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Retraite : Comment La Préparer À 30, 40 Et 50 Ans ?

Préparer sa retraite, épargner pour « après ». Oui, mais comment et quand commencer à épargner ? Sujet sensible et complexe, la préparation de la retraite se heurte pour beaucoup à une méconnaissance des placements et des produits (sans parler de leur fiscalité…), une entrée plus tardive sur le marché du travail, des revenus trop faibles pour se permettre d’en mettre une partie de côté, mais aussi une certaine tendance à la procrastination (« la retraite ? j’ai le temps… »). Voici la marche à suivre durant les trois étapes charnières que sont la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine.

 

30 ans : apporter sa pierre à l’édifice

En moyenne, l’épargne-retraite commence aux alentours de 32 ans… Si l’idée de commencer à préparer l’après-vie professionnelle à 30 ans vous semble risible, dites-vous que c’est comme apprendre une langue étrangère : plus on commence jeune, moins on fera d’effort. Un constat d’autant plus justifié que les jeunes générations ne bénéficieront sans doute pas des mêmes pensions que leurs aînés à la retraite. Elles doivent se préparer à connaître une baisse significative des ressources, en plus des écarts attendus entre les derniers revenus et les premières pensions… 

La première chose à faire, c’est donc de se constituer un patrimoine, en achetant sa résidence principale. De cette façon, vous vous libérez des loyers à payer une fois à la retraite, et laissez un bien à transmettre à vos proches. Acquérir un bien immobilier, même modeste, est une sécurité et une étape clé pour l’épargne-retraite. À défaut de pouvoir acquérir un logement en ville, rabattez-vous sur un appartement ou un bien plus excentré que vous mettez en location en attendant la retraite. De là, vous pourrez choisir de le revendre si la plus-value est suffisamment intéressante, et d’utiliser le capital pour acheter, ou de l’habiter vous-même.

Les bons produits : les plans et comptes épargnes logement (PEL et CEL) constituent un bon apport. Bien qu’ayant un faible taux d’intérêt (littéralement 1 % et 0,5%), ces produits d’épargne rémunérée peuvent ouvrir droit à un crédit à taux préférentiel dans la banque qui les héberge. Couplés, ils peuvent atteindre un plafond de 76 500 €. Ce qui constitue un excellent apport personnel pour fléchir ensuite les banques lors des négociations. Si vous achetez pour louer, les dispositifs de défiscalisation comme la loi Pinel, le statut LMNP ou encore le dispositif Denormandie ouvrent droit à des avantages fiscaux qui s’avèrent très rentables, à condition de bien respecter les conditions d’achat et de mise en location. 

40 ans : l’épargne retraite sous le signe de la diversité

La quarantaine se présente comme une période de remise en question professionnelle. D’après un sondage réalisé en 2016 par Opinionway, « 77 % des salariés français estiment que le passage à la quarantaine change leur rapport au travail. Concrètement, soit ils se démotivent, soit ils essaient de se réinventer. » À 40 ans, la plupart des travailleurs se trouvent au milieu de leur parcours professionnel. C’est souvent une période décisive pour les salariés, qui doivent jongler avec une envie de se réinventer, une vie de famille et des projets personnels.

C’est également une étape charnière pour l’épargne-retraite : si la question de la résidence principale est réglée, c’est le moment de diversifier son épargne. Pour cela, le produit-phare, c’est bien évidemment l’assurance-vie. De deux choses, l’une : où vous prenez des risques avec un contrat en unités de comptes (actions, Sicav, FCP…) ou vous jouez la carte de la sécurité avec un contrat en fonds euros. Avec le premier, vous courrez le risque de voir baisser les valeurs de vos titres financiers, mais le jeu peut en valoir la chandelle. Avec le second, le capital est garanti mais le rendement est plus faible.

Les bons produits : l’incontournable assurance-vie, couteau suisse de l’épargne et enveloppe fiscale par excellence. Nous vous conseillons de faire gérer votre contrat par un groupe assurance plutôt que par une « bancassurance » (souvent plus focalisée sur l’aspect commercial).

Par ailleurs, on note une forte appétence des épargnants français pour les assurances-vie luxembourgeoises. Entre 2016 et 2017, on note un encours de 53,7 milliards d’euros dans ces contrats, des fonds 100% français, soit un bond de près de 17%. Un succès qui s’explique par les nombreux avantages que présentent ces contrats par rapport à leurs jumeaux français : contrat multidevises, priorité à l’épargnant en cas de faillite (et non à l’État, comme c’est le cas en France), blocage des rachats en cas de crise, fiscalité à la française. 

Si vous vous sentez d’humeur aventurière, vous pouvez vous lancer à l’assaut des marchés boursiers. Le Plan d’Épargne en Actions (PEA), les Fonds d’Épargne Communs (FCP) ou encore la souscription au capital d’une PME font partie des placements les plus en vogue. 

50 ans : focus sur les produits d’épargne retraite

À 50 ans, une quinzaine d’années séparent encore l’épargnant de la retraite. Cela peut paraître encore loin, mais il ne faudrait pas pour autant relâcher son effort d’épargne. En revanche, c’est le moment de le restructurer. Objectif : constituer un complément de revenus, en adaptant votre effort d’épargne (montant et périodicité), le tout dans un cadre fiscal avantageux. Ce dernier point, souvent négligé, est pourtant capital : si, à 50 ans, la plupart des particuliers sont plutôt bien dans leur vie (crédits presque remboursés, enfants autonomes), ils paient beaucoup d’impôts (les classes moyennes supérieures notamment). D’où la nécessité d’éviter tout investissement qui pourrait faire (encore) grimper la facture fiscale.

Les produits d’épargne-retraite apparaissent comme une solution appropriée. On les connait sous divers noms : Plan d’Épargne Retraite Populaire (PERP) ou d’Entreprise (PERE), PERCO, Préfon (pour les fonctionnaires), Contrats Madelin (pour les indépendants), articles 83, etc. Attention à bien distinguer les produits d‘épargne retraite de ceux d’épargne salariale. Certains permettent une sortie en capital, d’autres en rentes. 

Les plus connus, le PERP et le Madelin présentent un avantage fiscal non négligeable. Ils permettent en effet de déduire de ses reve­nus le montant des versements, dans la limite de 10 % du bénéfice (ou des revenus) de l’année, plafonnés à 30.038 euros. En règle générale, on recommande de souscrire ces produits si vous vous situez dans les TMI les plus élevées (30%, 41% et 45%).

Gardez bien en tête que la plupart des produits d’épargne sont bloqués jusqu’au départ en retraite

En bref…

Lorsqu’il s’agit de préparer sa retraite, les mots d’ordre sont souplesse et diversité. À chaque étape de votre vie (privée et personnelle) correspond une étape différente dans votre épargne. L’objectif étant d’adapter votre effort d’épargne à vos possibilités financières, en garantissant la fiscalité la plus avantageuse possible. Préparer votre retraite ne doit en aucun cas vous empêcher de profiter de la vie.

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