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Royaume-Uni : Un Premier Budget « Post-Brexit » Sans Panache

© Getty Images

Cinq mois après le référendum ayant conduit à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le gouvernement britannique a dévoilé les grandes lignes de son premier budget « post-Brexit ».

Prudence est mère de sûreté. Le gouvernement britannique avait visiblement ce célèbre adage à l’esprit au moment de plancher sur les principales mesures de son premier budget depuis la sortie du Royaume-Uni de l’espace européen. Sans surprise, ce dernier ne contient aucune mesure de relance « spectaculaire », le Chancelier de l’Echiquier, Philip Hammond, ayant choisi d’avancer à pas feutrés et ne pas perturber davantage une économie dont les fondations ont été soumises à rude épreuve ces derniers mois.

Toutefois, si l’activité britannique a évité le pire, durant cette période, les analystes seraient moins sereins pour l’avenir. En effet, l’Office for Budget Responsibility (OBR), un organisme public qui établit les prévisions économiques servant de référence au budget, prévoit désormais une progression du produit intérieur brut (PIB) britannique de 1,4% en 2017, contre une précédente estimation de 2,2% en mars, et de 1,7% en 2018, contre 2,1% en mars. D’où la volonté pour Londres de présenter un premier budget « équilibré » avant potentiellement de « rentrer dans le dur » avec des mesures plus ambitieuses, l’an prochain, une fois que les négociations avec Bruxelles, sur le plan de sortie, auront véritablement débuté.

Ménages modestes et immobilier

Désireux néanmoins de d’assouplir (un peu) un discours empreint d’une certaine rigueur, le gouvernement de Theresa May a fait un geste en direction des ménages, notamment les plus modestes. Un électorat qui s’était massivement mobilisé en faveur du « Brexit » au mois de mai dernier et que les autorités britanniques « surveillent » de très près.  Ainsi, le salaire minium sera rehaussé de 4% et passera à 7,5 livres brutes de l’heure (l’équivalent de 8,8 euros) à partir d’avril 2017. Ce salaire minimum était déjà passé de 6,70 livres à 7,20 livres à la fin du mois de mars dernier.

En outre, le ministre des Finances entend également soutenir l’immobilier, avec des investissements à hauteur de 1,4 milliard de livres pour aider à la construction de 40 000 nouveaux logements. Le gouvernement propose, dans le même temps, de supprimer les frais versés par quelque 4,3 millions de ménages aux agences immobilières au moment de signer un contrat de location. Des frais qui atteignent en moyenne 337 livres (près de 400 euros).

Un déficit sous les 2% à l’horizon 2020

En matière de déficit, Philip Hammond, a confirmé l’impossibilité de présenter des comptes équilibrés-sauf à mener une véritable politique d’austérité- au sortir de la législature, en l’occurrence en 2020, ce qui, rappelons-le, était l’objectif de son prédécesseur George Osbourne. Le nouveau Chancelier de l’Echiquier a, en revanche, souligné l’impérieuse nécessité de ramener le déficit budgétaire, corrigé des effets du cycle économique, en dessous de 2% du produit intérieur brut.

Autre volonté affichée : la réduction du ratio dette publique/PIB la fin de l’actuelle législature, tandis que les dépenses de protection sociale sont appelées à rester dans les limites fixées par le gouvernement. Enfin, sur le plan fiscal, si un abaissement du taux d’imposition sur les sociétés à 15%, contre 20 actuellement, a été évoqué dans la presse, il semblerait que cette piste de réflexion ait été, pour le moment du moins, écartée par le 10 Downing Street.

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