Comme souvent, les déclarations et les décisions des banquiers centraux peuvent faire l’objet de commentaires très variés… mais les marchés, eux, jeudi dernier n’ont pas fait dans la nuance : le CAC40 a clôturé sur un plus haut de 10 ans proche des 5500, les taux longs ont baissé et l’Euro s’est largement déprécié contre le Dollar.
Dans le sillage de la Banque Centrale Américaine (la FED), beaucoup pensaient que la BCE allait elle aussi entamer un retour vers une politique monétaire plus orthodoxe. Il n’en a rien été. M.Draghi a été clair : la BCE va poursuivre ses achats d’obligations jusqu’en septembre 2018 à hauteur de 30 Mds d’Euros par mois, les taux courts vont rester inchangés au moins jusqu’à cette date et la BCE apportera toute la liquidité nécessaire aux banques jusqu’en 2019. Voilà pour les décisions. Les commentaires étaient finalement dans la même veine que les précédents et avaient tout pour rassurer les investisseurs : la croissance repart, l’inflation devrait se renforcer un peu… les nouveautés résidaient dans le fait que M. Draghi a indiqué qu’une éventuelle transition vers une politique monétaire normalisée se ferait en douceur et que la BCE restait prête à intervenir de nouveau si nécessaire.
Après des semaines de doutes sur les intentions de la BCE, la réaction des marchés était somme toute logique. Décryptage.
– L’inflation devrait rester basse et la BCE va poursuivre ses achats d’obligations : les taux longs ont donc reflué. Les investisseurs obligataires avaient pu craindre un moment que la BCE suive son homologue américaine. Les taux courts et longs américains ont progressé ces derniers mois, ce qui pouvait légitimement inquiéter les investisseurs en obligations américaines.
– M.Draghi a rappelé que la croissance européenne était en phase d’accélération…couplé à des taux bas, cela ne peut qu’être positif pour les résultats des entreprises.
– La BCE va poursuivre son soutien au système bancaire jusqu’en 2019. Cela laisse une marge de manœuvre aux banques pour éponger les créances douteuses qu’elles détiennent encore.
– Enfin, pendant que la FED monte ses taux, la BCE les maintient bas : il n’en fallait pas plus pour que les investisseurs envisagent un Euro plus faible encore pendant de nombreux mois. De fait l’Euro a connu sa plus forte baisse quotidienne depuis le référendum sur le Brexit !
Que faire dans ce contexte ?
Pour nos clients qui sont déjà bien investis en particulier sur la zone Euro, nous avons ponctuellement et très marginalement pris quelques profits. Clairement, nous ne renforçons pas les positions actuellement sur ces niveaux. Les actifs hors de la Zone Euro bénéficient de la baisse de l’Euro en termes de valorisation pour nous qui sommes des investisseurs en devise européenne. Il n’y a donc pas lieu, là non plus, de se précipiter pour alléger massivement les positions. Tactiquement, sur les actions américaines ou émergentes, des prises de profit nous semblent pertinentes.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits