-risque hexagonal n’a pas vocation à se complaire dans cette posture et recherche, au contraire, un meilleur équilibre entre les objectifs de leur métier et l’importance de remplir en parallèle un rôle social — une tension qui nuit de façon croissante au recrutement des talents nécessaires à leur développement, et à l’accompagnement d’entrepreneurs en quête de sens dans leur vie y compris leur vie professionnelle. Grâce au Sharing Pledge, les capitaux-risqueurs français auront toute latitude de témoigner de leur attachement à une société solidaire au travers du financement d’organisations sociales. Une vision en parfaite adéquation avec celle de Ben Marrel, Founding Partner de Breega, l’un des sept signataires du Sharing Pledge.
« Entreprendre, c’est s’engager »
« Parce qu’entreprendre c’est s’engager pour avoir un impact sociétal, le don est pour nous une évidence depuis toujours. Rejoindre le Sharing Pledge, instrument indolore et parfaitement adapté aux entreprises du capital-risque pour contribuer activement au financement des organisations sociales, allait donc de soi. C’est par ailleurs une exigence exprimée aussi bien par nos clients et nos collaborateurs que par les entreprises que nous finançons ». Une manière de mettre en exergue le fait que « l’engagement social » n’est pas l’apanage des organisations mandatées en ce sens et que le don, sous la férule d’Alexandre Mars, peut et doit devenir la norme dans toutes les strates de la société comme il le prône depuis maintenant de nombreuses années.
« Notre société voit le fossé s’élargir entre ceux qui souffrent d’un véritable décrochage social et ceux qui réussissent extrêmement bien. Les acteurs de la société civile prennent la mesure de leur rôle et de leur responsabilité », abonde le fondateur d’Epic. Le « Sharing Pledge » vient ainsi s’ajouter à l’ensemble des outils et des solutions proposés par Epic pour changer le don et ce, en l’inscrivant comme nouvelle norme sociale, dimension pour laquelle milite et continuera de militer l’entrepreneur social.
Car Alexandre Mars, fidèle à sa volonté de mettre la société civile face à ses responsabilités, continuera de faire bouger les lignes, et mettant en avant le sens du collectif, comme il le soulignait lors de notre précédente entrevue, en l’occurrence « Etre à l’avant-garde d’un mouvement qui veut faire collectivement plus. Dans un système comme le nôtre où les gouvernements n’ont plus le temps ni les moyens de répondre à tous les défis, j’estime que c’est à nous, société civile, de prendre les choses en main ». Toujours « armé » de son leitmotiv : « le succès ne sert à rien, s’il n’est pas partagé ».
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