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Le Dollar Continue De Mener Le Bal De L’Économie Mondiale

Par Vincent CHAILLEY, Directeur Des Investissements, H2O AM

En 2018, le billet vert reprendra son ascension contre l’ensemble des devises du monde. Après une pause en 2017, le dollar devrait en effet poursuivre un mouvement d’appréciation entamé il y a cinq ans. Au-delà des mouvements de court terme, la performance du dollar dépend de l’écart entre les taux américains et ceux des autres économies, ainsi que du prix des matières premières. Dès lors que l’inflation reste contrôlée par la Réserve Fédérale (Fed, Banque centrale américaine), des taux plus élevés sont à la fois source de rendements supplémentaires et le signe d’une économie plus dynamique. Ces taux attirent les investisseurs internationaux, et incitent les acteurs de l’économie américaine à ne pas prendre de risque de change.

 

 

Un repli temporaire en 2017

Aujourd’hui encore la majorité des matières premières sont échangées en dollar sur les marchés, ce qui impacte le niveau du billet vert : le niveau du dollar est inversement lié à leur prix. Entre 2013 et 2016, le dollar s’est ainsi apprécié alors que les prix des matières premières reculaient, et que la Fed était la seule banque centrale à remonter ses taux. Dans ce contexte, le repli du billet vert en 2017 ne devrait être qu’une pause dans un mouvement d’appréciation entamé il y a maintenant 5 ans.

 

Retour de l’inflation et hausse des taux directeurs


En 2018, les pays développés vont en effet poursuivre leur long cycle de reprise. En tête de ce mouvement on trouve les États-Unis, où le plein emploi et un environnement fiscal et monétaire toujours très accommodant vont continuer de pousser les salaires à la hausse, rendant ainsi par la même occasion le retour de l’inflation inévitable. La hausse des taux directeurs de la Fed devrait donc se poursuivre, bien au-delà des anticipations actuelles des investisseurs, afin de contenir la hausse des prix.

 

Le dollar fera à nouveau la loi en 2018

Les États-Unis entraînent désormais les autres économies développées dans leur sillage, à l’instar du Japon et de l’Allemagne. De leur côté, la France et les pays du sud de l’Europe rattrapent leur retard. Les banques centrales européenne et japonaise devront progressivement resserrer leurs conditions monétaires, ce qui rendra l’euro et le yen plus résistants à l’appréciation du dollar.

Inversement, les économies des pays émergents ont achevé leur cycle de croissance il y a quelques années déjà. Certaines ont ajusté leurs déséquilibres (Amérique Latine, Russie), mais d’autres, notamment les plus “dollarisées” (Chine, Asie du Sud-Est, Moyen-Orient) ont prolongé la tendance par un endettement croissant, rendu possible par la politique ultra-accommodante de la Fed. La remontée des taux d’intérêt, indolore jusqu’à présent, se fera davantage sentir l’an prochain et forcera un ajustement plus rapide de ces économies.

En 2018, le dollar devrait ainsi reprendre le chemin de la hausse contre l’ensemble des devises du monde, et, de façon plus prononcée, contre les devises matières premières et émergentes, asiatiques en particulier du fait de leur proximité avec la Chine.

 

Retrouvez toutes les perspectives sur le site « Placements financiers : Quelles opportunités en 2018 ? ».

Les perspectives mentionnées sur ce site sont susceptibles d’évolution et ne constituent pas un engagement ou une garantie de la part de Natixis Investment Managers Distribution.
Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 20 et le 27 novembre 2017 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

 

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