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Milliardaires | Leon Cooperman offre 20 millions de dollars pour revitaliser Newark

NewarkLe milliardaire Leon Cooperman dans son bureau à Boca Raton, le 24 janvier 2022. Getty Images

Leon Cooperman, milliardaire et philanthrope américain, a fait un don de 20 millions de dollars au New Jersey Performing Arts Center (NJPAC) pour financer la construction d’un centre d’éducation artistique à Newark. Ce projet, qui s’inscrit dans ses engagements en faveur de l’éducation et des quartiers défavorisés, vise à revitaliser la ville en créant un espace culturel pour tous les âges.

 Une contribution de Sarah Young pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Dans une salle de conférence au dernier étage du New Jersey Performing Arts Center de Newark, le milliardaire Leon Cooperman savoure un sandwich au pastrami de l’épicerie locale Hobby’s Deli. À 81 ans, habituellement en costume-cravate, il affiche aujourd’hui un tee-shirt blanc avec un drapeau américain sous un gilet bleu marine de la Columbia Business School. Les mains croisées sur la table, il aborde la question de sa santé : diagnostiqué avec la maladie de Parkinson il y a trois mois, il est aveugle de l’œil gauche suite à un AVC, et a récemment été opéré pour la pose d’un stent. Malgré ces épreuves, il est enthousiaste à l’idée de parler de son don de 20 millions de dollars destiné à revitaliser Newark.

« On ne peut pas emporter l’argent dans sa tombe, et je ne comptais pas le faire de toute façon », explique M. Cooperman. « J’ai les moyens de m’offrir ce que je veux, mais je n’en ressens pas le besoin. Mon métier, c’est l’investissement. »

Il a déjà fait don de plusieurs centaines de millions de dollars à divers bénéficiaires, notamment 100 millions de dollars à l’hôpital St. Barnabas de Livingston, dans le New Jersey, qui porte désormais le nom de Cooperman Barnabas, et 50 millions de dollars pour créer le Cooperman College Scholars Program, permettant à plus de 1 000 jeunes du comté d’Essex, dans le New Jersey, de poursuivre leurs études universitaires à travers le pays.

Ce qu’il ne pourra pas donner de son vivant, il prévoit de le léguer à des œuvres caritatives. Forbes évalue sa fortune à environ 2,8 milliards de dollars, un montant que M. Cooperman considère comme une simple « estimation ». « Forbes a donné une estimation inférieure à la mienne, mais je ne leur fournis pas d’informations », confie Cooperman. « Je préfère éviter ce genre de discussions. »

Son dernier don, d’un montant de 20 millions de dollars, est destiné au New Jersey Performing Arts Center de Newark pour financer la construction du Cooperman Family Arts Education and Community Center. Ce bâtiment de trois étages, équipé de vastes fenêtres pleine hauteur, dont la construction débutera en septembre, abritera des salles de répétition et des salles de classe, offrant des programmes pour tous les âges, des tout-petits aux seniors.

En 2018, John Schreiber, PDG du NJPAC, a proposé à Cooperman l’idée d’un centre d’éducation artistique. « Je lui ai présenté le projet un vendredi. Nous avons déjeuné ensemble et il m’a dit : « Je te recontacterai bientôt. » Le lundi matin, il m’a appelé pour annoncer que nous allions recevoir 20 millions de dollars pour ce projet. » Le bâtiment, qui remplacera des centaines de places de parking souvent inoccupées, coûtera au total 70 millions de dollars et ouvrira ses portes en 2027. Le reste du financement proviendra principalement de crédits d’impôt de l’Autorité de développement économique du New Jersey (NJEDA) et d’une campagne d’investissement ayant déjà collecté près d’un quart de milliard de dollars.

« Sans Cooperman, nous n’en serions pas là », déclare M. Schreiber, qui estime que son don a été « l’impulsion nécessaire pour nous dire : « D’accord, c’est possible » ». Il ajoute que la zone est un désert alimentaire et commercial, et l’un des quartiers les plus pauvres de la ville. Schreiber qualifie les nouveaux projets de « transformation majeure pour le centre de Newark ».

Le long de la rivière Passaic, au cœur du centre-ville de Newark, le New Jersey Performing Arts Center est le centre culturel de la ville depuis sa création en 1997. Connu familièrement sous le nom de NJPAC (prononcé « N.J. Pack » par les habitants), le bâtiment et l’organisation à but non lucratif éponyme qui en est à l’origine accueillent plus de 600 000 personnes par an lors d’événements allant de spectacles de K-Pop à l’orchestre symphonique du New Jersey.

Le nouveau bâtiment vise à transformer le centre de spectacles en un quartier animé, avec commerces, restaurants et logements. Les plans du NJPAC prévoient un quartier piétonnier comprenant des immeubles d’habitation, des maisons de ville, des restaurants, des boutiques et des parcs, remplaçant les parkings actuels. Vingt pour cent des 350 nouveaux logements seront des logements abordables.

Contrairement à beaucoup de milliardaires, Cooperman a toujours évité les luxes habituellement associés à la grande richesse. Il ne possède pas d’équipe sportive, ne collectionne pas d’œuvres d’art et conduit une Hyundai. Mais si son argent n’est pas destiné à ses dépenses personnelles, où ira-t-il ? La réponse de Cooperman est claire : « Les soins de santé et l’éducation dans les quartiers défavorisés ».

Pour Cooperman, qui a signé The Giving Pledge en 2010, ce don au NJPAC reflète son engagement envers les causes qui lui tiennent à cœur, en particulier dans les régions proches de son domicile à Short Hills, à seulement 15 km de Newark. En ligne avec ses objectifs, le Cooperman Family Arts Education and Community Center du NJPAC offrira aux étudiants de tous horizons une formation dans des disciplines artistiques telles que le théâtre, le hip-hop, le jazz et la production en coulisses pour le cinéma et la scène, via des programmes allant des colonies de vacances aux cours en classe tout au long de l’année.

Né et élevé dans le sud du Bronx par des parents immigrés polonais, Cooperman se définit comme un expert dans l’art de tirer profit du marché boursier, avec pour mission de redistribuer ces gains. Selon lui, la clé d’une philanthropie efficace repose sur la même stratégie qui lui a permis de bâtir sa fortune à Wall Street. « J’ai passé ma carrière à choisir des actions prometteuses, et j’applique la même logique en soutenant des organisations dirigées par des personnes compétentes », a confié Cooperman. « Les gens du NJPAC savent ce qu’ils font. »

Bien que l’expansion prévue du NJPAC promette un avenir florissant pour le centre-ville de Newark, certains craignent les impacts potentiels sur les résidents actuels. Newark reste l’une des villes les plus pauvres du New Jersey, avec un revenu médian de 49 688 dollars par ménage et un taux de chômage supérieur à 55 %, selon le Bureau du recensement des États-Unis.

« Je trouve cela formidable », a déclaré Taqull Williams, résident de longue date de Newark, à propos de l’expansion du NJPAC. « Mais je pense qu’il y a beaucoup d’embourgeoisement. Newark a un grand potentiel de croissance, mais il est important d’intégrer la communauté, les habitants, ceux qui y étaient déjà. »

Interrogé sur le risque d’embourgeoisement du centre-ville de Newark, M. Schreiber a reconnu que c’était une préoccupation, mais a précisé que les projets se dérouleraient uniquement dans des zones actuellement non habitées. « Nous ne voulons pas devenir Brooklyn », a déclaré M. Schreiber. « Nous construisons sur des parkings. Nous n’expulsons pas les habitants. »


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