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Réforme Des Retraites : Ce Qui Va Changer Pour Les Cadres

réforme des retraites

Elle était attendue de pied ferme : ce mois de juillet 2019 a vu passer la présentation de la réforme des retraites par le Haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Quant à connaître qui seront les Français gagnants et perdants de cette réforme, on ne le saura qu’à la rentrée. Complexe, controversée, déconcertante, cette réforme prévoit notamment la fusion des régimes Agirc-Arrco. Une combinaison qualifiée de « cadeau empoisonné » fait aux cadres, notamment les plus modestes. On vous explique pourquoi.

Réforme des retraites : à quoi s’attendre ?

Fusionner les différents régimes de retraite pour aboutir à un « système de retraite juste, par points » où « 1 euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé », c’était l’une des promesses de campagne du président Macron. Si elle se traduit par une augmentation des cotisations retraite en 2019 (et donc du pouvoir d’achat), la réforme des retraites va aussi entraîner pour les cadres une baisse de ces mêmes cotisations.

On ne parle ici de l’ensemble des statuts cadres, mais de ceux qui bénéficient de la “garantie minimale de point” (GMP). Pour rappel, la GMP est un dispositif qui emprunte de nombreux trait à l’épargne salariale : en échange d’une cotisation forfaitaire versée tous les mois (72,71 euros par mois, dont 27,60 euros à sa charge), le salarié cadre est assuré d’engranger un minimum de 120 points par an (qui peuvent ensuite être convertis en pension) dans le régime Agirc. Dans l’intérêt général, la loi veut que cette cotisation soit versée par tous les cadres dont le salaire brut est inférieur à 3 664 € en 2018, c’est-à-dire inférieur au plafond de la sécurité sociale. Or cette garantie a été tout bonnement supprimée lors de la fusion des régimes Agirc-Arrco.

Concrètement, ça change quoi ?

Pour les cadres concernés, cela se traduit dans un premier temps par une hausse de pouvoir d’achat, estimée à plus de 300 € par an (331 € précisément, à raison de 27,60 € par mois). Une bonne nouvelle, en théorie. Sauf que, ne cotisant plus à la GMP, ces cadres verront leurs pensions de retraite s’amenuiser puisque amputées de 120 points par an. 

“Si on rapporte cette perte à leur espérance de vie une fois en retraite, estimée à près de 20 ans, chaque 120 points en moins chaque année leur fait perdre un peu plus de 1 040 euros sur leur future retraite (120 points x 0,4352 x 20 ans). Ils vont donc perdre en retraite trois fois ce qu’ils ont gagné en pouvoir d’achat”,

Dominique Prévert, dirigeant de Optimaretraite.

Cadres : un effort d’épargne supplémentaire ?

Pour mettre en place le régime de retraite universel souhaité par l’exécutif, cela implique d’uniformiser toute une série de paramètres, à commencer par :

la base de cotisations 
le taux de cotisations pour les salarié(e)s qui serait aux alentours de 28%

Côté taux, pas de grand changement à noter, les 28% correspondent à ce que paye environ un salarié aujourd’hui. En revanche, c’est sur la base que tout va se jouer : actuellement, le plafond de cotisations pour les cadres est fixé à 8 plafonds de Sécurité Sociale, soit 320 000 € par an. Avec la réforme, ce seuil serait ramené à 3 plafonds de la Sécu soit 120 000 € brut.

Concrètement, ça change quoi ?

Pour un cadre percevant un salaire brut annuel inférieur à 120 000 € brut (environ 7 800 € nets par mois), rien ne bouge. Les cadres concernés sont ceux qui se situent au-delà de ce montant (plus de 120 000 € brut par an), soit environ 1% des salariés. Ceux-là ne paieront plus de cotisations au-delà de cette somme. Plus de cotisations donc, sur la tranche supérieure du salaire (qui dépasse les 120 000 €).

Autrement dit, un cadre supérieur qui gagne plus de 8 000 € nets par mois va payer moins de cotisations, et donc aura moins de droits à la retraite. Au final, le départ à la retraite risque d’être plus brutal, car les pensions seront plus faibles.

Comment anticiper la réforme des retraites ?

La solution paraît toute indiquée : l’épargne. Dans les deux cas, la baisse des cotisations se traduit par une hausse du pouvoir d’achat (dans un premier temps). Pour se préparer au départ en retraite, la solution consiste à placer ce qui aurait dû être le montant de vos cotisations, sur une assurance-vie par exemple, ou un Plan d’Epargne en Actions (PEA). Bonne nouvelle de ce côté : avec la loi Pacte, tous les produits d’épargne retraite individuels (Préfon, PERP, contrat Madelin, etc.) vont bénéficier de meilleurs avantages fiscaux, et d’un fonctionnement globalement simplifié. Affaire à suivre, donc…

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