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Pirelli Prêt À Rouler Sur La Bourse De Milan

Tout est désormais réuni pour que Pirelli effectue se grand retour sur les marchés.
© Getty Images

Le fabricant de pneumatiques transalpin Pirelli, sous domination capitalistique chinoise, a levé le voile ce lundi sur les conditions de son retour, tant attendu, à la Bourse de Milan.

Ni plus ni moins que l’opération boursière la plus importante de l’année 2017. Le 4 octobre prochain le pneumaticien italien, Pirelli, effectuera son grand retour sur les marchés. Un « come-back » plus rapide qu’escompté au regard du calendrier qui prévoyait un retour à Milan au plus tôt à l’horizon 2019. Un « renaissance » sur le plan boursier pour la firme de pneumatique qui avait été retirée de la cote en 2015, après sa prise de contrôle par China National Chemical Corporation (ChemChina), via la société Marco Polo Industrial Holding. Néanmoins, ce n’est pas la « totalité » des activités de Pirelli qui vont retrouver les joies – et parfois surtout les affres- de la Bourse de Milan. En effet, ce « Pirelli New Look », aux contours remodelés, ne va coter que sa division pneus consommateurs du côté de Milan, tandis que l’activité relative aux pneus industriels se verre intégrer à celle d’Aeolus Tyre, entreprise cotée à la Bourse de Shanghaï.

En registrant un chiffre d’affaires de 4,97 milliards d’euros en 2016 et tablant sur une croissance annuelle moyenne de ses ventes égale ou supérieure à 9 % d’ici à 2020, Pirelli semble bel et bien revenu dans la course. Pour le plus grand bonheur son vice-président exécutif et directeur général, Marco Tronchetti Provera qui vante les mérites de cette « cure de jouvence ». « Pirelli est une start-up de 145 ans », affirme, sans coup férir, le dirigeant, jugeant que l’entreprise dispose à la fois de l’agilité d’une jeune pousse et de l’envergure d’un grand groupe. Le meilleur des deux mondes, en somme. Le coup d’envoi de l’IPO a d’ailleurs été donné ce matin et courra jusqu’au 28 septembre. Dans le détail, Pirelli a fait état de son intention d’émettre jusqu’à 350 millions d’actions dans une fourchette de prix indicative de 6,30 à 8,30 euros par titre, ce qui valoriserait l’entreprise, peu ou prou, entre 6,3 et 8,3 milliards d’euros. En outre, Pirelli pourrait émettre 50 millions de titres supplémentaires dans le cadre d’une option de surallocation. Si tel est le cas, la participation totale placée sur le marché s’élèverait à 40% du capital.

La plus importante IPO de l’année en Europe

Une valorisation qui a suscité moult commentaires dans la communauté des analystes.  Ainsi, selon des estimations publiées par Banca IMI, l’un des chefs de file de l’IPO, et relayées par Reuters la fourchette de prix représente 11,3 à 14,9 fois le bénéfice 2018 estimé de Pirelli, un multiple supérieur à ceux des concurrents Michelin et Continental – de l’ordre de 11 – mais inférieur à celui du finlandais Nokian, dont les pneus d’hiver haut de gamme et la situation financière positive lui assurent un ratio élevé de 15,7. Giacomo Tilotta, gérant chez AcomeA SGR, toujours cité par Reuters, estime qu’au regard du taux d’endettement du groupe, qui représente 3,1 fois son bénéfice d’exploitation 2017, la valorisation de Pirelli oscillerait davantage entre 6,6 et 7 milliards d’euros. « Je n’achèterai pas si la valorisation dépasse les 7 milliards », a renchéri un autre gérant, Angelo Meda, chez Banor SIM.

Comme évoqué en préambule, le groupe transalpin, désormais sous domination capitalistique chinoise, ne devrait pourtant pas, à l’occasion de son IPO, voir ses actionnaires historiques solder leurs participations respectives. « Personne n’est pressé de vendre » a abondé Marco Tronchetti Provera, administrateur délégué de Pirelli mais également à la tête de la holding CamFin, cette dernière détenant, aux côtés des banques UniCredit et Intesa Sanpaolo, encore 22% du capital du groupe de pneumatiques. Une proportion qui devrait « redescendre », en fonction de l’option de surallocation redescendre entre 10 et 12%. Une fortune similaire attend également ChemChina qui détient actuellement 65% de l’unique actionnaire de Pirelli, en l’occurrence le fonds d’investissement Marco Polo, et il va ainsi réduire sa participation dans une fourchette de 45% à 46,7%.

L’appétence des investisseurs

Selon une source proche du dossier, plus de 700 investisseurs potentiels en Europe, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ont d’ores et déjà manifesté de l’intérêt pour l’offre publique de vente, dont la promotion a été confiée à neuf banques italiennes et étrangères encadrées par Banca IMI, JP Morgan et Morgan Stanley en tant que coordinateurs globaux. Une fois cette tâche accomplie, et l’entreprise remise sur les rails de la Bourse, Marco Tronchetti Provera pourrait être tenté de passer la main, certains évoquant même l’échéance 2020. «L’avenir de Pirelli est entre d’excellentes mains », a-t-il déclaré, sibyllin… néanmoins entendre que son successeur désigné, dont le nom se trouve à l’intérieur d’une enveloppe, était un dirigeant à l’intérieur « de son équipe ». A moins qu’un troisième nom ne vienne coiffer tout le monde au poteau. Les spéculations ne font que commencer.

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