Il y a beaucoup de façon de prévoir une récession, mais lequel est la plus sûre ? C’est la question que s’est posée Kevin Kleisen de la Réserve fédérale de St Louis en examinant les récessions passées. Il s’est d’abord intéressé à l’inversion de la courbe de rendement et à la baisse de la courbe du chômage, qui ont tous deux des antécédents historiques importants.
Kevin Kleisen, comme beaucoup d’autres économistes, définit l’inversion de la courbe de rendement comme le moment où la courbe de rendement de la dette gouvernementale des États-Unis vieille de 10 ans passe en dessous du taux d’intérêt de trois mois. C’est un événement rare qui a pu être observé plusieurs fois avant les récessions. Pour la baisse de la courbe du chômage, c’est moins clair, mais il s’agit du point où la courbe du chômage est au plus bas de son cycle économique.
Mais quel est le bon indicateur ? Ces deux facteurs ont tous deux permis la prévision de récessions passées. Cependant, beaucoup d’autres facteurs sont à prendre en compte, notamment le temps. Ce qui peut fausser les indicateurs, mais lorsqu’ils sont avérés, ils peuvent prédire une récession d’un à six mois. Pour ainsi dire, ces indicateurs sont imprécis. Un indicateur de récession parfait permettrait de prédire avec précision dans le temps. Mais pour le moment, nous ne pouvons prédire une récession qu’un an à l’avance avec un taux d’exactitude élevé. Les indicateurs ne permettent pas encore une précision parfaite du temps avant la récession. D’après Kevin Kleisen, il n’y a pas beaucoup de différence de précision entre la courbe de rendement et celle du chômage. Ce sont tous deux des facteurs efficaces, mais pas parfaits.
Qu’en est-il de ces facteurs aujourd’hui ? Aujourd’hui, la courbe de rendement prévoit une récession aux États-Unis. Il y a onze mois la courbe de rendement s’est inversée et cette inversion de la courbe s’est aggravée en été 2019. Ce qui indique, si on se fie à la courbe de rendement, qu’une récession est à venir. La question est de savoir quand ?
En 1966, la courbe de rendement avait produit un faux signal de récession, peut-être est-ce la même chose cette fois-ci. Ceci dit, ce ne sont que des indicateurs, il est trop tôt encore pour dire que c’est faux. Il faudra attendre de voir si une récession se produit en 2020.
Par ailleurs, la courbe du chômage est plus difficile à déchiffrer. En effet, même si la courbe du chômage est passée de 3,6 à 3,5 % en janvier, il est difficile de dire si elle a atteint le point le plus bas. C’est un facteur instable ; par exemple l’été dernier, la courbe du chômage avait augmenté avant de décliner de nouveau en automne. Malgré tout, on parle de variation d’environ 0,1 %. Il faudrait des variations plus importantes pour pouvoir en tirer quelque chose. Même si, contrairement à la courbe de rendement, la rétrospection est plus facile à effectuer avec la courbe du chômage.
Finalement, ce que Kevin Kleisen explique est que s’appuyer sur un seul facteur peut être risqué. Il serait plus raisonnable d’en combiner les résultats en considérant plusieurs indicateurs ensemble, étant donné qu’un seul facteur valable peut prédire une récession jusqu’à un an sans être plus précis.
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