Semaine particulièrement difficile sur les marchés actions, les investisseurs ayant privilégié la prudence à l’orée d’une semaine particulièrement chargée pour les différentes places financières avec en ligne de mire le premier tour de l’élection présidentielle française.
La tension est palpable sur les marchés actions, comme en atteste la semaine catastrophique enregistrée par le CAC 40 qui a cédé plus de 1,25% en quatre jours (pas de séance ce vendredi en raison du « vendredi saint ») avec, pour point d’orgue, cette « inhabituelle » dernière séance de jeudi où l’indice phare de Paris a décroché de 0,58% à 5 071 points. Les prises de bénéfices ont été légion pour cette dernière séance avant ce week-end prolongé où les marchés « baissent le rideau » jusqu’à mardi matin. D’où la volonté des investisseurs de minimiser les risques avant une semaine capitale qui pourrait bien faire tanguer les places financières aux quatre coins de la planète tant l’actualité sera particulièrement fournie la semaine prochaine. A tout seigneur, tout honneur avec l’élection présidentielle qui donne des sueurs froides aux opérateurs. En effet, jamais un écart aussi faible entre les quatre favoris à la magistrature suprême n’avait eu cours avant un scrutin de cette nature.
Les marchés ne savent plus du tout où donner de la tête sur cette question, encore davantage avec le « risque Mélenchon » qui a fait irruption sur les marchés en milieu de semaine. En effet, le spectre d’un face-à-face « Mélenchon-Le Pen » plane au-dessus des places financières et notamment sur le marché obligataire. Conséquence : l’écart de rendement – « spread » en jargon financier – entre l’obligation française (OAT) et le « Bund » allemand a atteint ce mardi un plus haut de six semaines. Dans le détail, le fossé entre les deux obligations a atteint les 75,20 points de base selon les données Tradeweb citées par Reuters, ce qui induit une augmentation de la prime de risque pour détenir de la dette française plutôt qu’allemande, considérée dès, lors, comme plus sûre.
La Syrie et la Corée du Nord cristallisent (aussi) les inquiétudes
Mais l’élection présidentielle n’est pas le seul « événement » à tenir les marchés en haleine. En effet, les opérateurs gardent un œil attentif sur la situation internationale et notamment du côté de la Syrie où la situation s’est quelque peu « emballée » la semaine dernière avec les frappes américaines. Donald Trump avait alors déclaré avoir agi ainsi dans « l’intérêt de la sécurité nationale » contre le président syrien Bachar al Assad. Alors que la situation semblait s’enliser dans cette région du monde, ces frappes – menées sans concertation avec la Communauté internationale – ont ravivé les tensions. La Russie a d’ailleurs immédiatement dénoncé « une agression américaine » contre le pays dirigé par Bachar al-Assad.
Le président américain a toutefois affirmé être prêt à « relancer la machine » et frapper de nouveau la Syrie en cas de nouvelles attaques, chimiques notamment, à l’encontre des populations civiles. Autre pays « sous le feu des projecteurs », la Corée du Nord de Kim Jong-un qui semble souffler le chaud et le froid mais qui pourrait profiter, ce samedi, du 105e anniversaire de la naissance de son fondateur, Kim Il-sung, grand-père de l’actuel dirigeant et pourrait à cette occasion procéder à une démonstration de ses capacités. Via un essai nucléaire ou un nouveau tir de missile ? Le suspense reste entier et les marchés guetteront attentivement les prochains développement, Donald Trump ayant notamment affirmé être prêt à « régler le problème » tout seul.
Sodexo « petit leader », Les bancaires en charpie
Dans un registre davantage « économico-centré », les opérateurs surveilleront attentivement ce mercredi la parution du nouveau livre beige de la Fed qui posera les jalons de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine prévue les 2 et 3 mai. Sans oublier « la montée en puissance » des publications d’entreprises.
Dans ce contexte, peu de valeurs ont tiré leur épingle du jeu. A noter néanmoins, Sodexo (+2,36% en quatre jours) enregistre la meilleure progression de la semaine après avoir dévoilé des résultats conformes à ses attentes pour la première moitié de l’exercice 2016-2017. Dans le détail, le spécialiste de la restauration d’entreprise a fait état de ventes en progression de 0,3% hors effets de change à 10,634 milliards d’euros. A l’inverse, le « tiercé bancaire » du CAC 40 est relégué dans les profondeurs de l’indice, pâtissant du « risque politique » et du « creusement » de l’écart de rendement, comme évoqué plus haut, entre les obligations françaises et le « Bund » allemand.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits