Le groupe de prêt-à-porter de « luxe accessible » SMCP (Sandro et Maje, Claudine Pierlot) a fait part de son intention de poser les jalons d’une entrée à la Bourse de Paris, avec le soutien de son actionnaire majoritaire, le conglomérat chinois Shandong Ruyi.
S’étendre (encore) au-delà des frontières hexagonales avec, en ligne de mire, le marché asiatique et plus particulièrement chinois. Telle semble être la volonté de l’actionnaire majoritaire du groupe de prêt-à-porter, Shandong Ruyi, pour faire briller de mille de feux cette « pépite du luxe accessible » comme SMCP (pour Sandro, Maje et Claudie Pierlot) est communément désignée par les spécialistes du secteur. Pour rappel, SMCP a enregistré une progression de ses ventes de près de 25% hors de France en 2016. Ainsi, comme évoqué en préambule, les ventes à l’international du groupe correspondent à 54% de ses ventes totales avec « une pointe » dans la région… Asie-Pacifique qui a enregistré une croissance fulgurante l’an passé, avoisinant les 45%. Fort de ces éléments chiffrés, SMCP, avec l’appui de son actionnaire, envisage une introduction à la Bourse de Paris « pour soutenir » sa stratégie de développement à l’international. « Convaincu qu’une introduction en Bourse profitera au groupe tant en termes de développement international qu’en termes de visibilité, Shandong Ruyi a l’intention de conserver sa position d’actionnaire majoritaire du groupe et s’engage à soutenir SMCP dans son développement », a affirmé SMCP dans un communiqué.
Le groupe qui ambitionne de passer du statut de « pépite » à celui de leader mondial du luxe accessible mise clairement sur cette IPO – qui selon le vocable consacré reste soumise aux conditions de marché – pour accélérer la cadence en Asie grâce notamment à l’essor des classes moyennes chinoises. Afin de donner « d’ores et déjà » des gages aux investisseurs potentiels, SMCP indique avoir pratiquement doublé son chiffre d’affaires en trois ans, pour atteindre 786 millions d’euros lors de l’exercice 2016. Dans la même période, Sandro, Maje et Claudine Pierlot a réalisé une croissance de 16,4% de ses ventes et de 22% de sa rentabilité, avec un résultat opérationnel de 130 millions d’euros. Autre atout : les ventes en ligne du groupe qui ont connu une croissance particulièrement impressionnante puisque ces dernières ont augmenté de 80%, atteignant 10% du chiffre d’affaires total.
A la conquête de l’Asie
Mais avec « seulement » 70 magasins en Chine, SMCP dispose encore d’un important potentiel de développement dans un pays où, de surcroît, la productivité par magasin se révèle très élevée. « Nos marques incarnent un chic parisien, désirable et accessible qui séduit la clientèle chinoise », précisait Daniel Lalonde, Président de SMCP fin 2016. Les performances de SMCP en parfait contraste avec les difficultés de certaines marques du luxe accessible comme l’américaine Michael Kors dont les ventes souffrent aux Etats-Unis d’une intense activité promotionnelle. Après avoir ouvert 105 points de ventes en 2016, le groupe entend poursuivre ses ouvertures, à moyen terme, au rythme de 100 à 125 nouveaux magasins par an. Outre la « grande » Chine (comprenant Hong Kong et Macao), SMCP entend aussi faire porter l’effort en Italie, où il dispose de seulement 18 magasins, ainsi qu’en Allemagne et en Espagne.
Pour en revenir à l’actualité et à ce communiqué sobrement intitulé « SMCP envisage une cotation », le groupe ajoute vouloir « s’appuyer sur son business model unique et poursuivre la mise en œuvre de sa stratégie qui a fait ses preuves, avec pour objectif de conforter sa position d’acteur clé du marché mondial du prêt à porter et des accessoires ». Fin de citation. Le succès du groupe réside, en effet, dans son modèle « particulier » comme évoqué dans le communiqué : SMCP adopte les codes du luxe (magasins soignés, boutiques proches des grandes marques) tout en utilisant des méthodes de production inspirées des géants de la grande diffusion comme Zara ou H&M, avec des cycles de développement très courts.
Stratégie ambitieuse
Depuis que SMCP est passée sous pavillon chinois le 31 mars 2016 – après la signature d’un accord exclusif, préalable à une prise de participation majoritaire du conglomérat de l’Empire du Milieu -, ce n’est pas la première fois qu’une introduction en bourse est évoquée. Déjà du temps de KKR, ancien propriétaire de la marque, cette idée avait fait son chemin, le fonds entendant profiter de la dynamique dont jouissait le groupe… en Chine pour attirer l’intérêt des investisseurs. Nous étions alors en 2015 et le luxe traversait une zone de turbulences, consécutive au tassement économique chinois, de la chute de la Bourse de Shanghai et du marasme à Hong Kong et Macao. Tandis qu’à l’inverse, de facto, les marques de milieu de gamme traversaient une passe favorable. Si cette époque est quelque peu révolue, SMCP dispose néanmoins de tous les atouts pour se faire une place au soleil et ainsi poursuivre sa stratégie de conquête.
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